Blablas de toutes sortes

Pardon… un mot si compliqué

Source photo : Pinterest (site atmosphere-citation.com)

Dire pardon à quelqu’un qu’on a blessé pourrait sembler normal, dans la suite logique des choses, mais j’ai remarqué que pour certains, c’était un mot qui était inconnu dans leur vocabulaire. Les pires sont ceux qui le revendiquent « ah ben moi je ne dis jamais pardon ou excuse moi »… On ne sait pas trop si c’est à cause d’un ego froissé ou s’ils estiment qu’ils n’ont rien fait qui justifie un tel mot, qui leur écorcherait la bouche si jamais il venait par erreur (on ne sait jamais) à franchir le bout de leurs lèvres. 

Je pardonne à ceux/celles qui me disent « pardon si j’ai pu te toucher en disant ça, excuse moi ». Aux autres, ceux qui, à la limite, en disant qu’ils n’ont rien fait, retournent carrément la situation en leur faveur et c’est presque à l’autre de présenter ses excuses. Oui oui, certain(e)s sont doué(e)s en la matière. Il nous arrive à tous d’être maladroit(e), de dire un mot de trop qui peut être mal interprété ou faire mal, mais il y a ceux qui le reconnaissent sans souci et ceux qui avec un sourire effronté, disent « je ne m’excuse jamais » (si déjà tu veux jouer le costaud, apprends à parler français un minimum, parce qu’on ne s’excuse pas tout seul).

Peut-être que certains le voient comme une faiblesse, ou ont des difficultés à reconnaître leurs erreurs et que ce mot devient infranchissable. Ils en deviendraient presque impardonnables, parce qu’il y a déjà la raison pour laquelle on attend le mot magique qui ne serait pas un luxe, mais en plus, soit c’est un silence de mort qui accompagne ce qui a été balancé en pleine tronche, soit c’est un « j’ai pas à dire pardon, j’ai rien fait » et là on réexplique pour la énième fois les faits, mais ils/elles ont toujours les arguments qui feront renverser la vapeur… Et je ne le supporte pas, même si parfois c’est insidieux et c’est en reprenant intérieurement la conversation qu’on se rend compte qu’on a été tourné dans la farine. Un « pardon, excuse moi », je le prends tout de suite, même si je ne digère pas immédiatement. Pour le reste, il faut ramer pour que j’oublie ce qui a provoqué la raison du pardon et qu’en plus, je peux toujours me brosser pour l’obtenir (pardon, c’est le cas de le dire, d’être si rancunière…).

De mon côté, j’ai tendance à dire trop souvent « excuse moi » ou « pardon ». Même quand ce n’est pas justifié, mais parce que soit la personne face à moi a fait en sorte de reporter la responsabilité sur ma trombine et que de ce fait, je présente des excuses. Soit parce que c’est justifié, parce que comme beaucoup et que je suis juste humaine, j’ai fait vraiment un truc de travers.

Il y a des moments où le pardon n’a rien à faire là… Je ne compte plus dire « excuse moi, pardon » quand ma seule faute est d’avoir été dans la vie de la personne et que ça ne convient pas à une tièrce personne. Je ne compte plus le faire quand la maladie est responsable aussi. Du style « excuse moi de ne pas pouvoir faire ça ou de ne pas être là ». Parce que ça va contre ma volonté, je n’y peux pas grand chose, que je suis tout autant pénalisée et qu’en plus je souffre à un autre niveau parce que c’est mon corps que je trimbale. Je ne le ferai plus pour donner raison et me débarrasser en gros de la situation (oui je sais être ironique et sarcastique par moments…), en mode « mais oui tu as raison allez va, tu es parfait, excuse moi, c’est de ma faute #imbécileunjourimbéciletoujours »

