Blablas de toutes sortes

Etre une pièce rapportée dans une famille

Crédit photo : Pinterest

Je vais avoir des difficultés encore à parler de famille recomposée. Pour moi-même qui ne suis pas à l’aise avec ce terme très large et par respect pour les filles de J. qui n’aiment pas ce terme quand j’y suis inclus, ce qui est normal. 

J’ai rencontré J. en septembre 2017 grâce à la technologie, les flèches de Cupidon 2.0 ont fait péter nos écrans respectifs, mais lente comme je suis, on est ensemble depuis janvier 2018. 1 an et demi donc à ce jour, ce qui me permet d’avoir un certain recul face à la situation, même si on n’habite pas encore sous le même toit et que mon point de vue peut donc être faussé parce que je ne suis pas présente 24h/24 dans leurs vies. 

Je l’ai su tout de suite qu’il avait deux filles, j’aurais pu couper court à notre conversation, mais hormis la question « où est la maman ? » que je n’osais pas encore demander alors que je savais qu’il avait la garde complète et que je sais qu’il faut un motif solide pour qu’on n’octroie pas la garde à la mère, je me suis posée des questions, et puis j’ai fini par demander. Il a raconté ce que j’avais à savoir. La peur étant que ses deux filles ne m’acceptent pas du tout.  Je ne suis pas fille de parents divorcés qui auraient pu refaire leurs vies aussi et je ne connaissais pas cette sensation de « pièce rapportée » dans une famille déjà bien constituée et dont le noyau, leur papa, est déjà bien solide. Je me suis toujours sentie mise en valeur par lui vis à vis d’elles. Et tout c’est toujours fait naturellement, j’ai essayé de me frayer un chemin dans leur vie, puis dans leur tête, pour atteindre leur coeur au fil des mois. J’adore leurs sourires quand elles me voient arriver, nos rires pendant les séances de chatouilles, les petits chagrins à essuyer, la confiance à mettre en celle que je suis, sans trop prendre de place, parce que le but n’est pas que je donne la sensation de vouloir remplacer leur maman. Ce ne sera jamais mon intention. Je suis juste là pour les accompagner du mieux que je peux, leur apporter mon affection avec ma féminité, ma douceur, mon écoute. 

J’aurai toujours peur de faire mal les choses. Je n’arrête pas de dire à J. « Si tu me vois faire ou dire quelque chose qui te paraît inadéquat, tu me le dis, pour que je me corrige » Je n’ai pas envie de provoquer de dégâts alors que j’essaie d’être présente pour elles. Je ne veux pas casser ce qu’elles ont construit avec leur père en imposant ma présence non plus. Le but c’est que chacun(e) trouve son équilibre dans ce nouveau quatuor où je n’ai pas tout à fait ma place, vu le côté intérim de la vie à 4 puisque je viens le samedi et repars le lundi matin.

Le plus dur et ce qui arrivera un jour, l’adolescence approchant doucement… elles me diront que je n’ai rien à dire et à tout moment, j’entends leurs petites voix qui me disent « t’es pas notre mère t’as rien à nous dire ». Je crois que mon coeur s’effriterait en 1000 petits bouts. C’est pourtant la réalité, mais je serais blessée de l’investissement, de l’énergie, du temps que je mets à créer un climat de confiance entre nous et j’aurais la sensation d’avoir échoué. Alors j’échouerai évidemment, je me suis déjà ratée sur certaines occasions et paf, je l’ai bien eu dans la tronche, mais j’essaie de prendre du recul. Je me rappelle à quel point ma présence est naturelle et à quel point aussi la plus petite surtout a été déçue le jour où on a dit que mon état ne me permettrait plus de faire certaines choses dans le quotidien avec elles. On a expliqué que dans l’appartement qui serait le nôtre le jour où on aménagera ensemble, toutes les affaires seront à ma portée de main sans que je sois obligée de faire des acrobaties pour attraper des choses en hauteur, mais la chronicité du problème a marqué la fin d’une sorte d’innocence qu’elles avaient avec moi. Elles espéraient sûrement bien plus et bien mieux avec une femme dans leur foyer. Je me rappelle que la plus petite avait dit que quand on serait ensemble, on pourrait inviter des copines à la maison. Elle a sûrement cru que c’était foutu comme idée, alors que je me donnerai toujours à fond pour qu’elles soient les plus épanouies possibles. 

