Blablas de toutes sortes

Quand l’instant présent est source d’angoisse

Vivre l’instant présent, Carpe Diem, profiter de chaque moment pleinement et en toute conscience etc… Toutes ces phrases dont on nous serine les oreilles à longueur de temps. Dans l’absolu je suis pour cette philosophie même si parfois elle m’est difficile à appliquer. C’est vrai que le passé porte bien son nom, il est passé. Le futur n’existe pas encore donc pourquoi se projeter sans qu’on ne le connaisse et se faire des cheveux blancs avant l’heure. Il ne reste plus que le moment présent à savourer effectivement. Il se peut que je l’aie mal appliqué, mal compris à certaines périodes mais il a été et est encore parfois source d’angoisse de mon côté. Je n’arrive pas trop à savoir si c’est le fait d’entendre parler de lui sans arrêt pour notre bien-être mental un peu comme si en n’y arrivant pas forcément, je n’arriverais jamais à trouver une certaine sérénité ou si l’angoisse est plus profonde et réveille des craintes enfouies.

Ou alors j’ai réalisé davantage l’importance du moment présent à vivre et j’en ai été remuée en ne sachant pas trop comment le gérer finalement, parce que c’était « nouveau » que je tente autant de vivre l’instant présent. Je me suis demandée si j’étais seule dans ce cas par contre, d’où mon post. Qui arrive à être dans le moment présent réellement ? Et constamment pour ne pas se laisser emporter par des pensées parasites où le passé ou le futur intervient ? Qui parvient à être serein.e grâce à cette philosophie de vie puisque je le perçois vraiment ainsi. Est-ce que je m’y prends mal, dans le sens où je passe à côté de la pratique de cette notion là ? Bref Carpe Diem est source de questionnement pour ma part.

La première fois que l’angoisse est montée, c’est quand j’ai appris le cancer de ma Happy. C’était une épreuve à vivre de savoir qu’elle était condamnée et que l’issue serait fatale, sans savoir quand. Elle pouvait rester avec moi encore 2 semaines si tout s’enflammait très vite ou plusieurs mois si l’évolution se stabilisait. Et je me suis promis de profiter de chaque moment avec elle, comme si c’était le dernier. Ce que j’ai fait bien sûr, comme dans d’autres situations avec mes proches par exemple quand je suis en leur présence. La certitude de savoir qu’il ne restait plus longtemps avec elle a provoqué à elle seule une grosse angoisse. Chaque soir je me couchais en me demandant si j’avais justement assez profité d’elle, si je l’avais assez câlinée, assez répété que je l’aimais tellement, assez pris soin d’elle. Et je me disais « un jour de moins avec elle » et ça me déchirait le coeur… Et c’est là que le moment présent a été source d’angoisse. J’avais la sensation de m’étouffer à vouloir arrêter le temps et finalement je me demandais si j’en profitais réellement de ce moment présent puisque finalement j’étais dans le futur, j’entrevoyais ma vie sans elle. Mais c’est devenu une course, il m’arrivait de me relever la nuit juste pour être avec elle pour ne rien gâcher de mes moments avec elle et je sentais une oppression. Puis j’ai oublié à un moment qu’elle avait ce cancer, parce qu’elle allait bien, rien ne se voyait, alors j’ai relâché un peu. Et c’est revenu plus fort, j’avais besoin de chaque minute avec elle et tout moment qui passait était terrible à gérer (je réalise à quel point c’est difficile d’expliquer cette sensation, en écrivant par contre). J’en voulais aux secondes de s’écouler, aux minutes de la voir s’échapper de moi davantage et aux heures de filer si vite. Et chaque soir le même constat. Est-ce que j’avais vraiment profiter du moment présent avec elle et est-ce que je pouvais faire encore mieux le lendemain. Puis elle est partie, ma précieuse minette… 1 mois est passé. Mes parents sont venus en vacances dans notre région, je leur avais trouvé un airbnb à 2 rues de chez nous, c’était agréable de les voir arriver et repartir à pieds. Et l’angoisse du moment présent à absolument savourer sans laisser de pensées parasites venant du passé ou du futur intervenir est revenue. Chaque bout de balade qu’on faisait était déjà passé dans ma tête alors que je tentais de vivre le moment présent mais ça me retournait les boyaux de voir s’échapper les heures avec eux. C’est quelque chose qui m’a sûrement permis de vraiment prendre tout le temps dont je disposais avec eux, d’un côté mais d’un autre côté, je me sentais à bout de souffle et il se peut que je n’aie en plus pas écouté mon corps qui lançait des signaux de détresse tellement je tirais sur lui. Pour ne pas perdre une miette. Ils venaient manger chez nous le soir, à chaque fois qu’ils repartaient, je leur faisais un signe par la fenêtre, je voyais leurs grands sourires. Je ne ratais pas une seconde. Quand leurs têtes disparaissaient derrière le coin de notre rue, je regardais encore pour voir si je ne percevais pas encore un bout d’eux que j’aurais peut-être raté et donc gâché. A nouveau une course.

Puis c’est nous qui sommes partis une semaine dans mon Alsace natale. Nous avions loué un airbnb et mes parents nous rejoignaient dans les sorties qu’on faisait. J’ai eu le malheur de ne pas être en état d’en faire une, un jour. Je voyais s’effilocher le temps précieux que j’aurais pu passer avec eux, l’opportunité de les avoir avec moi qui s’envolait. Au-delà de la déception, il y avait cette douleur de me dire « ce temps ne se rattrapera plus jamais ». Puis les autres sorties se sont toutes soldées ainsi. Avec une boule au ventre de me dire que je ne les aurai pas toujours avec moi, eux non plus et que toute seconde était comptée. Et est-ce que j’avais réellement bien profité de chaque moment avec eux. Est-ce que j’avais fait assez ? Est-ce que je n’aurais pas pu faire mieux encore pour mieux vivre ces moments-là. Ca m’oppressait au point de ne plus vouloir les laisser repartir. Un soir, mon papa m’a serrée fort, on avait partagé encore une super journée tous ensemble et il m’a dit « halala qu’est ce qu’on a bien ri, encore une belle journée » en ajoutant qu’il m’aimait et ça a augmenté ma souffrance du moment présent qui passe trop vite et qui ne revient plus justement… jusqu’au jour où il n’y en aura plus de ces moments…

J’ai fini par réaliser que chaque moment présent partagé menait à une fin. A la mort de ceux que j’aime. C’est le point commun. Et une angoisse de plus en plus présente. Depuis le covid, depuis le 1er confinement, la peur de la mort de ceux que j’aime est devenue terrible à gérer. Alors parfois j’ai besoin de me rappeler du passé pour me dire qu’après les Carpe Diem, il y a une case « beaux souvenirs » dans notre cerveau qui prolonge les moments présents qu’on vit. Ca m’aide à gérer mes instants présents, étrangement. Sinon je ressens vite cette boule au creux du ventre. Penser à la disparition un jour de mes proches comme ma Happy s’est envolée est déjà le futur et j’ai espoir qu’un jour, cette pensée là s’efface pour ne pas venir perturber le moment présent à vouloir vivre absolument de façon viscérale et étouffante.

Vous arrivez à être complètement dans le moment présent ? Sans que ça ne dévie de trop, parce que je me doute qu’il n’est pas constant cet état d’esprit. Celui de rester ancré.e dans le présent. Sans passé et sans futur.

