Coin lecture

Les premiers livres d’une vie

Mon plus vieux livre, aussi vieux que mon célèbre âne Cadichon

Un moment que je ne suis pas venue, de nouveau. Il y a eu la période pré-anniversaire qui n’a pas été facile à gérer, le 14 lui-même qui a fait ressortir les absents encore plus fort et qui a sonné comme du définitif et il fallait le gérer aussi… Puis j’ai eu mes parents, en profitant au maximum d’eux. Un corps déglingué à cause du temps plus tard et me revoilà… 

En nettoyant mon portable des photos inutiles, j’ai vu celles que j’avais prises chez mes parents, à Noël, de ce livre qui m’est tellement précieux et ça m’a rappelé que je comptais en parler ici. 

Du haut de mes 6 ans, c’était le premier livre que je recevais pour mon anniversaire justement. La même année, j’avais eu des Oui-Oui pour Noël et pareil, il fallait me traîner avec les livres que je ne quittais plus et qui sont toujours là aussi. Je vois encore ma tête en ouvrant le paquet de mon Ane Cadichon, c’était tellement l’ouverture des portes vers le monde des plus grands. Et puis ce n’était pas n’importe qui la Comtesse de Ségur, je la connaissais depuis un moment parce que ma maman me lisait les Malheurs de Sophie dans un grand livre qui est toujours là aussi. Je suis attachée à toutes ces choses qui ont fait mon enfance. Elle-même est précieuse, c’est d’elle que j’ai pu conserver mon âme d’enfant et c’est ma richesse intérieure quand le reste ne tourne plus rond. 

Je me souviens de l’impatience de commencer les premières lignes de mon nouveau copain Cadichon. La boule au ventre qui monte et descend remplie d’excitation avec la pensée qui va avec « hhhiiiiiiii je vais lire tout à l’heure, c’est super ! » et c’était une bulle qui se refermait sur moi dès que j’entrouvrais le livre pour découvrir toute seule les histoires de Cadichon. C’était mon monde et il y avait des barrières tout autour de moi. Je n’entendais et ne voyais plus rien et quand il a été fini, j’ai ressenti ce vide, comme s’il m’avait abandonné mon âne et que notre histoire à tous les deux s’arrêtaient là. 32 ans après, mon histoire avec lui n’est pas finie, parce qu’entretemps j’ai appris que les livres ne meurent jamais et que tout y est bien a(e)ncré et que je peux leur faire confiance, parce qu’ils sont bien là. 

J’ai toujours continué à lire. A me concentrer plus difficilement malgré les livres que je voudrais dévorer. Chez mes parents, j’avais une petite étagère près de mon lit avec les livres que j’affectionnais davantage. Parfois la nuit, quand des angoisses se réveillaient, je les regardais, ils étaient là, à veiller sur moi. Il y avait l’âne Cadichon de mon enfance qui veillait sur mon sommeil et mes rêves déjà pourris de l’époque. Il ne pouvait rien m’arriver, ils étaient là, bien présents. Et je me rendormais en leur compagnie. 

Avec le temps, il m’est arrivé de me demander si je lisais les bonnes choses, et pire « si je lisais bien ». Avec tous mes sens éveillés pour bien m’imprégner de tout. Avec ma mémoire d’enfer, je me suis rendu compte que ça bloquait tout en moi et que je n’arrivais plus à lire du coup. Et puis tout s’est débloqué quand on s’est intéressé à ce que j’aimais aussi lire, même si les goûts n’étaient pas identiques, j’ai compris qu’il n’y avait pas de lectures moins bonnes que d’autres. Mais que c’était un échange. Comme quand j’arrivais dans la cour de récré au cp, en disant « j’ai eu l’Ane Cadichon pour mon anniversaire, il est trop bien ». 

Bref, c’est tout décousu, mais je crois que les seuls messages de ce post sont la conservation de l’âme d’enfant pour surmonter le reste. J’en parlerai dans un autre post, elle mérite qu’on fasse en sorte de ne jamais oublier qu’on a tous été des enfants mais que beaucoup d’adultes l’ont oubliée. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est A. de St-Exupéry, mais je suis d’accord. Et puis le 2ème message est que peu importe ce qu’on lit, l’essentiel est juste de se faire du bien et de trouver du plaisir à travers les lignes qui nous transporteront pendant la durée du livre, voire encore après pour ceux qui marquent et laissent des traces. 

L’évasion et l’oubli de soi à travers l’encre et le papier. 

Quel a été le premier livre que vous avez lu, vers à peu près le même âge ? 