Mais je me rends compte que c’est comme une course où j’ai des points à marquer. Cartonner à Mario Kart pour leur montrer de quel bois se chauffe l’amie de leur papa ^^, rater le moins possible à manger et encore moins les gâteaux parce que c’est bien plus sacrilège que les haricots verts dont elles ne raffolent pas. Dans 10 jours on fait l’anniversaire de la plus petite qui aura 9 ans, chez J. Il y aura 3 copines. Au fond de moi, mon but est qu’elle se souvienne de cette journée et égoïstement, ce serait un point de marqué si les copines disaient que j’étais vraiment sympa comme amie de leur papa (ben quoi on a droit de rêver et de faire des souhaits même quand ce n’est pas notre anniversaire !) Bon je rigole, quoique… j’aurais le coeur gonflé de confiance en moi si ça pouvait arriver. Je ne dois pas me rater en tout cas. Les enfants se rappellent de tout… 

Je me demande très souvent si je serai à la hauteur, mon chéri me rassure très souvent et sans son soutien, j’aurais peut-être fui la situation dès le début aussi. Si elles avaient été plus petites aussi, la peur m’aurait sûrement fait réfléchir à deux fois si je voulais vraiment entrer dans ce foyer tout fait et tenter de me percer un petit passage pour le rejoindre. 

Le sujet restant le plus sensible est le côté affectif/éducation. J’ai beaucoup d’affection pour elles, mais je trouve que c’est difficile de savoir ce qu’on a droit de faire, pas faire, dire, pas dire pour ne pas casser le schéma familial malgré tout. Je n’oublie pas que je ne suis rien pour elles et je trouve déplacé donc de leur dire que je les aime, même si je leur faire comprendre différemment, mais sais que ce n’est pas pareil. On en a parlé une fois où J. me disait que si j’avais moi-même des enfants, il ne saurait pas forcément comment se comporter face à eux. Que je ne représente pas une autorité dont elles ont l’habitude encore, même si quand quelque chose ne va pas, je ne laisse pas passer pour me faire respecter, mais j’essaie de ma calquer à l’éducation que leur donne J. pour qu’on soit sur la même longueur d’ondes. Ce qui est positif, c’est qu’on a la même façon de voir les choses donc je ne suis pas en désaccord avec lui. Je le suis plus facilement que si je n’étais pas d’accord avec sa façon de faire. En même temps, qu’est ce qu’on a droit de dire quand les enfants ont déjà déjà 9 et 10 ans et demi pour ne pas les déstabiliser entre un papa qui continue son éducation et l’amie de celui-çi qui dit autre chose, voire l’inverse. Ce n’est jamais arrivé pour le moment mais ce n’est pas toujours évident de prendre sa place. 

J’y tiens à ce quatuor qu’on forme peu à peu. On avance jour après jour, comme on peut avec ce qu’on a, les outils que la vie nous donne. La communication aussi, primordiale pour ne pas laisser les choses qui pourraient poser problème, s’envenimer. Valable pour notre couple et pour le côté « famille recomposée ». Et puis il faut que je me sépare de cette phrase « tu ne peux pas comprendre, tu n’a pas d’enfants », parce que ça ne m’aide pas à me sécuriser par rapport à ces deux brunettes. Bien sûr que je sais sans doute moins me conduire comme il faudrait du fait que je ne suis pas mère et n’ai donc aucune expérience avec les enfants, mais mon coeur est bien ouvert lui, j’ai un minimum de logique aussi et je dois apporter quelque chose à toute cette petite famille, sinon je n’y serais pas présente, je suppose. C’est que malgré l’imperfection, on arrive à construire quelque chose ensemble. Rome ne s’étant pas construite en un jour… 

A partir de quand on peut parler de famille recomposée d’ailleurs, parce que c’est un terme qui m’est encore étranger. Je ne sais pas si c’est le fait de ne pas habiter avec eux encore ou si je ressens que c’est trop tôt pour l’employer. 

