Résumé
Saffie, allemande de 20 ans, débarque à Paris, où elle répond à une petite annonce de Raphaël. Il est flûtiste renommé et cherche une bonne à tout faire. Il tombe sous le charme de Saffie, qui cache sous son visage impassible, un côté mystérieux qui l’attire. Au point d’en faire sa femme, même si l’amour n’est pas réciproque. Son côté lugubre disparaîtra peut-être en étant enceinte, comme il le pense, le jour où elle lui apprend la nouvelle… Mais çà ne fera qu’empirer son mal-être et la naissance d’Emil n’arrangera pas les choses. Puis la vie lui met sur son chemin, Andras, luthier juif hongrois, dont elle tombera amoureuse et illuminera sa vie en lui montrant la femme qu’elle est réellement. La mère qu’elle devient aussi. Raphaël est heureux de voir sa femme transformée et souriante, mais il pense que c’est grâce à lui et à son fils et ne se doute pas qu’un nouvel homme est entré dans la vie de son épouse, mais aussi du petit Emil, qui au fil des années, considérera davantage Andras comme son père. Haine, amour, être femme, être mère… tout se mélange dans un fond de guerre d’Algérie, de souvenirs de 2nde guerre mondiale et de politique. L’amour et la haine vont parfois ensemble, mais jusqu’à quel point on peut supporter la haine…
Mon avis
Je me suis laissée aspirer par ce livre où on voit Saffie qui évolue en tant que femme, qui ose s’ouvrir à Andras comme elle ne l’aura jamais fait avec son mari finalement. Qui ose s’ouvrir au monde et aux confidences sur ce mystère qui fait celle qu’elle est, aussi, grâce à la confiance qu’il lui inspire. Ou sa capacité à lui faire vivre ses émotions plutôt. Je ne suis pas fan des livres où la guerre et la politique sont évoquées, mais là tout est bien dosé et on sent que Nancy Huston a privilégié l’histoire entre les 4 personnages principaux plutôt que d’écrire des tonnes justement sur le contexte historique de l’époque. Du coup, les passages où elle l’évoque pour remettre les choses dans leur contexte, passent comme une lettre à la poste et j’ai apprécié finalement ses touches historiques mises de côté, dans ce qui me sert de ciboulot ^^. J’ai bien aimé ses références aussi. Evidemment, en flûtiste qu’est Raphaël, pour illustrer sa passion, elle a réussi à parler de Rampal, le flûtiste de tous les temps à mes yeux et j’étais contente de voir son nom dans un roman (oui il ne m’en faut pas beaucoup, mais en même temps il mérite qu’on parle de lui :p )
L’amour et la haine vont de paire, mais parfois on ne se doute pas à quel point ils peuvent aller aussi loin dans les extrêmes… Comme si l’épanouissement de l’un devait être la fin de l’autre. Le dénouement est tragique pour l’un des personnages. Pour savoir de qui il s’agit et les circonstances, il faudra lire le livre ^^ La fin nous prouve que le temps peut aussi guérir de certaines rancoeurs… Du moins en apparence peut-être, mais au fond de soi, qu’en est il…
Parler d’un livre n’est pas quelque chose de facile pour moi l’envie de partager mes lectures prend le dessus, mais je ressemble à un éléphant dans un magasin de porcelaine en train de raconter des romans à l’eau de rose d’Harlequin, quand je le fais. Mais j’espère que l’envie de découvrir ce livre sera présente, en tout cas 🙂
Nouveau livre commencé : « Fille noire, fille blanche » Joyce Carol Oates