Blablas de toutes sortes

La différence

En début d’année dernière, est venue l’heure de faire un choix d’activité pour la rentrée. J’hésitais entre refaire du Qi Gong qui me passionne ou sortir de ma zone de confort en me lançant dans le théâtre. En oubliant certainement que cela faisait 1 an que j’étais là, qu’aucune relation sociale n’avait pu se créer avec notre super covid qui colle à nos basques, que je n’avais pas réussi à me réintégrer professionnellement et que j’étais dans une ville pour laquelle on ne peut pas dire que j’ai un amour inconditionnel. Mes repères perdus en quittant Marseille étaient bien suffisants à gérer, je ne possédais pas de réel confort pour me sentir déjà bien. Alors avec du recul, je me dis que sortir de quelque chose que je ne possédais déjà pas, relevait d’un sacré défi personnel. Mais au moment des inscriptions, sortir de ma zone de confort était ma priorité pour me secouer les puces. L’intention était de travailler sur ma timidité, mon manque de confiance, arriver à poser délicatement ma voix qui me complexe et part en cacahuètes dès que je suis un peu stressée (autant dire très souvent quand je suis en présence des gens et c’est encore pire depuis le 1er confinement puisque je vis le syndrome de la cabane).

La sensation que je sortais de quelque chose qui n’existait déjà pas pour moi, ma pseudo zone de confort donc, à vouloir casser malgré tout, est apparue après 3 cours de 2h de théâtre, où je suis ressortie en larmes au dernier cours.

Le groupe était sympa dans l’ensemble, je me sentais assez à l’aise avec les 8 autres élèves et la prof, mais ce n’était pas mon élément. Cette impression de faire tache au milieu des autres. Cette angoisse de montrer celle que j’étais. Celle pas assez bien, celle qui se compare aux autres qui sont meilleurs en oubliant qu’ils avaient déjà fait du théâtre, celle qui parle avec sa voix menue et à qui on dit de parler plus fort alors qu’elle ne peut pas parce que ses cordes vocales sont ce qu’elles sont.

Et puis il y a eu ce texte à travailler. A me souvenir, à mémoriser, à mettre une intention que je ne pouvais pas mettre parce que le sujet me touchait trop même si c’était un pauvre canard qui se suicidait, les mots « égoïste », « il n’a pensé qu’à lui, il aurait pu penser à nous », « je suis en colère contre lui, il nous a laissé » etc… me renvoyait trop de choses dans la figure. A mes propres tentatives de suicide, loin d’être égoïste pourtant mais terriblement en souffrance. Aux suicides d’ami.e.s que je n’avais pas trouvé égoïstes non plus. Bref, montrer qu’on est en colère contre quelqu’un alors qu’on a envie d’avoir de la compassion plutôt, autant dire que l’exercice comptait double et surtout le sujet me retournait les tripes à chaque cours. Je ne suis toujours pas au top de ma forme mentalement et durant ces 2 dernières années, j’ai eu envie de m’éteindre plus d’une fois. Alors le sujet est frais en moi. Et je ne me voyais pas parler de ça à la prof. Le théâtre est sûrement fait pour dépasser ses limites, ses angoisses les plus profondes et faire taire les choses sensibles en nous quel que soit le sujet des textes abordés. J’étais là pour rire de mon côté plutôt et je sais que sans en parler directement, on recherchait tous ce côté là. Le rire. Pas cette chose glaciale qu’on pouvait ressentir à travers les murs de notre salle parce que même si formulé avec des pauvres canards, le sujet était là quand même, je ne pouvais pas y faire abstraction et ne pouvais pas « jouer » avec. Les difficultés de concentration et de mémorisation, ce thème qu’on allait aborder jusqu’aux vacances de Noël alors qu’on était à peine fin septembre, mon corps qui ne se mouvait pas au rythme qu’il aurait fallu pour suivre correctement, ont eu raison de moi. J’ai abandonné. Mais j’avais essayé néanmoins, c’était ma fierté.

J’ai juste prévenu la responsable de l’association de théâtre par un mail. J’étais bien loin de me sentir assez proche de la prof pour lui en parler directement. Et un autre élève avait aussi abandonné à la séance précédente sans lui donner de raison précise. La prof en sachant mon abandon m’a envoyé un long message en me disant qu’elle voudrait bien parler avec moi de mes difficultés, qu’elle était sûre qu’il me fallait des séances de plus pour ne pas regretter. Qu’elle pouvait me rediriger vers un autre cours « plus adapté ». Elle se culpabilisait parce que j’étais la seconde élève à partir de son cours. Alors j’ai répondu brièvement que je lui expliquerais mes raisons, mais que ce n’était pas forcément sa façon de faire ses cours qui était à remettre en question (à part le choix joyeux de ses textes pour débuter peut-être). Ce n’était pas de sa faute, c’était la mienne. Je comptais réellement lui expliquer, sans forcément réintégrer le cours mais au moins pour qu’elle connaisse mes raisons. Et puis j’ai réécouté le message plusieurs fois. Et ce que j’ai entendu à travers les lignes m’a mise encore plus mal à l’aise. Le mot « différence » revenait très souvent sous différents aspects. Sur le moment je m’étais dit qu’effectivement nous étions tous différents, avec nos caractères, nos tempéraments, nos histoires. Comme tout être vivant qui se respecte, en gros, à mes yeux. Mais ses paroles racontaient une autre différence. Surtout quand elle a dit qu’elle avait relevé quelque chose chez moi qui n’était pas comme chez les autres élèves, mais je ressentais dans sa façon de le dire, que c’était ce genre de différence qui fait rencontrer des difficultés. Je n’ai jamais su ce qu’elle avait relevé chez moi en réalité. J’étais différente mais cela sonnait de manière péjorative. Mon corps n’est pas simple à mouvoir comme je le souhaite, ma concentration est merdique, ma mémoire récente ressemble à celle d’un poisson rouge, je suis timide et devient rouge crabe quand je parle au milieu d’autres personnes. C’est ça ma différence ? De façon aussi péjorative que je le ressentais à travers son débit sur mon répondeur ? J’ai eu mal au coeur, sans savoir réellement expliquer ce que je ressentais. Est-ce qu’en parallèle, on avait pu voir quelque chose de beau en moi aussi dans ce groupe ? Est-ce que j’aurais fait partie intégrante de cette troupe malgré ma fameuse différence, pas si différente que tout un chacun, à mes yeux ? Je ne le saurai jamais, je n’ai pas voulu expliquer mes raisons, j’ai laissé tomber. Elle était rassurée de savoir que ce n’était pas de sa faute, c’était ce qui comptait. Me concernant je savais très bien que je ne souhaitais pas reprendre. Je l’ai laissée avec son « j’ai l’habitude de travailler avec des personnes qui sont différentes ».

On sera tou.te.s différent.e.s pour les autres et heureusement. Le souci c’est que depuis, quand on me croise dans la rue, je perds un peu plus mes moyens devant les gens en me disant « ils la voient cette fameuse différence ?? » « qu’est ce qu’on peut penser de moi finalement quand on me voit déambuler, quand on est plus ou moins en contact ». « Un être pas super à l’aise qu’on retrouve peut-être dans ma posture, ma façon de me tenir et de m’exprimer ». Une femme différente comme tous les communs des mortels ou différente dans un sens un peu plus moche à entendre et pas des plus valorisants ? J’ai perdu un peu plus confiance en celle que je suis.

Je suis moi dans tous les cas. Celle qui ramasse des pâquerettes dans le parc à côté en s’asseyant dans l’herbe sur sa petite serviette et qu’on dévisage en passant en se retournant encore après comme si j’étais une nana inadaptée. Mais je continuerai à être ce genre de personne.

Je suis moi avec mon tempérament introvertie mais le coeur rempli d’amour pour les autres. Je suis moi avec mon passé et ses souffrances. Je suis moi avec mon présent également avec ses douleurs et ses joies. Je suis moi tout court. Le jour où on m’a regardée bizarrement dans le parc sans que je sache pourquoi, je me suis dit que je ne laisserais plus personne me couper l’envie de faire quelque chose si cela me procure du plaisir. Quitte à ce qu’on perçoive de moi quelque chose de « différent ». Les gens aiment bien les étiquettes et se croient obligés de caser tout le monde dans l’une d’entre elles. De mon côté, je ne veux pas mettre d’étiquettes. Mon côté différent je l’emporte avec moi et on verra ce qu’on veut bien voir de moi quitte à juger, trouver bizarre, paraître louche ou autre.

