Combats qui me touchent

Le vide intérieur et le silence


Je suis quelqu’un d’angoissée depuis la nuit des temps. Des angoisses dont je connais le sens, la raison, l’existence, la cause, grâce à la psychothérapie. Bref tout ce qu’on veut, sauf le moyen de les stopper, du coup, je ne gère pas bien certaines choses. Je ne différencie pas bien le vrai du faux, en plus, ce qui entraîne une certaine pagaille dans ma tête, il faut bien le dire.


Ces angoisses tournent toujours dans les mêmes thèmes, la peur d’être abandonnée, de ne pas être aimée, d’être oubliée, de ne pas compter assez pour les gens que j’aime et qui disent m’aimer, la sensation que ma présence n’est pas indispensable et que mon absence n’est pas manquante. 

Ces angoisses ont une source bien précise. Le silence… les non-dits… les carrément jamais dits, alors dans la tête d’une enfant, on fonde les pensées comme on pense, sans trop se demander comment tout cela fonctionne et on grandit de cette façon, avec toujours les mêmes pensées, les mêmes doutes, les mêmes questions sur ce qu’on est vraiment pour soi et aux yeux des autres. arrivée une fois adulte, on se rend compte qu’on est figée sur le même schéma et la même douleur du vide et du silence. 

On dit que le silence est d’or. Par le silence, une personne confirme et acquiesce ce qu’on dit, parce que c’est plus simple de se taire que de dire le contraire et on ne se mouille pas trop à dire ce qu’on pense à la place. Il est lourd à porter parce qu’il ouvre les portes sur tout. De la plus vraie à la plus fausse de nos pensées. Il est pourtant toujours signe de négatif à mes yeux, parce que c’est plus simple de dire à q
uelqu’un ce qui ne va pas chez lui que ce qui va et comme dit, en général, avec le silence on peut s’imaginer tout et n’importe quoi et se tromper pour finir, sauf que puisque çà reste dans le silence, on ne sait pas qu’on se trompe…. Je préfère la violence des mots que le silence, parce qu’au moins, j’arrive à mettre des mots sur mes pensées, pour les rendre réelles au lieu de m’empoisonner la tête à me dire que ce que je pense et dit, est fondé et que je ne sais plus faire la différence entre ce qu’est la réalité et mes croyances faussées. Le silence me fait mal à la tête et m’abime les doigts à force d’écrire pour rien souvent. La communication verbale et moi on fait 2, je ne suis pas bien douée, même si je fais le maximum pour extérioriser. Je ne suis pas bavarde, dans la vraie vie, contrairement à mes écrits. Alors j’écris. Des mails où j’explique ce que je ressens, que ce soit dans le négatif ou dans le positif, je « parle ». Rien, du vide en retour et j’ai du mal à supporter, parce que pour moi, toutes les questions que je peux évoquer n’ont pas de réponses. J’espère me guérir un jour de la peur du silence, parce que pour l’instant, il me pompe toute mon énergie et j’y suis restée trop longtemps depuis mon enfance, pour continuer à vivre dedans régulièrement, je ne peux plus l’assumer. Il m’a conduite vers l’anorexie, parce qu’au moins çà je le gérais… Le silence je ne gère pas du tout, çà me renvoie toujours une image négative.
Il y a souvent ce vide en moi qui m’aspire, la sensation de ne pas représenter grand chose pour les autres, de ne pas manquer, de ne pas être assez présente, de n’être rien finalement, de ne pas trouver sa juste place. Ce vide donne froid en soi, refroidit le coeur et donne un sentiment qu’on dégringole dans un trou qui n’a pas de fonds, il est douloureux et prend aux tripes. Peu de choses parvient à le remplir, je n’ai pas encore trouvé de quoi le combler ce truc qui m’aspire de l’intérieur, je sais juste qu’il est dangereux pour moi, parce qu’il entraîne des pensées très négatives et surtout l’idée un peu trop fixe que la vie pourra tourner sans moi et que je peux partir en silence, tant qu’à faire, puisqu’on me l’a fait vivre pendant plus de 30 ans. J’imposerais le silence autant qu’on me l’a fait subir. Et on pourra alors comprendre à quel point j’ai souffert du manque de mots, de marques et que ce vide là, m’aura fait avaler de quoi me libérer de toutes souffrances. Au moins il sera comblé à ce moment là…
Pendant que j’écris, ma Happy miaule un coup et vient se frotter contre moi. Je n’arrête pas de lui dire que je suis fatiguée de me battre, à pleurer dans son ptit cou, parce qu’elle au moins, ne m’en voudra jamais de vouloir baisser les bras. Que je ris, que je pleure, que je sois mal ou bien, couchée, debout, ou assise, elle est présente et ne me laisse pas dans le silence et me montre son affection. Elle ne m’abandonnera pas. Je sais qu’elle « m’aime », je sais aussi qu’elle ne m’oublie pas. Contrairement aux êtres humains qui n’arrivent pas à me faire rester dans cette vie là finalement, suffisamment.
Ce besoin d’être rassurée en permanence m’essouffle. Je me lève le matin avec cette souffrance et je me couche avec exactement la même et je suis là, comme ce soir, à ne pas dormir, parce que je remue tout dans ma tête, en faisant la part des choses entre ce qui est vrai et ce qui est faux. Je suis cassée de ce côté là, suis pas bien aiguillée, les pensées ne vont pas dans la bonne direction et je n’ai pas de boussole pour leur faire reprendre le bon chemin…
Et vous, est-ce que vous arrivez à faire avec le silence ou il vous trouble tout autant que moi ? Et ce vide sidéral, est-ce que vous le ressentez ?