 Avez-vous constitué vous-mêmes une famille recomposée ? Votre intégration a été facile ? Vos témoignages sont les bienvenus 🙂 

Ptite Delph imparfaite mais qui se donne du mal par amour pour son chéri et ses filles…

Moments de bonheurs et d'évasion

Les vacances, l’océan, l’amour, le bonheur et les bobos

Un pêle-mêle de ces 2 semaines ❤

Fin juillet, avec J. et ses filles, on a rejoint ma famille dans les Landes où elle était déjà installée dans la maison des vacances comme disent mes nièces. De notre côté, on avait pris un mobil home pas très loin dans un camping super sympa. Notre première petite maison « neutre », à n’être ni chez lui ni chez moi. J’ai adoré cet endroit parce qu’il nous accueillait tous les 4 réunis et on était bien. Ca m’a conforté dans l’idée que je ne voulais pas me séparer de lui, d’eux. Je sais que pendant les vacances, c’est facilement plus simple, que tout le monde est aussi plus détendu mais quand même. 6 jours à être 24h ensemble tous les 4, j’ai été sereine, heureuse, remplie d’amour. Et la plus belle marque d’amour qu’il pouvait me porter, c’est de m’aimer malgré que mes cheveux partent en cacahuète à cause de l’air iodé (non vous n’aurez pas de photos ^^) et pourtant le spectacle vaut le détour haha… mais il me regardait toujours avec ses yeux qui en disent beaucoup. Le matin on se coulait tous les 4 mutuellement dans la piscine du camping, j’étais comme un poisson dans l’eau dans tous les sens du terme et on rejoignait ensuite ma petite famille. Il y avait mon tout, rassemblé. Les câlins de mes deux petites chipies de nièces, leurs « tatie t’es oùùù ?! », les « tatie et Jonathan sont amoureux ». Les apéros (bon moi je suis sage, je me contente de dévaliser les biscuits apéro, je laisse l’alcool aux autres :p ), les repas pris tous les 10, ça faisait une sacrée bande d’un coup, les moments plage tous ensemble, les moments complices, les couchers de soleil, l’accrobranche où je me suis contentée d’attraper un torticolis pour voir où étaient tous les ouistitis sur des parcours différents, dispersés aux 4 coins du site, je ne savais plus où donner de la tête. Et puis la semaine s’est finie, ils repartaient et je restais encore une semaine et j’ai pleuré comme si on se quittait pour toujours (je pense que l’idée d’être sûrement bientôt séparés pour de bon pour plusieurs mois n’a pas aidé). Il manque vite il faut dire… J’ai même conservé le bracelet moche du camping à mon poignet pour avoir l’impression qu’il était encore là et pour me souvenir qu’il avait fait partie de cette aventure -oui je suis syphonnée du ciboulot encore davantage, c’est la canicule qui a ces effets !- Et la 2ème semaine, on a découvert de chouettes coins avec mes parents. Un soir on a fait un pique-nique improvisé près d’un étang, c’était sympa tous ensemble. On a continué les fins d’après-midi plage, les couchers de soleil. On a fait une séance photos pour partager la passion de la photo avec mon papa qui avait apporté son reflex que je suis incapable de porter tellement il est lourd (si vous connaissez des marques plus légères, je suis preneuse de conseils d’ailleurs parce que c’est mon rêve d’avoir un petit bijou de ce genre même si c’est plus pratique pour mes petits bras ramollo d’avoir le mien). 

Et puis il y a eu les bobos. Pas grand monde est ressorti indemne. Beaucoup d’angoisses et de souvenirs remués du coup aussi. 

Et je suis rentrée en laissant tout ce petit monde derrière moi, avec nos photos, nos souvenirs dans mon coeur et ma tête. J’ai retrouvé mon chéri qui était là sur le quai de la gare. Pendant ces vacances, j’ai fait le plein d’amour, d’affection, de rires, de solidarité quand j’étais mal et que je me levais le matin avec des tous petits yeux parce que j’avais pleuré de douleurs la moitié de la nuit. Ses grands bras m’accueillaient pour me serrer fort. Ses grands yeux tristounets me montraient qu’il comprenait et savait. On apprend à gérer ça ensemble je pense, j’essaie de le mettre en confiance sur ce qu’il peut m’apporter durant ces moments pas marrants ni pour l’un ni pour l’autre, pour essayer de réduire l’impuissance qu’il peut ressentir et j’ai espoir que ça fonctionne… 

Voilà les vacances sont finies et c’était une belle réussite. J’étais tellement contente aussi que ma famille puisse me voir heureuse avec lui et que tout le monde ait l’occasion de se rencontrer. C’était important pour moi et il a été apprécié et aussitôt inclus à notre famille, avec ses filles. Et j’avais le coeur bien gonflé de le ressentir aussi. 