Soyez vous-mêmes, soyez heureux du mieux possible, connaissez des petits et grands bonheurs et ne faites pas comme moi, vous comparer aux autres. Cela fera partie d’un autre post peut-être un jour…

Blablas de toutes sortes

Etre une pièce rapportée dans une famille

Crédit photo : Pinterest

Je vais avoir des difficultés encore à parler de famille recomposée. Pour moi-même qui ne suis pas à l’aise avec ce terme très large et par respect pour les filles de J. qui n’aiment pas ce terme quand j’y suis inclus, ce qui est normal. 

J’ai rencontré J. en septembre 2017 grâce à la technologie, les flèches de Cupidon 2.0 ont fait péter nos écrans respectifs, mais lente comme je suis, on est ensemble depuis janvier 2018. 1 an et demi donc à ce jour, ce qui me permet d’avoir un certain recul face à la situation, même si on n’habite pas encore sous le même toit et que mon point de vue peut donc être faussé parce que je ne suis pas présente 24h/24 dans leurs vies. 

Je l’ai su tout de suite qu’il avait deux filles, j’aurais pu couper court à notre conversation, mais hormis la question « où est la maman ? » que je n’osais pas encore demander alors que je savais qu’il avait la garde complète et que je sais qu’il faut un motif solide pour qu’on n’octroie pas la garde à la mère, je me suis posée des questions, et puis j’ai fini par demander. Il a raconté ce que j’avais à savoir. La peur étant que ses deux filles ne m’acceptent pas du tout.  Je ne suis pas fille de parents divorcés qui auraient pu refaire leurs vies aussi et je ne connaissais pas cette sensation de « pièce rapportée » dans une famille déjà bien constituée et dont le noyau, leur papa, est déjà bien solide. Je me suis toujours sentie mise en valeur par lui vis à vis d’elles. Et tout c’est toujours fait naturellement, j’ai essayé de me frayer un chemin dans leur vie, puis dans leur tête, pour atteindre leur coeur au fil des mois. J’adore leurs sourires quand elles me voient arriver, nos rires pendant les séances de chatouilles, les petits chagrins à essuyer, la confiance à mettre en celle que je suis, sans trop prendre de place, parce que le but n’est pas que je donne la sensation de vouloir remplacer leur maman. Ce ne sera jamais mon intention. Je suis juste là pour les accompagner du mieux que je peux, leur apporter mon affection avec ma féminité, ma douceur, mon écoute. 

J’aurai toujours peur de faire mal les choses. Je n’arrête pas de dire à J. « Si tu me vois faire ou dire quelque chose qui te paraît inadéquat, tu me le dis, pour que je me corrige » Je n’ai pas envie de provoquer de dégâts alors que j’essaie d’être présente pour elles. Je ne veux pas casser ce qu’elles ont construit avec leur père en imposant ma présence non plus. Le but c’est que chacun(e) trouve son équilibre dans ce nouveau quatuor où je n’ai pas tout à fait ma place, vu le côté intérim de la vie à 4 puisque je viens le samedi et repars le lundi matin.

Le plus dur et ce qui arrivera un jour, l’adolescence approchant doucement… elles me diront que je n’ai rien à dire et à tout moment, j’entends leurs petites voix qui me disent « t’es pas notre mère t’as rien à nous dire ». Je crois que mon coeur s’effriterait en 1000 petits bouts. C’est pourtant la réalité, mais je serais blessée de l’investissement, de l’énergie, du temps que je mets à créer un climat de confiance entre nous et j’aurais la sensation d’avoir échoué. Alors j’échouerai évidemment, je me suis déjà ratée sur certaines occasions et paf, je l’ai bien eu dans la tronche, mais j’essaie de prendre du recul. Je me rappelle à quel point ma présence est naturelle et à quel point aussi la plus petite surtout a été déçue le jour où on a dit que mon état ne me permettrait plus de faire certaines choses dans le quotidien avec elles. On a expliqué que dans l’appartement qui serait le nôtre le jour où on aménagera ensemble, toutes les affaires seront à ma portée de main sans que je sois obligée de faire des acrobaties pour attraper des choses en hauteur, mais la chronicité du problème a marqué la fin d’une sorte d’innocence qu’elles avaient avec moi. Elles espéraient sûrement bien plus et bien mieux avec une femme dans leur foyer. Je me rappelle que la plus petite avait dit que quand on serait ensemble, on pourrait inviter des copines à la maison. Elle a sûrement cru que c’était foutu comme idée, alors que je me donnerai toujours à fond pour qu’elles soient les plus épanouies possibles. 

Mais je me rends compte que c’est comme une course où j’ai des points à marquer. Cartonner à Mario Kart pour leur montrer de quel bois se chauffe l’amie de leur papa ^^, rater le moins possible à manger et encore moins les gâteaux parce que c’est bien plus sacrilège que les haricots verts dont elles ne raffolent pas. Dans 10 jours on fait l’anniversaire de la plus petite qui aura 9 ans, chez J. Il y aura 3 copines. Au fond de moi, mon but est qu’elle se souvienne de cette journée et égoïstement, ce serait un point de marqué si les copines disaient que j’étais vraiment sympa comme amie de leur papa (ben quoi on a droit de rêver et de faire des souhaits même quand ce n’est pas notre anniversaire !) Bon je rigole, quoique… j’aurais le coeur gonflé de confiance en moi si ça pouvait arriver. Je ne dois pas me rater en tout cas. Les enfants se rappellent de tout… 

Je me demande très souvent si je serai à la hauteur, mon chéri me rassure très souvent et sans son soutien, j’aurais peut-être fui la situation dès le début aussi. Si elles avaient été plus petites aussi, la peur m’aurait sûrement fait réfléchir à deux fois si je voulais vraiment entrer dans ce foyer tout fait et tenter de me percer un petit passage pour le rejoindre. 

Le sujet restant le plus sensible est le côté affectif/éducation. J’ai beaucoup d’affection pour elles, mais je trouve que c’est difficile de savoir ce qu’on a droit de faire, pas faire, dire, pas dire pour ne pas casser le schéma familial malgré tout. Je n’oublie pas que je ne suis rien pour elles et je trouve déplacé donc de leur dire que je les aime, même si je leur faire comprendre différemment, mais sais que ce n’est pas pareil. On en a parlé une fois où J. me disait que si j’avais moi-même des enfants, il ne saurait pas forcément comment se comporter face à eux. Que je ne représente pas une autorité dont elles ont l’habitude encore, même si quand quelque chose ne va pas, je ne laisse pas passer pour me faire respecter, mais j’essaie de ma calquer à l’éducation que leur donne J. pour qu’on soit sur la même longueur d’ondes. Ce qui est positif, c’est qu’on a la même façon de voir les choses donc je ne suis pas en désaccord avec lui. Je le suis plus facilement que si je n’étais pas d’accord avec sa façon de faire. En même temps, qu’est ce qu’on a droit de dire quand les enfants ont déjà déjà 9 et 10 ans et demi pour ne pas les déstabiliser entre un papa qui continue son éducation et l’amie de celui-çi qui dit autre chose, voire l’inverse. Ce n’est jamais arrivé pour le moment mais ce n’est pas toujours évident de prendre sa place. 

J’y tiens à ce quatuor qu’on forme peu à peu. On avance jour après jour, comme on peut avec ce qu’on a, les outils que la vie nous donne. La communication aussi, primordiale pour ne pas laisser les choses qui pourraient poser problème, s’envenimer. Valable pour notre couple et pour le côté « famille recomposée ». Et puis il faut que je me sépare de cette phrase « tu ne peux pas comprendre, tu n’a pas d’enfants », parce que ça ne m’aide pas à me sécuriser par rapport à ces deux brunettes. Bien sûr que je sais sans doute moins me conduire comme il faudrait du fait que je ne suis pas mère et n’ai donc aucune expérience avec les enfants, mais mon coeur est bien ouvert lui, j’ai un minimum de logique aussi et je dois apporter quelque chose à toute cette petite famille, sinon je n’y serais pas présente, je suppose. C’est que malgré l’imperfection, on arrive à construire quelque chose ensemble. Rome ne s’étant pas construite en un jour… 

A partir de quand on peut parler de famille recomposée d’ailleurs, parce que c’est un terme qui m’est encore étranger. Je ne sais pas si c’est le fait de ne pas habiter avec eux encore ou si je ressens que c’est trop tôt pour l’employer. 