7 réflexions au sujet de “Les premiers livres d’une vie”

  1. Tout d’abord heureuse de te lire ma jolie Delphine. J’aime ces souvenirs d’enfance égrainés, surtout quand ils sont beaux.
    Le premier livre don je me souviens c’est l’histoire de José Mauro de Vasconcelos « mon bel oranger ». J’en garde un merveilleux souvenir. Je devais avoir 7 ou 8 ans. Avant comme toi, il y avait eu les malheurs de Sophie que ma mère me lisait le soir et les Beatrix Potter que j’adorais.
    Le moment lecture du soir est un temps important pour moi et l’escargot. La lecture donne des ailes et nous ouvre au monde.
    Je t’embrasse fort Delphine et t’envoie de douces et tendres pensées de Paris.

    1. Merci ma Marie, je vais essayer de revenir doucement, il m’arrive d’avoir envie de parler de tout et de rien en même temps, c’est étrange comme sensation. Comme si les mots se poussaient au portillon, mais refusaient de passer.
      Je ne connais pas du tout « mon bel oranger », il a des risques de se retrouver confiner dans mon futur embarquement à la bibliothèque pour rentrer dans ton monde de -quand tu étais petite- pour voir 🙂
      La Comtesse de Ségur a marqué beaucoup d’esprits ^^ il m’est arrivé, juste pour me replonger dans les histoires de regarder les dessins animés qu’ils ont faits, avec les malheurs de Sophie (Mme Fichini est tout aussi horrible, c’est bien reproduit)
      Je comprends que ce soit un temps important pour toi et ptit escargot, dans les moments où je me voyais maman, je nous imaginais calés avec un livre, avec ma ptite voix à raconter des histoires de partout. Fais lui de gs câlins pour moi, je vous envoie de gs bisous à tous les deux et plusieurs fois par jour, tu es avec moi et mon infusion 😉 je pense à vous très fort et viendrai te lire très vite ❤

  2. Que je suis heureuse de te retrouver avec ce joli post plein de la fraîcheur d’un enfant 🙂
    Et tu sais que… les livres de la Comtesse de Ségur sont les premiers livres que j’ai lus ? Maman en avait beaucoup tout en bas de l’étagère qui était dans notre salle de jeux. Et je me souviens de l’Âne Cadichon. D’ailleurs à chaque fois que je vois un âne, je l’appelle Cadichon. Après j’ai lu des « Martine » aussi 🙂 Puis j’ai regardé dans la bibliothèque verte de Papa et j’ai lu « Le club des Cinq » ou encore « Les Six Compagnons ». J’aimais tout cet univers, et ces livres qui m’entouraient le soir. Je ne pouvais pas m’endormir sans avoir lu ! Encore aujourd’hui, c’est un petit rituel bien agréable, un chapitre ou deux, voire trois quand j’ai vraiment envie de connaître la suite pour accueillir le sommeil et le monde imaginaire.
    Des bisous !! ❤

    1. merci ma belle ❤ Elle en a fait un sacré paquet de livres, mine de rien. C'est marrant, parce que j'appelle aussi les ânes, Cadichon et je les aime bien à cause de ça justement 🙂 Oh les Martine, pareil, à toutes les sauces, une fois j'ai même voulu faire comme elle, elle trempait un foulard dans une texture pour le colorer, je me vois encore déambuler vers ma mère à lui dire "je veux faire ça moi aussi !!" Heureusement qu'on n'a pas fait toutes les bêtises de Sophie, par contre lol Le Club des Cinq, j'en avais quelques uns aussi et pareil, aucun soir ne s'est passé sans lire, c'était même pas pensable. J'essaie de retrouver tout çà ces derniers temps, comme des rituels qui me faisaient du bien, dans l'espoir de les retrouver un peu. Ca permettait de faire une coupure avec la journée et comme tu dis de partir en direction de l'imaginaire pour le domaine des rêves (bon parfois, j'étais justement trop curieuse de lire la suite et je m'endormais avec mes lunettes sur le bouquin, parce que je n'avais pas le temps de le refermer ^^) halala, mon sommeil était meilleur dans ma jeunesse lol De gs bisous et des pensées ❤

  3. Oh quel bel article… J’imagine jade l’écrire… Sur ses premiers livres…elle c’est Charlotte aux fraises et my little pony! Comme quoi c’est important les premiers livres de l’enfance… Moi c’était l’inspecteur gadget je crois mais pas sûre que ce soit le tout premier… J’adorais lire aussi…

    1. Je suis sûre qu’elle en parlera de la même façon, c’est vrai que les 1ers livres marquent 🙂 Ce qui est marrant c’est de se dire que c’est grâce à Cadichon que j’ai pris goût à la lecture. Un âne pour me donner envie de lire tout le reste de la collection, chapeau lol Tu lis encore (enfin si tu trouves le temps avec les ptites puces :/ ou tu as perdu un peu goût ? Je crois que tu avais dit une fois aimer les histoires vécues

      1. Je ne lis presque plus mais j’adorerais m’y remettre! Oui j’aime les histoires vraies surtout les drames…et les thrillers à la mary Higgins Clark hi hi

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