J’espère que vous avez pu profiter de l’été, que vous soyez parti(e)s ou pas. Qu’est ce que vous avez fait d’ailleurs durant vos vacances ? J’ai oublié les moments seule, installée sous le palmier et sur un transat, à dévorer certains livres qui m’ont touchée

Ptite Delph, heureuse d’avoir vu l’océan aussi bien entourée par tout le monde

 

Moments de bonheurs et d'évasion

Alors ? Crise de la quarantaine ou pas ?

Quartier du Panier, Marseille – Mars 2018 Aucun mur n’a été maltraité pour l’occasion je vous rassure ^^

Les mois qui ont précédé mon passage dans la quatrième décennie m’ont valu des cheveux blancs, où des questions existentielles sont apparues, avec l’impression que je n’avais rien construit et la sensation d’avoir passé plus de la moitié de ma vie à surtout souffrir moralement et physiquement. Plus je voyais l’échéance approcher, plus j’avais cette boule au creux du plexus qui venait me rappeler que la vie était difficile à supporter vraiment et que l’avenir, je ne le percevais pas réellement, en n’étant pas sûre d’avoir le sentiment d’avoir réussi à le faire ne serait-ce qu’une seule fois d’ailleurs, pour celle qui vit plutôt dans le passé que dans le futur et qui tente de vivre au mieux le présent. L’impression que tout semblait bouché en moi dans tous les domaines et qu’arriver à 40 ans me rendait encore plus chaotique dans celle que j’étais et que ma famille était ce que j’avais la chance d’avoir encore mais le reste… Je ressemble parfois à une chaise bancale. 

Puis j’ai commencé à parler avec J. un soir de mi-septembre. Puis début janvier, on a franchi des étapes plus importantes qui m’ont prouvé que mon corps était encore en vie. Que mon esprit bouillonnait de feux d’artifices et que le coeur suivait la même route de vouloir exploser de plaisir et j’ai tout laissé faire, en ayant à l’esprit constamment qu’il pouvait m’arriver n’importe quoi à tout moment, volontairement ou pas, en gros… Quand on a essayé de fuir la vie à plusieurs reprises, peut-être qu’on se dit que finalement il ne pourrait pas arriver pire que les raisons qui ont provoqué cet état de vouloir échapper à la vie. Je ne sais pas ce qu’il y a eu, mais j’ai lâché prise en tout cas. Peut-être aussi que toutes les angoisses liées au cap des 40 ans m’ont « obligée » à me bouger si je ne voulais pas couler une fois de plus. Un peu comme si j’étais au bord d’un précipice. Soit je plongeais dans la 40taine, en m’arrachant le peu de cheveux que j’ai sur le crâne et en étant remplie de regrets, chose que je ne supporte pas. Soit je laissais J. prendre davantage de place dans ma vie, avec toutes les angoisses, les doutes et les appréhensions que l’amour pourrait engendrer. Je rappelle ma fabuleuse peur démesurée de l’abandon, du rejet… mais comme dit, c’était encore pire de me voir dépérir devant mon chiffre 39 qui allait mourir d’ici peu. Alors j’ai plutôt voulu faire vivre le chiffre 40 du mieux que je pouvais. 

Depuis quelques mois, je libérais mon esprit de tout ce qui pouvait l’empoisonner à tous les niveaux. Les pseudos ami(e)s qui voulaient partir n’avaient qu’à le faire, mais je ne voulais surtout plus souffrir de certaines relations. J’ai étouffé un bon coup avant de me dire que j’avais juste besoin de liberté, de relations simples où je ne me pose pas des centaines de questions à la minute et qu’en cas de problème comme il peut y avoir dans toute relation, m’assurer que je pourrais en parler sans perdre mon énergie pour rien. Tout ce qui me polluait a été nettoyé. Par ma volonté ou celle des autres. Dans les deux cas, j’ai respiré et me suis rendu compte que c’était parfois toxique pour le coup et que ça me rongeait davantage que ça m’apportait du positif. 