3 réflexions au sujet de “Le vide intérieur et le silence”

  1. coucou ma delph! en ce qui me concerne je ne me suis jamais posée la question en fait…je suis spontannée et dit les choses telles qu'elles me viennent…des fois je suis maladroite…mais il est vrai que des fois il faut savoir se taire, pr ne pas contrarier ou blesser une personne…pas tjrs facile de se contenir :-\ mais toi, pourquoi as tu du te taire pdt ton enfance? pourquoi ce silence?pleins de bisous ma delph, je t'adore et tu compteras tjrs pr moi!

  2. oh ma Titedelph… suis triste de te voir si seule … je n'aime pas le silence non plus. Mon homme est quelqu'un qui s'enfuit dans le silence quand on a un différent et c'est insupportable car là je me pose des millions de questions. C'est évident que quand on a personne qui répond aux questions que l'on se pose c'est très difficile. Les non dits c'est l'horreur, les non réponses aussi …tu as raison d'écrire pour parler si tu ne le fais pas trop dans la vie orale, cela est essentiel pour sortir ce que tu as tout à l'intérieur.je pense bien à toi et suis là bisous <3<3

  3. @ Ma Lili, je n'ai jamais parlé de mon mal-être et de mes angoisses permanentes, depuis mon enfance, parce que j'estimais que mes parents avaient assez de problèmes avec mon frère. Je me suis faite petite souris, jusqu'à vouloir disparaître. Aujourd'hui, rassemblé à d'autres évènements, je n'ai pas grande estime pour celle que je suis finalement et inutile. Tu compteras toujours pour moi aussi, je t'aime très fort. Prends soin de toi, de tes ptites poupées, de Matt, de ton ptit bidou, en espérant qu'il va continuer à faire signe ;-)Gs bisous la belle soeur que j'aurais aimé avoir 😉 <3@ ma Chacha, oui voilà c'est exactement cette sensation là que j'ai essayé d'expliquer, tu as malheureusement compris 😦 On ne sait pas quoi penser et je ne supporte pas çà. Je suis bonne pour cogiter des jours et des jours, et parfois, je n'ai jamais de réponses, même en creusant. Après on me reproche d'avoir besoin d'être rassurée sans cesse, mais bon, si ce n'est pas clair, c'est normal que tout revienne toujours sur le tapis. J'espère que çà n'arrive pas trop souvent de ton côté. Je te fais de gs bisous et pense aussi à toi

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