 Avez-vous constitué vous-mêmes une famille recomposée ? Votre intégration a été facile ? Vos témoignages sont les bienvenus 🙂 

Ptite Delph imparfaite mais qui se donne du mal par amour pour son chéri et ses filles…

Blablas de toutes sortes

Pourquoi je n’écris (n’écrivais) plus

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La photo qui n’a rien à voir, mais en écrivant, je fais un peu comme ce jet, j’explose de toutes sortes d’émotions. Et puis ça me rappelle des beaux souvenirs (Riquewihr, Alsace, Juin 2018)

Je ne sais plus et n’ai pas regardé depuis combien de temps je n’avais pas réellement mis un post, en dehors des Etats d’esprit du vendredi que j’apprécie encore faire, même si je rate des RV. Mais en voyant une vidéo où la jeune femme de la chaîne parlait de ses réseaux sociaux dont l’un d’entre eux où elle disait qu’elle aimait y mettre tout ce qui la représentait et que c’était fourre-tout, dans ma tête, une petite ampoule s’est éclairée et m’a fait comprendre que c’était peut-être l’origine de mon absence sur mon blog, entre autres. En dehors du fait que souvent j’ai aussi du mal à taper sur mon clavier et que si je ne peux pas répondre aux copinettes blogueuses, au lieu d’avoir la sensation de ne penser qu’à certaines alors que ce n’est pas le cas, même si j’ai fait du ménage, je préfère être absente totalement de la blogosphère. Mon côté tout ou rien… Soit je lis toutes mes blogueuses préférées, soit je n’en lis aucune, parce que ça me donnerait une sensation de  moitié fait que je n’aime pas. Donc mise à part ce côté là, j’ai relevé deux autres choses qui m’ont faites réfléchir, sur le fait que j’étais aussi bloquée tout court pour écrire et que le syndrome de la page blanche était bien incrusté depuis de longs mois. Mais quels sont ces 2 éléments ? 

Le 1er étant l’impression que je n’avais pas ma place au milieu des « influenceuses » Hellocoton. C’est un terme qui est puissant pour moi, un peu trop pour me sentir à l’aise au milieu. Parce que je n’influence rien ni personne, tout comme je ne me laisse pas non plus influencée. Je préfère parler de  personnes que je trouve inspirantes, qui m’apprennent à porter des regards différemment dans certains domaines ou m’aident à y voir plus clair à travers ce qu’elles disent. J’aime ça par contre, les personnes passionnées et inspirantes. Et si je suis restée sur HC c’est davantage pour vous avoir toutes sous la main, malgré une blogroll créée il y a un moment déjà sur mon blog. Qui ne m’est pas accessible si je veux venir vous voir depuis mon téléphone portable, ce qui est vachement pratique quand justement je ne peux pas me mettre trop sur mon pc. Bref, HC est plus simple pour cette raison et puis c’est une plateforme où j’ai découvert de merveilleuses personnes aussi et je ne l’oublie pas. Elle est un peu symbolique de mon passage dans cette vie, dans mes tourments comme mes bonheurs. Il y a 5 ans, lors d’une TS, une cotonneuse avait alerté la police qui avait tout le contenu de mon blog pour me retrouver avec mon adresse IP. Je vois encore le nom d’HC sur les feuilles qu’ils avaient éparpillées sur mon lit pour m’expliquer comment ils avaient retrouvé mon adresse postale. Ils essayaient de me parler pour me maintenir éveillée, en attendant les pompiers qu’ils avaient appelés en voyant dans quel état j’étais. Et à travers le brouillard, j’entends encore « vous avez des personnes qui tiennent à vous, c’est grâce à l’une d’elles et des commentaires de soutien sous vos derniers posts qui sont sombres qu’on a compris que vous étiez en danger ». Et je n’ai pas oublié non plus l’immense soutien que j’ai eu à mon retour. Des mots que j’ai parfois imprimés pour ne pas oublier la personne que j’étais à travers vos yeux puisque je n’arrivais plus à me percevoir à travers les miens. J’ai compris alors pourquoi je n’arrivais pas à partir d’ici et pourquoi j’étais attachée à cet endroit, entre autres. J’ai choisi du coup d’oublier un peu ce terme et de n’y voir qu’une série de vous, de vos mots qui m’ont toujours accompagnée pour le pire comme pour le meilleur. De personnes au grand coeur avec lesquelles je prenais plaisir à échanger avant mon absence prolongée et qui me manquent pour contribuer à mon épanouissement. J’ai besoin de ça pour me dire que ma journée a été belle aussi pour cette raison, de vous avoir lues, d’avoir écrit sur mon blog, sur les vôtres (même si je n’arrive pas à vous lire toutes le même jour), d’avoir appris, d’avoir réfléchi à vos propos. 

Le 2ème élément a été déclenché par la youtubeuse dont je parle au début de mon post, l’autre jour. Elle disait donc que l’un de ses réseaux sociaux était un véritable fourre-tout et qu’elle aimait ce fouillis et de mon côté, j’aime les blogs où on peut y parler de chaussettes comme de produits de soins naturels en passant par des posts humeurs pour finir avec des recettes, des astuces bien-être, yoga, relaxation, bref tout ce que j’apprécie moi-même mais dont je ne parle pas forcément, même si je n’ai jamais eu de ligne éditoriale. A mon stade de pseudo blogueuse du dimanche, j’estimais ne pas devoir me tracasser de ça. Pourtant je suis davantage tournée (du moins mon blog) vers des posts humeurs, parce que c’est une façon d’écrire que je connais peut-être mieux que de parler de films ou de livres ou d’autre chose. Mais il y a un manque et je crois que je suis faite pour vivre dans un fouillis organisé (tout comme c’est dans mon chez moi d’ailleurs, je manque parfois de place, du coup, j’ai un placard où on retrouve des oreillers et couvertures et sur les étagères plus bas, il y a toute ma batterie de vaisselle, ça laisse un aperçu de ce que je veux dire. Bon même si j’avoue qu’en ce moment, c’est un bazar non organisé et que je pense à toi Cécile quand tu m’avais dit d’y aller petit à petit, ce que j’essaie d’appliquer 😉 ). C’est ma façon de vivre et je crois que ce qui me manque pour réanimer la page blanche et la colorer un peu, c’est que je puisse m’y prendre de la même façon. Un peu comme passer mon blog de catégorie Humeurs à Lifestyle. Même s’il y aura toujours mes bonheurs et mes gros bas qui malgré l’amour sont aussi souvent bien là malheureusement. Et entre, il y a celle que je suis vraiment. J’ai toujours voulu qu’on me reconnaisse davantage à celle que j’étais au fond de moi plutôt qu’on se souvienne de moi juste en disant « tu sais celle qui était anorexique » ou « celle qui est fibromyalgique déprimée à ses heures pas perdues ». Je n’étais pas ça et je ne suis pas ça, ce n’est pas ce qui me caractérise en 1er. Je suis avant tout Delphine, Delph, Petite Delph selon les surnoms qu’on me donne ^^ Mon chéri oublie parfois que je ne suis pas dans une forme olympique malgré qu’il voie mes difficultés, mais parce qu’on rit et qu’on fait des activités adaptées, le jour où il m’a dit que pendant un w-e, il n’avait pas du tout pensé au fait que j’étais tout le temps douloureuse, je l’ai remercié. Il me voit moi en premier et ça m’aide, je me suis même sûrement découverte en même temps qu’il apprenait à le faire lui-même. Et je crois que j’ai besoin que mon blog suive ce chemin pour me faire avancer aussi encore plus loin sur le chemin de mon épanouissement et pour me libérer comme je le fais en tant que femme. J’ai besoin d’ouvrir de nouvelles portes en moi, que je voudrais aussi ouvrir par ici pour me sentir encore plus complète, parce que l’écriture a toujours fait partie de celle que je suis et qu’elle me manque aussi. Mais peut-être que jusqu’à maintenant, je me bloquais de parler de choses qui n’avaient rien à voir avec le but premier de mon blog. Sauf qu’il a le même désir (oui il me parle mon blog ! ^^) que moi, de continuer à évoluer, de ne pas forcément fermer les portes actuelles, mais de continuer à en ouvrir d’autres. Toujours sans tabous par contre, quand je parle de ce qui touche de près ou de loin à mes combats passés ou présents. 