Puis le 14 février est arrivé. J’ai ressenti une envie que je n’avais plus depuis quelques années, le fêter avec les êtres qui m’étaient précieux, hormis ma famille évidemment. J’ai commencé un nouveau protocole de soins qui m’empêchait de remonter à ce moment là, mais je le fêterai à Pâques avec toute ma petite famille 🙂 Mon anniversaire s’est donc fait, entourée de celui que j’aime, maintenant je peux le dire et mes deux amies les plus proches avec leurs enfants. C’était ma richesse pour passer ce cap qui m’effrayait tant encore 6 mois auparavant. 

Comment je me sens à l’aube de cette toute fraîche décennie ? Pas du tout en crise pour le coup, contrairement à ce que je pouvais redouter. Je me sens vivante, épanouie, aimée, avec une ouverture sur d’autres horizons auxquels je n’aurais jamais espéré accéder. Mon coeur s’est gonflé de trois autres coeurs supplémentaires, dont ceux de deux enfants qui battent à mes côtés et avec lesquels j’espère continuer mon chemin. Mon coeur qui bat la chamade et qui semble s’être agrandi dans ma cage thoracique prêt à la faire exploser. Je suis sereine malgré la souffrance que je ressens dans chaque parcelle de mon corps et qui continue à me faire broyer du noir souvent parce que je ne la supporte plus en moi. Mais je n’oublie pas que ce même corps véhicule le bien le plus précieux dans cette vie à mes yeux : l’amour. Il en reçoit, en donne, ressent du plaisir et en procure. Il vit et réagit en se manifestant. Cassé, abîmé par le passé. Défait de l’intérieur où J. essaie de recoudre les plaies. Il se souvient de chaque chose que je lui ai fait subir (un corps a une sacrée mémoire…) mais il est encore présent.

A 40 ans, je suis dans le corps d’une vieille dame. A 40 ans, j’aime comme une adolescente. A 40 ans, j’essaie de donner de l’amour à des enfants aussi qui ne sont pas les miens et qui compensent un peu le manque d’avoir pu être mère. A 40 ans, j’ai une autre vie qui débute. A 40 ans, je fais ce que je n’ai jamais fait avant sans doute ou du moins pas aussi intensément. A 40 ans, je fais sauter toutes les barrières pour pouvoir vivre le meilleur. A 40 ans, je fais tout, sauf une crise existentielle. A moins que je l’ai faite avant, à ma façon, pour pouvoir mieux en profiter de cette décennie là… Parce que je mérite aussi de vivre et d’être heureuse. D’aimer et d’être aimée. D’être libre au maximum que ce que mon corps peut me faire vivre. J’allais dire que je ne sais pas comment j’aurais vécu ce cap si J. n’avait pas fait partie de ma vie à ce moment là, mais ça n’a pas été le cas, donc ce n’est pas la peine de se poser la question. Il était là. Il est là. Et j’ai bien envie d’y croire le plus longtemps possible. 

A 40 ans, j’ai besoin de vivre au lieu de survivre… J’ai besoin de renaître une Xième fois. J’aurai eu plusieurs vies dans une même vie… 

Projets des copinettes

Instantanés Singuliers – Porte ouverte sur…

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Mon coeur… j’ai longtemps cherché une idée de photo pour le projet de Marie et de son thème « Porte ouverte » pour son projet Instantanés Singuliers. Cherché loin pour quelque chose qui était non seulement près de moi, à portée de main, mais aussi en moi. Comme une évidence, vus les mois que je viens de passer côté amitié. Ce coeur que j’ai voulu fermer pour ne plus souffrir et que j’apprends à réouvrir au fil du temps. Ce coeur qui a été souvent ouvert justement, comme une porte qui permettait d’entrer sans faire attention parfois, quitte à le mettre en miettes et à douter de ce qu’il pouvait apporter et s’il méritait encore d’être ouvert aux autres. Mais je ne sais pas vivre en fermant la porte de mon coeur, ce n’est pas moi quand il est bouclé à double tour… alors la porte est ouverte à nouveau un peu, mais en faisant attention à qui entre. Il y a des barrières électriques qui l’entourent ce coeur bien rouge (aucun rouge à lèvres n’a été maltraité durant la photo d’ailleurs) et au moindre faux pas, il envoie une mini décharge à la personne pour lui dire « tu entres, mais ce genre de truc, tu vois, il ne faut pas le faire, parce que tu auras cette décharge plus rapidement que ce qu’il était capable de faire avant, mon ptit coeur rouge, si tu recommences et puis si tu joues avec, il vire aussi plus vite les gens qu’avant et n’hésite plus à mettre dehors, ce (ceux) qui ne mérite plus d’être dedans. Fais gaffe… »

