
J’ai toujours cru à l’amitié entre les hommes et femmes, déjà parce que je m’entends mieux avec les hommes, en général. J’y vois et y ressens un sentiment de complémentarité qui m’a souvent fait avancer. Un ami militaire m’a aidée à découvrir le Qi Qong et la force du mental qui à l’époque me permettait de déplacer des montagnes, alors que j’étais fine comme une allumette. Celui qui m’a fait découvrir le mot « aimer » est toujours en contact avec moi et même s’il n’est pas très bavard, je sais qu’il suit chacune de mes étapes. Qu’il est heureux quand il voit des choses positives et impuissant quand c’est l’inverse. D’autres ont été là avec leurs oreilles, leurs bras pour me serrer bien fort (c’est rassurant et protecteur aussi quelque part). Et puis il y a 8 ans, il y a eu mon meilleur ami. Rencontré sur meetic, on est restés 5-6 mois « ensemble » même si c’était bancal, pour se rendre compte qu’on était mieux en tant qu’amis finalement.
Et ce qui était magique, c’est que c’était le cas des deux côtés. L’un n’avait pas plus de sentiments que l’autre, ce qui a permis la relation d’amitié qui est née par la suite. Il a été mon confident, mais aussi le grand frère que je n’ai pas eu la chance d’avoir. Il a été mon pilier durant l’anorexie aussi. Me remuant psychologiquement pour avancer. Se réjouissant des kgs pris, que je lui annonçais par sms dès que je me pesais, parce que je savais qu’il en était heureux pour la journée. Et puis il y avait cette complicité qui rendait tout unique entre nous. Cette capacité à passer de longs moments, ma tête blottie contre son épaule avec son bras m’entourant, sans qu’il ne se passe rien d’autre. Tout simplement parce que plus aucun des deux ne le souhaitait. Il n’y a plus la barrière du désir qui nous empêche. C’est quelqu’un de très tactile et câlin, donc c’est aussi sa façon d’être avec toutes ses amies. Sauf que le lien entre nous est plus fort du fait qu’on a traversé bien des épreuves, qu’on a pleuré et ri ensemble.
Durant toutes ces années, il a eu beaucoup de compagnes. De mon côté, entre l’anorexie et la fibro, on ne peut pas dire malheureusement que je suis très active dans le domaine des amours. J’ai souvent dû me justifier sur ma présence dans sa vie. Jalousie oblige… et c’est là que le mode d’emploi me fait défaut bien largement, parce que ce coup-çi, la jalousie de sa dernière compagne avec qui il est depuis 2 ans environ, a été un peu… heu… démultipliée…
Au début, bizarrement, çà allait, on faisait même des sorties tous les 3 et depuis 1 an et demi, tout a changé. Une suite de malentendus, de non dits emmagasinés. J’ai présenté des excuses…. d’être dans la vie de mon meilleur ami pour finir… puis des mots qui m’ont plus que touchée ont été balancés, parce qu’elle avait atteint ma 1ère pathologie, celle pour laquelle j’ai perdu beaucoup trop de monde et je refuse qu’on y touche, alors j’ai été plus virulente aussi (en gros, je réponds comme on s’adresse à moi pour le coup…). Une amie commune à nous deux s’en est mêlée en rajoutant de mots plus moches les uns que les autres. Le meilleur ami était entre moi et sa copine. Je sais qu’il s’est battu pour me faire conserver ma place comme avant, alors je me suis accrochée moi-même et j’ai continué pour nous, en faisant abstraction du reste, tant bien que mal.
Mais je suis devenue d’un coup une relation compliquée à gérer. En octobre dernier, il ne savait pas où irait notre relation, c’est dire. Depuis, j’essaie de rester dans sa vie et prends au maximum le temps qu’il m’offre, mais j’ai l’impression d’être sa maîtresse pour le coup. Je n’ose plus envoyer de sms de peur de créer au moins la 40ème guerre mondiale au stade où on en est. Les messages fb sont effacés de peur qu’elle tombe dessus alors que je n’y dis rien de spécial. Ne demande plus rien. Attends qu’il puisse me voir, en essayant de m’arranger le jour où çà tombe, histoire de ne pas le rater (comme une maîtresse attend son amant, comme lui, me le fait ressentir). Les fois où je le vois se sont espacées à 1h tous les 15 jours, puis toutes les 3 semaines. De mon côté, quand je ne vais vraiment pas bien, je m’isole (pour les personnes qui viennent d’arriver, si vous voyez la ptite phrase « article programmé, je reviens dès que possible », c’est que je suis dans ma bulle et que personne ne peut entrer vraiment en contact avec moi et surtout je ne réponds à rien, j’éteins tout. Quelque chose qui n’est pas forcément simple à gérer, mais si c’est pour dire « coucou, bisous », histoire de juste rassurer, de dire que je suis là, de mon côté, çà me rend plus seule moralement, alors je me tais. Même si j’essaie de faire attention de plus en plus, mais bon…
Je n’ai pas de mode d’emploi à vous donner en tout cas pour convaincre la compagne qu’elle ne risque rien (j’ai regretté de ne pas être lesbienne plus d’une fois, voire bi, au moins, pour calmer le jeu, tout aurait été plus simple, manque de pot je suis hétéro à fond les ballons pff, donc un danger potentiel… sauf que ce n’est pas le cas, bien loin de là, je ne dirai pas pourquoi. Un jour peut-être, je dirai juste qu’il n’y a pas que les voies du Seigneur qui sont impénétrables humhum…. 🙂 ).