Il vous est déjà arrivé de vous bloquer pour écrire parce que ce que vous comptiez écrire n’allait pas dans la direction du thème de votre blog, initialement ? Vous aimez les blogs où on parle de tout ou vous préférez ceux qui ont une « ligne éditoriale » précise pour vous y retrouver plus facilement peut-être, au milieu des autres blogs ? 

Ptite Delph, en mode Lifestyle Freestyle ^^

PS : merci WordPress d’avoir remis l’onglet pour justifier le texte, il m’a manqué lui aussi ! 😀 

Blablas de toutes sortes

Ce qu’il y a dans ce groupe facebook

Source de la photo de la bulle de base : Pinterest

Juste un petit mot si ça vous dit de nous rejoindre par là-bas, pour présenter un peu ce que contiendra le groupe fermé « Entre bonheurs et tourbillons – Blog PtiteDelph » que j’ai créé hier en remplacement de la page que j’avais faite pour y transférer mes posts de blog. Certaines personnes m’avaient contactée en disant qu’elles participeraient davantage si leurs contacts ne voyaient pas ce qu’elles écrivaient et j’ai bien compris cette demande puisque moi-même, je ne commente pas très souvent les pages, parce que j’estime qu’il y a des choses qui représentent mon cocon à moi et que c’est mon jardin un peu secret aussi. D’où la naissance de ce groupe où on ose y parler davantage, je me rends compte déjà en une seule journée. Ce que j’ai envie qu’il se passe dans ce groupe :

  • je continuerai à transférer mes posts, positifs ou négatifs, parce que ça représente aussi celle que je suis entre positif et négatif. Comme toute vie finalement. 
  • chaque soir, une petite rubrique « Soleils quotidiens » sera mise en place pour que tout le monde puisse s’exprimer en commentaire sur les petits bonheurs du jour, peu importe la nature, la quantité. Je demanderai juste d’attendre le statut, pour que ce soit un peu organisé jour par jour et que je puisse surtout vous répondre, sinon j’ai des notifications d’un peu partout et je ne suis pas encore douée pour gérer un groupe… 
  • que chaque personne se sente assez bien pour parler de certaines difficultés si on peut apporter quelque chose de positif
  • j’aimerais bien qu’il y ait des rubriques « bien-être, relaxation, reiki, qi qong, méditation, yoga, asmr » ou tout ce qui permet, je mettrai un petit dessin et demanderai si vous avez des moyens à ce niveau là de pouvoir donner des astuces, conseiller des livres, des sites, des chaînes youtube
  • que chacun(e) puisse parler de ses passions et de ses projets
  • de mon côté, j’aimerais y inclure des vidéos de mes balades sans devoir passer par youtube
  • mettre des petites vidéos sous forme snapchat pour parler un peu plus face à face, soit pour dire des bêtises, soit pour passer des messages, soit juste pour rendre plus vivant le groupe en m’entendant parler, en dehors des écrits, ce que je n’ose pas faire autre part. Complexée par ma voix, snapchat est pratique pour ça ^^ 
  • je n’oublie pas que mes combats comme l’anorexie, la dépression et la fibromyalgie en feront partie aussi, dont mon projet d’écrire mon combat contre l’anorexie. Je me dis que si parfois je fais des points sur le groupe sur l’avancée du chantier, ça me donnera la force de continuer à l’écrire parce que je l’ai perdue, ainsi que ma motivation

Voilà en gros. Je vais essayer d’intégrer le groupe à la barre latérale, par ici, j’espère que vous serez nombreux(ses) à venir taper à la porte du groupe pour demander à entrer 🙂 Sur la page, j’avais commencé à appeler les membres, les « Bulles », parce qu’une bulle, c’est plein de couleurs, de douceur, de légèreté, d’oxygène et le but de ce groupe est justement de montrer qu’on peut encore avoir ce genre de moments malgré les maladies qu’on peut avoir et que c’est important de ne pas oublier qui on est justement à travers les passions, les projets, ce qu’on aime, pour ne pas juste s’identifier en tant que « malade ». 

A bientôt par là-bas j’espère. 

Ptite Delph Bulle

Blablas de toutes sortes

Les moules, c’est pour les gâteaux

J’ai un peu grandi depuis, dans tous les sens du terme, quand même. Mais j’étais déjà déterminée à ne pas me laisser marcher sur les pieds par les faiseurs de moules et les donneurs d’étiquettes, je crois bien, vue ma bouille 😀

J’ai parlé à plusieurs reprises des étiquettes qu’on collait aux gens et que je n’appréciais pas qu’on le fasse. Pour moi comme pour les autres. Parce que ce sont des principes qui gâchent la liberté de sortir de l’étiquette qui nous est donnée en élargissant l’horizon. Hier je suis tombée sur une émission hautement culturelle (non je rigole, c’est plutôt un divertissement qui malgré tout aborde des thèmes qui sont intéressants même s’ils ne sont pas toujours traités avec bienveillance malheureusement). Et là en l’occurrence, c’était sur les femmes-enfants. J’ai regardé parce que je me suis souvent dit que ça me parle comme terme (sans mettre d’étiquette pour autant justement). Sauf que je ne percevais pas cette notion de la même façon qu’elle était décrite par les participants. Et quand ils ont parlé d’entrer dans des moules à partir d’un certain âge, ils m’ont perdue. Je rentre dans ma 4ème décennie dans un mois et dans ma façon de m’habiller je ne ressemble en rien à une femme de 40 ans, c’est certain. Je n’ai pas non plus la vie d’une femme de 40 ans. Le problème c’est : qu’est ce que la vie à cet âge là. Mariée ou au moins en couple -casée quoi-, un emploi fixe, des enfants. Si on n’entre pas dans ce moule fréquent, pour certains, c’est la fin du monde. Je n’ai aucun des 3 et en plus j’ai conservé ce côté enfant qui fait que je tiens debout comme j’ai pu le dire souvent aussi. Bref je ne suis pas dans le moule que la société attend de nous, adulte. Je parle de la 40taine, parce c’est mon âge, mais il y a 10 ans, ce genre de questions étaient déjà d’actualité. 

Mais je ne veux pas faire partie d’un moule. Je veux juste qu’on me laisse cette liberté de me dire que c’est mon choix de ne participer à aucun moule. Soit parce que je ne peux pas comme pour les enfants. Soit parce que c’est plus compliqué que ça pour le travail. Soit parce que pour être en couple il faut être deux et faire accessoirement sauter quelques barrières, mais c’est un autre souci. Et quand en plus on se voit un peu comme une femme-enfant, c’est le pompom et la cerise sur le gâteau parce que les gens peuvent penser qu’on vit dans un monde de bisounours, entourées de choses enfantines, en dehors de la réalité. M’habiller comme une ado bien souvent, regarder des dessins animés, avoir une attitude d’enfant côté affectif toujours en besoin de démonstration, ne pas avoir envie de me maquiller ou m’écraser les pieds dans des talons de 15cms avec un tailleur, juste pour être dans le moule, je ne le veux pas, parce que ce n’est plus moi. Et puis j’ai tellement cherché pendant des années à rentrer dans un moule pour être « normale » (encore un terme qui me fait dresser le peu de cheveux que j’ai sur le crâne) que je fais une overdose de moules sociétaux. Je ne sais pas si ça se dit mais j’ai envie d’être rebelle jusqu’au bout, tiens ! 