J’ai choisi aussi de faire cette photo suite aux évènements barbares, monstrueux et tout ce qui n’a plus de mots à force tellement tout me sidère. Mon coeur était envahi par tous les sentiments. L’envie de diffuser de l’amour en l’ouvrant en grand ce coup-ci pour libérer tout ce que je pouvais aux personnes qui ont subi ce massacre mais aussi pour ceux qui le vivent par procuration (ce qui se passe quand on est une éponge géante…). En France et dans le Monde entier. L’ouvrir aussi aux personnes que j’aime et ressentir le besoin de dire « je t’aime », de vouloir serrer fort contre mon coeur ceux que j’aime, de près et de loin. Parce que j’ai espoir que l’amour reste plus fort que la haine… mais pour ça il faut ouvrir la porte de son coeur, même s’il est chiffonné, en pièces détachées, cassé ou émietté pour X raisons. 

Je vous aime…. Au-delà de ma participation aux Instantanés Singuliers, c’est le cri du coeur… De ma porte ouverte au monde… A la vie, tant bien que mal souvent…

Combats qui me touchent

Concilier une personnalité borderline avec l’amour

Source : Pinterest

***** Je tiens juste à rappeler que mon blog n’est pas un forum et que je ne souhaite pas que des histoires de tièrces personnes soient racontées. Je comprends que ça fasse partie de votre histoire aussi si vous êtes en couple avec une personne borderline, mais la personne concernée n’a peut-être pas envie de voir son histoire affichée sur un blog par contre… De plus, je ne suis ni médecin généraliste, ni psychiatre, ni psychologue, je suis juste en mesure de dire ce que je ressens et encore, on est tous différents. Mais merci de ne pas me demander si je pense que telle personne est borderline ou pas, conduisez la personne chez un psy, pour ça, elle sera aidée au mieux. Merci pour votre compréhension…. *****

J’ai souvent des mots clés en rapport avec ce sujet. Les gens semblent se demander comment se conduire avec leur conjoint(e) borderline. Et ces dernièr(e)s se posent des questions sur leur façon de gérer leurs sentiments. C’est récurrent dans les recherches qui sont faites en arrivant par ici. Je suis moi-même un peu « embêtée » par tout çà et me pose énormément de questions. Si je suis célibataire, c’est en grande partie parce que je ne me donne pas le droit d’aimer et d’être aimée, à cause de ce trouble qui peut faire des ravages dans les relations. Je me souviens des mots de ma psy « malgré votre trouble, vous arrivez à tisser des liens, c’est un effort, mais vous restez »… mais à quel prix. En amitié, c’est déjà très compliqué à gérer tout çà. J’ai souvent besoin de me protéger, parce que je ressens tout de façon démesurée dans mes émotions. Alors en amour…

Mais qu’est ce qui bloque chez nous ? Qu’est ce qui fait qu’aimer et être aimé(e) pose autant de soucis ? Les personnes borderline ont des conduites à risque, ce n’est pas neuf (boulimie, sexe, alcool, drogue etc…), par contre, en lisant des sites pour écrire cet article, je me suis rendue compte qu’on était beaucoup étiquetée « recherche sexe à outrance » en gros. Alors personnellement, je suis célibataire et n’ai pas eu de partenaires depuis très longtemps. Je ne fais donc pas partie des personnes qui vont chercher dans le sexe, un moyen de remplir le vide et le manque d’affection qu’on peut ressentir dans ces cas là. 

