Combats qui me touchent

Parfois on se sent ailleurs

Le steak-frites du moment

La semaine a été dure physiquement, je suis en mode SFC (syndrome de fatigue chronique). Je rentre chez moi à 16h15 environ, goûte (oui comme les enfants, ben quoi ?? ^^) et me couche. Sans l’alarme de mon portable,  je pense que dans ce genre de période, je pourrais faire le cadran de l’horloge, mais il faut que je me force à manger parce que ce n’est pas folichon de ce côté là depuis 2 mois maintenant. Toujours sous alimentation artificielle (je l’appelle de cette façon, parce que quand je vois cette bouteille qui sert à me nourrir et à me donner 720kcal, c’est artificiel, mais çà m’aide à tenir le coup et à être nourrie surtout). Anorexique, je n’ai jamais été sondée. Je faisais partie d’un service où ce n’est pas le moyen principal. Quand il le faut vraiment, ils envoient les patientes en endocrinologie. J’ai été nourrie artificiellement, quand j’étais vraiment au plus mal, mais avec des poches qui étaient posées en intra-veineux et coulaient en continu. Le cathéter a intérêt à tenir le choc, parce qu’il ne reste pas juste 2-3 jours et les risques d’infection sont à se méfier. 

Si je ne mange pas beaucoup, c’est à cause des douleurs. Il y en a partout des muscles, des os, des articulations, donc des douleurs… et les névralgies que j’ai eues à répétition en 2 mois, m’ont bien usée. Mâcher était devenu un enfer, çà va mieux depuis 1 semaine. Un morceau de pain, j’avais l’impression de croquer sur un morceau de béton armé, du coup, j’ai choisi la facilité. Arrêter de manger. Sauf que chez moi, mon métabolisme est un peu mal fichu, j’ai un poids stable à la base, mais qu’il faut vérifier sans arrêt parce que je peux vite perdre. Les 3kgs perdus en 1 mois ont été un coup de bambou derrière la nuque quand je m’en suis rendue compte. J’ai paniqué (signe que ce n’est pas l’anorexie qui fait coucou, parce que sinon j’aurais été contente). Et surtout, je ne me taperais pas 700kcal en quelques heures en plus du peu que je mange. 

En gros, je suis fatiguée. De tout. Des douleurs qui m’épuisent, de ma mobilité qui fait défaut. Je ne sais pas de quoi j’aurais besoin pour me sentir bien. Bref. Fatiguée au point de ne plus avoir le courage de manger. Même si je sens que ce n’est pas l’anorexie, j’ai l’impression de revivre ce cauchemar, de me retrouver devant mon assiette à me dire qu’il me tarde de finir.

J’ai manqué finir la nuit aux urgences psy, dans la nuit de mardi à mercredi. Je tournais en rond à me dire « ne prends rien, n’avale rien, ne fais rien que tu puisses regretter ». Les médicaments me font toujours de l’oeil. Le lendemain, j’étais chez la psy qui me suit à l’hôpital. Puis je suis partie en formation. Pleurer dans le métro, ce n’est pas simple à cacher. Les autres ont vu à ma tête, malgré mon sourire pourri que je n’allais pas bien. On a un jeune de 23 ans dans notre groupe, il m’a taquinée, m’a titillée un peu en me faisant comprendre que ce n’était pas la peine de camoufler que je ne l’allais pas bien. Il m’a tendu les bras et je m’y suis réfugiée. Je ne sais pas s’il s’en est rendu compte, mais je m’y suis accrochée comme à une bouée de sauvetage.

On essaie de rire, de jouer la comédie, de se lancer des piques qui déclenchent des fous rires parfois, de s’entraider, tant sur le plan professionnel qu’humain. On essaie d’oublier, en sachant que la souffrance est en nous à chaque instant, mais au fond, il y a un sentiment en chacun de nous, qu’on combat dans le vide et qu’on s’accroche tous pour les autres, mais pour nous, beaucoup moins…….

Je disais que j’étais fatiguée…. Je me sens déjà les pieds dans un ailleurs, parfois. Cà me fait peur, tout en m’apaisant, c’est étrange comme sensation. Comme quelque chose qui s’éteint, dans la plus grande conscience. 

J’avais préparé des articles et des sujets divers et variés bien plus gais, mais je n’arrive qu’à garder le silence comme cette semaine ou qu’à écrire ce truc pourri. Je n’ai pas envie de mentir et encore moins à moi. Je vais de plus en plus mal au fil des semaines, c’est un fait, çà dure depuis mi-juin et je n’ai pas remonté la pente. Je m’accroche, c’est certain, mais je m’étouffe et commence à manquer d’air. Dans ma tête, dans un coin, il y a autre que la vie… un autre monde, sans souffrances, où nos esprits et nos corps sont vraiment enfin libres. 

Je ne souhaite pas de commentaires sous cet article là, par contre. Je ne peux pas entendre, pour des raisons diverses et variées dont je n’ai pas envie de parler que la vie est belle, qu’elle mérite d’être vécue etc… Parce que je deviens simplement hermétique, pour l’instant. Un trop plein de trop de choses.

3 réflexions au sujet de “Parfois on se sent ailleurs”

  1. Juste te dire que je suis passée dans ton ptit coin! Mon grand-père prend aussi du fortimel, pas assez nourri mais je pense que là, ça va nettement mieux! Il en a eu à l'hôpital et en maison de repos une semaine!Ma belle-maman qui a les soucis de santé que tu sais n'est pas en bonne forme non plus, pas trop le moral, etc! Tiens bon ma Delphine, je pense bien à toi, te fais de gros bisous! ❤

  2. Tu ne voulais pas de commentaire sous l'article. Mais je me permets tout de même, juste pour te dire que tu as le droit de ressentir et de dire ce qui ne va pas. Et aussi te dire que je t'envoie de ma Belgique pluvieuse les seuls rayons de soleil qui nous arrivent en espérant que cela te redonne un peu de force, de courage et que tu saches que les gens t'aiment et te soutiennent. Gros bisous et félicitation pour les Fortimel, c'est pas tjs chose aisée. Tu peux être fière de toi, car vivre ce que tu vis, il y en a bcp qui auraient déjà laissé tomber. Tu es un exemple de courage pour moi tu sais. Si fragile et si tenace à la fois. Ca fait du bien de voir des personnes comme toi. Profite de ton bain de ton chat et prends soin de toi!La petite belge qui te suit et t'encourage

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