Je suis déjà contente d’arriver à finir une journée en ayant l’impression d’avoir un peu vécu au lieu d’avoir survécu. Mon côté enfant ne m’empêche pas d’assumer le quotidien, je ne dépends de personne pour autant et suis même plus indépendante que ce qu’on pourrait le penser, à tous les niveaux. S’il y a un souci je ne fuis pas devant même s’il me paraît infranchissable. Je mets du temps à parfois le résoudre, mais en suis responsable. Je pense être mature et avoir réellement mon âge pour certaines choses. Le seul moule dans lequel je souhaite être c’est celui d’être heureuse, arriver à continuer à respirer, arriver à vivre au lieu de survivre. J’ai toujours eu conscience que la vie aurait pu s’arrêter depuis longtemps à cause de l’anorexie ou à cause de mes « bêtises » et je refuse que le peu que j’arrive à faire dans ma vie soit l’obligation d’être dans un moule étiqueté en plus. Alors parfois je me tais pour avoir la paix. J’ai mis 34 ans à faire de moi une femme dans tous les sens du terme. Avec l’anorexie, on a souvent l’impression de conserver l’image d’une enfant du fait que les corps sont menus. J’assume mon corps de femme depuis 6 ans maintenant. C’est mon combat. Tout le monde a son carnet de route avec ses embûches, ses difficultés, ses souffrances. On n’avance pas avec les mêmes outils. Pas au même rythme non plus et je me suis souvent comparée au point de me détruire un peu plus parce que je voyais que je ne parvenais pas à être celle qu’on attendait de ce que je « devais » représenter à mon âge. Si on me met à côté d’une autre femme de 40 ans, avec une autre façon d’être, de faire, de réagir, de penser, de s’habiller, de se maquiller, je ressemble à une tache dans le décor. Mais cette année 2017, j’ai réalisé que j’étais juste moi et que tout ce que je faisais et ferais dorénavant, si j’étais en paix avec moi-même, quitte à déplaire aux autres, c’était l’essentiel pour moi. Je porte assez de masques pour ne pas toujours montrer mes failles et mes douleurs que je me donne le droit de ne pas entrer dans ces moules prédéfinis par la société qui est étouffante à mes yeux. Société dont je respecte les règles. C’est déjà bien compliqué de vivre tout court. Je parle évidemment de tous les moules dans lesquels les autres souhaiteraient nous caser, là c’est celui de femme-enfant parce que c’est ce que j’ai ressenti au moment où les participantes ont été descendu en flèche alors qu’elles étaient justement heureuses et qu’on venait leur dire d’arrêter d’être celles qu’elles étaient en gros. Parce que ça ne correspond pas à ce qu’on attendait d’elles justement, que leur comportement n’était pas digne de femmes adultes. L’une d’entre elles étant mère de famille, avec un poste à responsabilités. Mais elle a dû s’en justifier pour prouver que l’un n’empêchait pas l’autre.

Se justifier sur ce qu’on est et chercher à se caser dans un moule… Je ne suis pas seule à avoir l’impression qu’on passe notre temps à le faire, rassurez-moi ou c’est moi qui le gère mal ? Dites moi ce que vous pensez des moules. Est-ce que c’est le fait de ne pas arriver à y entrer qui fait qu’on ne les supporte pas peut-être aussi ? Ou c’est comme les étiquettes, ça ne permet pas d’élargir les horizons et de dépasser les frontières de la case et du moule ? 

Ptite Delph, femme-enfant, n’aimant pas les moules. Sauf s’il y a un gâteau qui cuit dedans haha ! Je vous laisse, il faut que j’aille voir s’il ne crame pas et je le regarderai devant un dessin animé ce soir, juste pour adoucir la réalité un petit peu mais pas complètement, parce que les responsabilités sont aussi là… 

Blablas de toutes sortes

L’épreuve de philo vue par mes yeux

Rien que le titre est très philosophique comme on peut le constater. Rien qu’avec lui, j’aurais pu inventer un sujet : « peut-on voir avec autre chose que les yeux ». Thèse, antithèse, synthèse, hop hop hop zou, vous avez 3h pour me rendre la copie et sans broder pendant 36 ans, parce que je l’ai fait il y a une petite vingtaine d’années et je peux juste avouer que la broderie m’a fait remporter un… 3… non je n’ai pas oublié un chiffre, c’était bien ma note. Heureusement pour moi, je n’étais ni en L ni ES. 

Je me suis dit que répondre aux sujets de cette année à ma façon pouvait être sympa, vue ma super note, je suis sûre que j’ai des choses très intéressantes à dire et des notions implacables à caser quelque part par là. C’est évidemment ironique en bonne moqueuse que je suis et surtout parce que je ne sais pas ce que j’aurais été capable de pondre en réalité.

Alors dans la série L (coeff 7, vite hyperventilez moi, j’étouffe !), on avait :

– « Suffit-il d’observer pour connaître ? » Bien sûr que oui. Je dis à la personne de me regarder droit dans les yeux, je regarde si elle rougit ce qui pourrait montrer que c’est quelqu’un de réservé et qui n’est pas à l’aise quand on lui parle à cause de sa timidité (comment ça je me décris, mais non, mais non). La gestuelle peut aussi dire si c’est quelqu’un qui est introverti ou extraverti en faisant des grands gestes. En gros, fais gaffe à ton comportement, on peut lire en toi comme dans un livre ouvert !

–  « Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste ? » Si tu te retrouves avec des heures de colle, une punition ou pire, si tu te retrouves aux Baumettes (prison marseillaise avec vue sur les calanques), alors là tu peux estimer que tu n’avais pas le droit de faire encore moins ce qui te semblait juste. Dans le cas contraire (antithèse donc), tu avais le droit et donc c’était juste. C’est limpide comme de l’eau de roche non pourtant ? Pas besoin de disserter 3h sur ça ! 

Dans la série ES, il y a eu :

–  « La raison peut-elle rendre raison de tout ? » Ouhla… Can you repeat please aber langsam (stressée, j’invente des mots et pire, je mélange les langues (ça m’a valu une sale note en anglais d’ailleurs, cette histoire pff). Ben… Heu… Si on n’a pas raison on a tort et inversement, si on a raison, on n’a pas tort ? :/ Temps de réponse d’environ 1mn30 et encore, j’ai eu une panne de stylo qui m’a fait perdre du temps. 

–  « Une oeuvre d’art est-elle nécessairement belle ? » j’aurais pu choisir ça mouais, je vais m’abstenir de toute bêtise ^_^

Dans la série S :

Les pauvres, ils ne sont déjà pas assez accablés par toute cette physique, chimie, maths (beurk, rebeurk et rerebeurk), qu’on les saoule avec la philo aussi, je vais les épargner -en fait chaque série a sa propre merde hein, mais c’est surtout que je n’ai trouvé aucune bêtise à dire sur les sujets, mais chut, faut pas le dire-

Dans les séries technologiques (coeff. 2, d’où le fait que j’ai tout de même obtenu mon bac malgré ma super note) :

– « Y a-t-il un mauvais usage de la raison ? » Si quelqu’un me saoule pendant des lustres parce qu’il/elle pense avoir raison (même si je sais bien que ce n’est pas de cette raison dont on parle hein, on s’en moque, c’est pour rire je rappelle), alors qu’on peut démontrer par a+b (coucou les scientifiques, je ne vous oublie pas, vous voyez !) qu’il/elle est dans le faux, ce sera un mauvais usage du fait que j’aurai été saoulée. Tant que je reste zen quand on m’affirme avoir raison et que je reconnais donc mes torts alors, même si on peut avoir tous les 2 raison aussi si on arrive à s’entendre avec chaque point de vue, alors ce sera un bon usage. Synthèse personnelle : en cas de mauvais usage, il ne faut pas trop m’approcher, je mords et suis capable de crever un oeil à l’insu de mon plein gré comme dirait l’autre. Vous êtes avertis.  

– « Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ? » C’est un sujet intéressant que j’aurais pu aussi choisir, du coup je ne dirai pas de bêtise.

Ma conclusion (pour de vrai hein ^^) aurait été de dire que le bonheur est partout où on veut bien le voir et que plus on le recherche, plus on perd du temps, de l’énergie et qu’on passe du coup à côté des petits bonheurs qui nous permettent d’être heureux au quotidien, parce qu’on s’obstine bien trop souvent à chercher le bonheur avec un grand B mais on oublie que c’est surtout la quantité des petits bonheurs qui le crée réellement. On ne le recherche pas, on l’observe chaque jour autour de soi pour faire de petits riens une immensité. La notre, parce que le bonheur est quelque chose de relatif. Il y a autant de définitions du mot « bonheur » que d’êtres humains… C’était le mot de la fin pour cette cuvée 2017 🙂 

Bon courage à tou(te)s celles/ceux qui passent le bac et tout autre examen et vous les parents, ne vous arrachez pas les cheveux, ça va aller 😉 Quel sujet vous aurait inspiré le plus ? Et si vous avez passé le bac, combien aviez vous eu ? 

Blablas de toutes sortes

Ma page facebook (post éphémère)

Coucou, juste un petit mot pour mettre le lien vers la page facebook que j’avais créée il y a plus d’un an, mais je ne postais plus rien. J’essaie de la faire revivre pour pouvoir mettre plus de  photos qu’ici, j’aimerais y mettre des petites vidéos aussi où je partagerais certaines choses. J’ai filmé par exemple un mandala que je faisais à l’aide de mini matériel d’ergothérapie pour montrer les astuces que je peux utiliser dans mon quotidien, sans devoir passer par youtube pour ça. Et surtout partager mon projet d’écriture d’une façon ou d’une autre, pour tenter de me motiver à lui faire voir enfin le jour après des lustres. N’hésitez pas à me rejoindre par là-bas, c’est un peu un complément de mon blog du coup. 

Voilà son lien en attendant que je trouve comment l’insérer sur mon blog dans la barre latérale avec le reste. Technologie 1 / Ptite Delph 0 

https://www.facebook.com/Une-vie-entre-bonheurs-et-tourbillons-Ptite-Delph-881934085228621/?fref=ts

Je vous embrasse bien fort, bon courage pour le début de semaine ❤ 

Blablas de toutes sortes

Perdre le Nord.

Parfois on perd le Nord, même devant l’horizon juste devant le nez (Plage des Catalans, Marseille, Mars 2017)

Je suis dans un gros bas depuis plusieurs jours, le temps n’a pas arrangé les douleurs déjà très fortes. Et puis le moral s’est cassé la gueule comme il sait si bien le faire. Jamais réellement de choses qui déclenchent, il suffit de peu pour me faire tomber dans une sorte de spirale où je sens que les épisodes dépressifs s’installent et que le rire s’est barré. Je ne suis décidemment plus la même personne depuis que la douleur s’est invitée dans mon corps et c’est dans ce genre de moments que je me rends compte à quel point ça me porte préjudice dans mes liens avec les autres. Je bougeais dans tous les sens, j’étais à l’écoute, toujours à me soucier des autres bien avant moi très souvent (trop…). Maintenant, je suis très fatiguée très vite. Mon écoute est là mais si on m’appelle au téléphone, je fatigue vite juste de le tenir et puis parler me coûte cher parfois. Sur mon pc, je dois être sûre de tenir un maximum de temps pour ne pas dire à la personne « excuse moi je n’arrive plus à écrire ». Ca fout moche. Mais c’est une énergie que je ne possède plus. Qui a été quelques fois à l’origine de coupures d’amitié parce qu’on ne comprenait pas que d’un coup je ne sois plus là justement. Je me suis souvent aussi dit que je n’étais plus aussi intéressante, ne pouvant plus bouger comme avant, ça réduit vite ce que qu’on peut faire avec moi. Je ne tiens pas assise très longtemps, ni debout d’ailleurs et je calcule tout. Les distances, le temps pour aller d’un endroit A à B et voir si du coup ce serait possible. S’il y a des escaliers trop nombreux. Bref, tout se calcule. Alors je sors seule, comme ça je ne dépends de personne et surtout je ne gâche pas la sortie de la personne qui pourrait m’accompagner.

Et puis il y a eu les premières déceptions amicales. Les plus précieuses se sont éteintes. Et ça continue. Je me remets en question sans cesse, parce que l’amitié a toujours été une valeur qui me tenait à coeur. J’ai une amie précieuse N. qui est là depuis des années avec laquelle je ne me suis jamais posée de question parce que c’est le genre d’amie que je peux ne pas voir pendant 3-4 mois à cause de sa vie à gérer, à cause de la mienne abracadabrante, mais quand on se voit, c’est comme si on reprenait les conversations qu’on avait arrêtées. Et ça a toujours été notre façon de fonctionner. C’est le style d’amie qui lorsque j’étais hospitalisée la dernière fois pendant une semaine, venait dès que son travail le permettait, quitte à venir le matin hors visite et à faire de l’oeil à l’infirmier en jouant l’innocente, en mode « oh je ne savais pas, excusez-moi ». Tout ça pour passer un moment avec moi, alors que j’avais du mal à reprendre mes esprits et que je n’étais pas fraîche. Chaque jour elle était là à différents moments de la journée. Dans ma chambre, quand elle venait seule. Et quand elle avait ses enfants, comme c’est le genre de service interdit au moins de 16 ans, on se retrouvait dehors. Les infirmières me laissaient sortir de ce secteur fermé, sous sa surveillance. Sans elle, je n’aurais pas eu du coup cette bouffée d’air. Malgré ses propres galères, malgré les difficultés pour venir. Et je n’ai jamais rien oublié de tout ce qu’on a traversé en bon et en mauvais. Des moments à rire, à piquer des fous rires, à draguer aussi accessoirement lorsque je pouvais encore faire du roller et que j’organisais des sorties tous les jeudis soirs avec le groupe soudé qu’on formait tous (le jeudi, c’était parce que des hockeyeurs en roller venaient s’entraîner où on était… j’avais le sens de l’organisation au moins…). Il y a eu des moments très durs aussi, de son côté, du mien.

Elle est mon pilier sans vraiment le savoir je pense même si elle sait que je tiens beaucoup à elle parce que je lui dis avec mes mots et que j’estime que c’est important de le dire. Et dans ma tête quand je doute de tout, je pense à elle et me dis qu’on est toujours debout, même si on ne se voit plus aussi souvent qu’avant, parce que je sais pourquoi et que ça n’a rien à voir avec celle que je suis devenue surtout. C’est juste la vie. 

Mais j’ai peur. 

Je me protège énormément de peur de souffrir. Depuis la perte de mon meilleur ami, ma confiance en les autres s’est aussi fait la malle. Je ne souhaite plus m’attacher. Ni me confier pour que mes faiblesses finissent par me retomber dessus. J’ai beaucoup de mal à tenter de me reconstruire un cercle social. Ce n’était pas évident quand j’allais à peu près bien, mais maintenant c’est encore pire. C’est valable pour l’amour aussi, mais j’avoue ne pas être assidue dans mes recherches et je ne sors pas assez pour qu’il tombe du ciel tout seul le pauvre. Je suis fatiguée juste d’envisager de faire bonne figure devant de nouvelles personnes et pourtant paradoxalement j’aurais besoin d’amitié. J’ai une famille qui m’aime ce qui est déjà tellement immense, qui sait que sans elle, je suis noyée. J’ai toujours été indépendante côté sentiments amicaux ou amoureux. Heureusement, parce que je souffrirais sans doute encore davantage de voir que je suis seule de ce côté là et que je n’arrive pas à me réparer de tous ces abandons, de toutes ces incompréhensions qui ont amenées à la rupture. Mais même en étant indépendant, on a tous besoin des uns et des autres je pense.