Je suis quelqu’un pour qui mes limites sont extrêmes (d’où le terme « état limite », parce qu’on frôle la frontière de la psychose et de la réalité), c’est soit noir, soit blanc, que ce soit dans mes sentiments ou dans mes émotions entre autres. L’amour et la haine vont ensemble, mais pour moi, la frontière est très fine, un peu plus que chez les personnes qui n’ont pas ce trouble. J’ai du mal à savoir qui je suis, pour qui, du coup, en couple, j’aurais sans arrêt besoin d’être rassurée sur ce que mon conjoint ressent pour moi, ce que je lui apporte, pourquoi il est avec moi, si je l’aime assez de mon côté etc… (le pire c’est que je ne suis pas jalouse à outrance, donc je n’aurais pas ce souci là au moins) et je sais que çà peut être usant d’être toujours dans le doute, pour moi comme pour celui qui vivrait avec moi, parce que çà suppose de répéter sans arrêt les mêmes choses. Je vais les entendre, les écouter et les assimiler un moment, du coup je vais être un peu plus sereine et puis d’un coup, je vais me remettre à me poser des questions et à redemander ce que je rumine (on est douées dans ce domaine….) et çà peut lasser le partenaire, ce que je peux bien comprendre, parce que çà me fatigue moi-même de me torturer sans cesse sur ce que je suis pour les autres. J’arrive du coup à dépendre de l’autre puisque mon propre regard n’est pas objectif, alors je me fie à ce qu’on me renvoie, sauf que ce serait plutôt bien si j’arrivais à savoir de moi-même la valeur que j’ai à mes yeux, déjà me concernant, plutôt que d’attendre ce qu’on veut bien dire de moi (suis pas sûre que ce soit très objectif, parce que finalement, qui me connait vraiment… au plus profond de moi…)

Il y a aussi le souci de la peur du rejet et de l’abandon. Si mon compagnon me faisait une remarque qui passerait inaperçue pour d’autres, chez moi, çà tournerait en « il veut me quitter », du coup, pareil, je poserais 36000 questions sur le pourquoi de la fameuse phrase qui m’a faite tilter autant (sans tomber dans la manipulation comme j’ai pu le lire. Je ne suis pas du genre à dire des phrases du style « si tu me quittes, je ferai çà »). Je me « contente » de harceler de questions et si je comprends mal les réponses, du coup, je vais recommencer jusqu’à trouver un peu d’apaisement. Un temps… et puis rebelote. Inlassablement. Même moi je me fatigue juste de l’écrire, parce que c’est étouffant à force…

On rajoute l’absence de confiance en moi et je peux me dévaloriser à une belle allure, ce qui peut insupporter aussi les personnes qui m’aiment (on sent le vécu, en amitié…). Souvent on ne sait plus quoi me dire pour me prouver qui je suis et ce que je représente et çà finit en dispute… qui va enclencher chez moi un état où je ne vais pas arriver du tout à gérer mes émotions, parce qu’elles vont toutes se mettre en même temps dans ma tête, comme une boule qui tourne en rond dans le cerveau et je vais m’en prendre à moi parce que je ne sais pas gérer les conflits autrement qu’en me faisant du mal à moi à défaut d’en faire aux autres, parce que j’estime que j’en fait déjà assez et surtout je me sens incomprise dans ce trouble. Autant avec la fibro, j’arrive à trouver de la compréhension, autant pour çà, j’ai l’impression de tomber de la planète Mars quand je parle de mes difficultés. Du coup, je me tais et me renferme, ce que l’autre en face peut ne pas comprendre… Cercle vicieux pff… 

En amitié, il m’est souvent arrivée de partir d’une relation par peur d’être abandonnée, en prévision du moment où çà pourrait arriver, je prends les devants. Et en amour, je ferais pareil. Je serais capable de tout quitter, parce que ma peur de l’abandon serait trop ingérable et serait une source de souffrance immense pour moi, que je préfèrerais partir. Abandonner au lieu de l’être, pendant qu’il est temps… pour éviter les dégâts… 

Il y a toujours un sentiment de vide en moi, qui est très peu comblé finalement, du coup en amour, il en faudrait une sacrée dose d’affection et surtout de démonstrations multiples pour arriver à me « remplir » et il peut y avoir de la frustration et être sans cesse en train de demander davantage de marques d’affection du coup, ce qui peut être usant encore une fois pour l’autre… et pour moi accessoirement, parce qu’il ne faut pas croire que seul le partenaire souffre hein… comme j’ai pu l’entendre en amitié…