Je n’oublierai pas que reconnaître ses fautes et oser l’avouer en disant le mot magique est plus une force qu’une faiblesse, un signe de respect et la façon dont j’ai été éduqué et donc une de mes valeurs. Mais il ne faut pas en profiter. A dire trop pardon, j’ai l’impression parfois que les gens abusent du coup, en se croyant permis de tout faire et tout dire, sous prétexte que de toute façon, je suis faible et naïve (et conne) au point d’en arriver à dire « pardon » même en n’étant pas responsable… Je dirai « pardon » avec du recul, quand j’aurai réfléchi si j’ai besoin de le dire, si c’est justifié, si je suis réellement responsable. Pour ceux/celles pour lesquel(le)s, ça reste un mot de 5 lettres bidon, apprenez à le dire, je vous promets que ça aide dans les relations, quand ce n’est pas consommé à outrance… 

Dire « pardon » quand il est avoué de façon juste, est une source de paix me concernant, en plus, parce qu’il veut dire que j’arrive suffisamment à reconnaître mes erreurs, à me remettre en question et demander qu’on m’excuse en cas de besoin. Et même si je ne suis pas pardonnée tout de suite, ce que je peux comprendre, puisque je suis pareille, je sais que j’ai fait ce qu’il fallait et que le reste se rétablira avec le temps… ou pas… mais au moins j’aurai dit « pardonne-moi ».

Vous dites facilement « pardon » ou c’est compliqué ? Ou vous êtes comme moi à dire « pardon » à toute occasion, au point d’en arriver à se demander si on ne demande pas pardon d’exister tout court ? ….. 

6 réflexions au sujet de “Pardon… un mot si compliqué”

  1. Je me remets beaucoup en question et j’ai donc tendance à m’excuser assez facilement… Par contre, du coup, je le vis très mal quand l’inverse ne se produit pas… J’ai eu le cas avec une maman qui s’en est prise (injustement) à la poulette. Elle a reconnu l’erreur mais ne s’est jamais excusée… Je le garde en travers de la gorge !
    Bisous Delphine 🙂

    1. Je te comprends :/ et c’est encore pire quand ça touche une enfant aussi. Je l’aurais aussi gardé en travers de la gorge. Apparemment ça coûte vraiment cher de dire ce mot qui peut changer beaucoup de choses pourtant. Gs bisous ma belle. Ninja power hiiihhhaaaaa !! lol

  2. Pendant longtemps j’ai eu du mal à dire pardon, je le voyais comme un signe de faiblesse. Et puis comme toi j’ai eu tendance par la suite à le mettre à toutes les sauces. Tu le dis bien Delphine, c’est comme si on disait sans cesse « pardon d’être moi, pardon d’être comme je suis ». Je crois que ce mot a une puissance infinie quand il est utilisé et prononcé dans les bonnes circonstances, que ce pardon aille aux autres ou que l’on se dise pardon à soi même. On en a besoin ma belle.
    Pour ce qui est d’être qui tu es, d’exister, ne demande pas pardon car tu es une belle personne et toute ta vérité tient dans tout cet amour au fond de toi pour toi et pour les autres.
    Grosses bises Delphine!

    1. C’est quand j’ai pris conscience qu’effectivement, je disais pardon d’être moi en gros, que je me suis demandée si ce n’était pas abusé (certains en profitent c’est surtout ça) Le tout est de trouver l’équilibre entre savoir le dire et ne pas le sortir en toutes occasions. Pardon à moi-même, par contre, c’est plus laborieux, j’ai besoin de l’apprendre un peu davantage pour avoir un minimum de paix en moi.
      Merci ma Marie pour tes mots ❤ Gs bisous et câlins à ptit escargot, je pense à vous

  3. Je sais dire pardon qd il le faut sans en abuser jd pense…
    Tu es une belle personne et ton article est si bien écrit… C’est limite poétique 😉
    Tu as besoin d’exister auprès des autres d’où ce constant pardon… Enfin maintenant tu as compris… Malheureusement à cause de certaines personnes qui t’ont blessée dans ton estime… 😦

    1. J’ai du Rimbaud qui coule dans mes veines lol tu parles 🙂
      Toujours peur de faire du mal surtout quand c’est moi qui le dis à outrance, pour un oui et un non. Mais j’avoue qu’un « je suis désolé » parfois, n’aurait pas été de trop, parce que ça me rend seule responsable… de quoi j’en sais rien. D’exister dans la vie de certains oui et j’estime que ce n’est pas une raison valable pour dire pardon, ça. Bisous ma Lili ❤

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