Depuis ces disparitions de ma vie (choisies par moi pour certaines donc je les vis mieux aussi), le moindre petit truc vient grossir la situation et fait exploser le minimum que j’arrive encore à supporter et à tolérer des gens. J’ai fait un truc ridicule la semaine dernière pour satisfaire quelqu’un et je me suis jurée que c’était la dernière fois qu’on me prenait pour une imbécile à ce point là. Mais je sais que je retomberai de nouveau dans le panneau. On reproduit les mêmes schémas tant qu’on n’arrive pas à changer. Et je me sens tellement absente comme amie, que ce que je peux faire, je tente de le faire, quitte à trouver la situation stupide (je suis conne en gros). Et je ne veux plus de ça. J’arrive à me dire que la remise en question ne se fait pas toujours juste dans un sens et que si la communication ne peut plus se faire, c’est parler dans le vide et je n’ai plus l’énergie pour ça non plus. Et quand mes idées noires sont là en plus, je me dis que je n’ai pas le temps de m’encombrer de stupidités parce que je ne sais jamais si une pulsion n’aura pas raison de moi pour de bon et qu’elle m’emportera bien loin de cette terre. Alors les moments où je tiens à peu près debout, je veux m’en imprégner pour m’aider à surmonter le reste, pour me ressourcer, pour tenter de me dire que la vie est aussi faite pour moi. Si on m’empoisonne ces rares moments de répit, en gros qu’est ce que je deviens, alors que l’amitié est là pour apporter du bonheur à mes yeux. 

Mais j’ai peur. De ne plus pouvoir faire jamais confiance. De ne plus jamais entendre « tu me manques, on se voit quand ? ». De ne plus arriver à rire avec quelqu’un. De ne plus savoir ce que c’est d’être serrée très fort dans des bras et de faire pareil. De ne plus pouvoir dire « je vais mal ». De ne plus être capable d’aimer assez fort pour créer une relation d’amitié. De me sentir morte de l’intérieur avec le coeur comme de la pierre, prête à tout verrouiller. De ne plus pouvoir proposer quelque chose à quelqu’un. De ne plus avoir personne à qui envoyer un mot pour dire « allez on fait ça ?? ». Ne plus trouver sur mon répertoire la moindre personne que je pourrais contacter juste pour dire « j’avais juste envie d’entendre ta voix, raconte moi ce que tu deviens ». De ne plus pouvoir mettre des mots qui montrent que l’amitié est précieuse. De ne plus être l’amie de personne. De ne plus compter au point qu’on puisse m’oublier. Au point qu’on ne sache pas si je suis en vie ou pas et le jour où j’ai réalisé qu’il y avait juste Happy pour le savoir physiquement parlant et que je pourrais rester longtemps éteinte seule, je pense que ça m’a finie comme pensée. J’ai tout simplement peur de ne plus croire en cette valeur qui m’appartenait et qui m’était chère. Peur de faire abstraction que l’amitié existe réellement. 

Tout n’est pas éteint tant que je me pose ce genre de questions, du moins je le suppose parce que je ne suis plus sûre de rien. Mais j’en suis au stade d’envier les personnes qui parlent de leurs soirées d’amitié, de leurs rires, de ces citations qui montrent à quel point l’amitié est une valeur chère au coeur de beaucoup, de ces groupes que je croise, de ces gens qui sont plusieurs sur une photo à profiter de la vie ensemble. Je ne veux pas que ce soit une souffrance qui vienne se rajouter à tout le reste déjà bien compliqué. Et pourtant c’est le cas. J’en souffre. Et la seule chose qui me fait tenir de ce côté là, ce sont ces amitiés de loin. Ces sms qui volent au-delà des kms. Ces mp de l’autre bout de la France. Ces rires derrière des écrans. Ces mots qui me soutiennent, qui croient en moi. Ces amies qui me connaissent réellement, qui savent mon fonctionnement et ne m’en veulent pas pour autant. Des  » tu me manques, reviens vite ». Je me dis que ce ne sont pas les visites qui m’étouffent, mais que ma boite postale, vocale et mail reçoivent de belles richesses en mots. Des petits instants piqués dans la journée pour faire l’andouille. Il m’arrive très souvent de pleurer derrière mon écran et de rire de quelque chose qu’on me dit parce que même sans le dire, l’amie sait que ça ne va pas, parce que je ne suis pas pareille que d’habitude et qu’elle essaie de transformer mes larmes en rires. 

Merci à ces personnes qui se reconnaîtront derrière leurs écrans, je le sais bien. Vu le contexte j’aime de moins en moins utiliser le mot « virtuel », parce qu’un écran ou un téléphone n’ont jamais pu apporter aucun soutien. Ce sont les utilisatrices qui sont capables de cette magie là. 

Et puis merci à N. même si elle ne lit pas mon blog. Et puis A. que j’ai retrouvée après une certaines absence que j’ai comprise et qui n’a rien changée c’est pareil, je regrette juste que la vie ait dû l’éloigner de Marseille, temporairement j’espère (pour elle surtout, je ne suis pas égoïste à ce point là, même si j’aimerais pouvoir partager des moments avec elle et sa ptite princesse). 

Il y a 2 ans, le 31 mars, j’ai perdu une copinette qui habitait Aix en Provence, on n’a pas eu le temps de se connaître en réalité, la fibro a eu raison d’elle, elle s’est suicidée, elle ne supportait plus la vie avec la douleur et tout ce qu’elle engendrait. Je n’arrête pas de penser à elle, elle me hante souvent, mais ce genre d’anniversaire empire toujours les choses… 

Dites à vos ami(e)s à quel point vous tenez à elles/eux. Une fois à ce stade là, 36 pieds sous terre, on ne pourra plus rien dire, plus rien entendre et les hommages ne serviront plus à rien, c’est pendant qu’on est vivant(e) qu’on a besoin de savoir ce qu’on représente pour les autres. C’est cru dit comme ça, mais c’est intentionnel. Je ne supporte plus ces longs discours une fois que la personne a fini par partir d’une manière ou d’une autre. Au paradis, le wifi ne fonctionne pas très bien pour pouvoir se connecter aux écrans des gens et lire ce qui se dit sur elles malheureusement. Mais il y a la vie pour le faire… 

Je reviens vite sur mon compte fb, je l’ai désactivé parce que je n’étais vraiment pas gaie dessus, déjà que j’essayais de camoufler le mal-être de ces derniers temps. Il y a eu une nuit de trop à lutter pour ne pas disparaître j’avoue… et il faut que je remonte la pente… De nouveau… et je suis éreintée….. Prenez soin de vous et des personnes que vous aimez…

Blablas de toutes sortes

A la nouvelle année

Crédit Image : anonysize.me

J’avais mis un petit mot sur mon compte facebook en expliquant que ça ne voulait plus dire grand chose à mes yeux et que je ferais un message groupé seulement. C’est juste un chiffre qui change, la preuve c’est qu’à peine les 12 coups de minuit passés, il y avait l’actualité en ébullition et la gastro que je me tapais depuis le 23 décembre qui avait traversé le changement d’année. Mais je me suis laissée entraîner malgré tout dans le tourbillon des « bonne année, bonne santé ».

Alors je tiens à vous souhaiter plein de bonheur, de douceur, de moments riches avec vos proches et amis, de couleurs qui font du bien aux yeux, des câlins serrés près de vos coeurs. Des moments riches en émotions positives, des rires, des larmes de joie, des yeux qui scintillent de bonheur. De la réussite dans les projets qui vous tiennent à coeur, de la croyance pour aboutir à leur finalité, des serrages de dents pour tenir le bon bout mais le tenir quand même. De l’amour, celui qui nous rend belle, qui fait battre notre coeur à 200km/h, qui nous fait bafouiller et rougir juste en voyant l’être aimé. Aimez vous autant que possible. Pareil pour l’amitié. C’est une valeur à ne pas perdre et il faut au contraire la protéger, cette petit chose si fragile.

Et surtout prenez soin de vous, de ceux que vous aimez et qui vous aiment