Alors je crois toujours en l’amitié homme-femme, parce qu’on est en la preuve vivante, mais je ne sais plus où est ma place. Il n’y a plus de quoi être jalouse en tout cas, pour ce qu’on communique et se voit. Je n’ai jamais été bien envahissante à toujours appeler, demander quelque chose pour lui laisser vivre ses relations. Mais dans celle-çi, si je me fais plus discrète, je disparais de sa vie, peux pas me faire plus petite, purée… Alors quand on me dit que j’ai toujours ma place, c’est normal que je doute, parce que je ne suis pas un gros investissement. J’ai l’impression qu’on a volé une partie de moi. Pour rien. Que c’est du gâchis. Et je suis fatiguée de me justifier. Il y a eu des mots de trop suite à mon geste et j’ai tout remis en question pour de bon.
J’aimerais ne pas être aussi attachée à lui pour arriver à partir à l’heure actuelle… et pourtant, il me manquerait, mais c’est déjà le cas, quelque part. Alors qu’est ce que çà changerait si je partais de sa vie. Je n’aurais plus l’impression d’être un boulet dans une vie, au moins… Ben oui, c’est comme çà que je me vois depuis 1 an et demi. La casseuse de couple (j’ai dit que j’étais un danger). Le jour où j’étais prête à promettre, jurer que je le percevais comme un grand frère, sur la tête de mes nièces, comme on le dit quand on est à la primaire, je me suis fait pitié
A chaque fois, je me dis « prends ce qu’il te donne », mais c’est quelque chose qui me touche. On est passé du tout (du trop, même… à force de parler de moi, çà ne pouvait qu’arriver) au quasi rien et c’est triste. Je me sens punie pour quelque chose que je n’ai pas fait. J’en viens à envier les autres amies qu’il continue de voir, parce que « ce n’est pas pareil, on n’a pas le même lien ». Mais en attendant, ce sont des dangers potentiels tout autant et en plus, elles profitent de moments partagés avec lui. Et mon réflexe est de ne plus m’approcher d’hommes qui pourraient potentiellement devenir des amis.
« Il paraît que c’est compliqué pour une compagne quand il y a une meilleure amie, il faut comprendre »….. est-ce qu’on a pensé à ce que ressent la fameuse pseudo meilleure amie, par contre, de voir que le lien commence à se casser ? Je doute et fatigue de devoir tout comprendre j’avoue aussi… Surtout quand il n’y a rien à comprendre puisqu’il ne se passe rien du tout (je n’ai jamais volé le compagnon de quelqu’un, merci de ne pas me mettre pour n’importe qui au passage, quand même…..) Et si elle doute d’elle, et de lui au passage, c’est quelque chose qui ne m’appartient plus, par contre. Pourtant je suis au milieu. La plus grosse partie de moi est heureuse pour lui évidemment, parce qu’il le mérite largement, mais une petite partie se sent oubliée depuis 1 an et demi. Et maso comme je suis, j’essaie de rester en me disant qu’il faut juste prendre ce qu’il y a à prendre, alors que tout s’éteint pour de bon, je le ressens bien. Suis pas douée dans les relations humaines, je l’ai déjà dit ? Mais je fais encore moins le poids quand la jalousie se met au milieu et qu’elle est capable de venir à bout d’un lien qui aura duré 8 ans.
Vous croyez à l’amitié entre femme et homme, de votre côté ??…. Si vous l’avez le mode d’emploi, je suis preneuse, parce que j’aurais besoin de sérénité, au moins du côté de l’amitié à défaut de l’avoir dans d’autres domaines… Est-ce que vous avez des difficultés à accepter le ou la meilleur(e) ami(e) de votre compagne / compagnon si le cas se présente ?…