Ce qui est aussi dur à vivre, ce sont les sautes d’humeur. Passer de la douceur à la colère en un éclair sans qu’on sache ce qui a pu arriver. Passer du rire aux larmes sans qu’il y ait forcément d’explications. Juste qu’en moi, il suffit de peu pour me rendre bien, mais il m’en faut tout autant peu pour me rendre très mal. Du coup, le partenaire doit jongler avec çà et ce qui est légitime, c’est qu’il se demande ce qui s’est passé, s’il a dit ou fait quelque chose de travers. Et après comment réagir, quoi dire. L’impuissance est de nouveau au RV. Et moi, dans ces moments, je me replie sur moi-même et entre dans un monde un peu parallèle. Je ne distincte plus grand chose de ce qui est réel et de ce qui relève du trouble. Il peut se passer des heures, voire des jours pendant lesquels je ne verrai plus s’il y a du soleil ou s’il pleut. Parfois je vois la nuit arriver, mais n’ai pas vu le jour finalement… Pendant ce temps là, soit je vais me faire du mal physiquement pour essayer de trouver un moyen de stopper ce que je ressens moralement, soit pleurer avec des idées suicidaires parce que c’est épuisant et qu’entre çà et les douleurs, il y a de quoi péter tous les câbles, soit rester dans ma bulle à ne plus me reconnaître dans un miroir parce que je n’arrive plus à faire le lien entre cette image de moi dans le miroir et celle que je suis au fond de moi. Et le conjoint, au milieu de çà, il est comment… Je n’ose pas l’imaginer, j’avoue… Il se prend un mur dans la tronche, la carapace qu’on installe autour de soi devient étanche et hermétique et plus personne n’arrive à entrer en contact. Comme un fil coupé, une connexion qui ne se fait plus. 

Une fois, la psy m’a dit que j’étais très lucide sur mon trouble, j’ai répondu que j’aimerais l’être beaucoup moins… Je réalise très bien ce qui se passe, mais la difficulté à ne pas savoir ce qui est réalité et trouble, fait que tout est faussé. C’est une source de souffrance terrible, le cerveau ne s’arrête jamais. La nuit, il continue à travers le subconscient et les rêves et c’est infernal. 

Pour résumer, j’aurais peur de faire souffrir quelqu’un avec ma façon d’être… et parfois on sent qu’on n’a pas le courage de se torturer encore davantage qu’on le fait déjà quand on est seules. Je gère mal mes relations actuelles en amitié. Je garde tout en moi, ne dis rien, mais au fond, j’ai envie d’exploser et de dire « allez vous faire foutre, je vous sors de ma vie, de toute façon, çà sert à rien que j’y sois, je ne suis rien. J’en ai marre de ces attitudes qui me font tellement douter de celle que je suis », mais personne ne le sait finalement. Leur vie continue pendant que de mon côté, je me torture l’esprit et m’épuise. Et plus on va être proche de moi, plus çà s’intensifie… Du coup, en amour hum… 

On a pourtant toutes le droit d’aimer et d’être aimées, mais j’arrive à concevoir que pour un conjoint, çà peut devenir infernal… et je suis du genre à me dire que je peux souffrir seule, en gros. Que ce n’est pas la peine d’embarquer quelqu’un avec moi dans ce trouble. Pourquoi souffrir à 2 quand on peut souffrir seule, quitte à renforcer ce vide que je ressens en moi… :/ Mon caractère n’est pas difficile à vivre, lui. Je suis simple dans celle que je suis. Mais çà c’est mon caractère… par dessus il y a le trouble qui me détruit et la peur de l’abandon, de l’oubli et du rejet, à ruminer toujours comme un disque rayé, à décortiquer et analyser tout ce qui se dit m’épuise… Et épuiserait même le compagnon le plus patient… Alors je pars sans rien dire, en amitié déjà quand je ne me sens plus bien dans une relation (ou alors j’ai du mal à quitter, c’est aussi quelque chose qui peut arriver, parce que je sais que mon vide intérieur serait encore plus gros et du coup, je reste, mais avec mes milliards de questions, sans réponses évidemment… parce que parfois il n’y en a tout simplement pas) Je suis maso en gros à rester là où je peux souffrir… Et gère à ma façon mes émotions et mes sentiments cassés. La cocotte minute toujours en état de fonctionnement à une allure en mode TGV, parce que çà carbure à une vitesse qu’on ne soupçonne pas. Au début, quand j’explique pour prévenir, ceux que j’ai connus, ont eu tendance à dire « oh tu exagères, tu es toute douce, toute calme !! » moui… mais à l’intérieur, personne n’y sera jamais. Je suis vide de sensations mais pleine de pensées et d’émotions à l’envers. 

Je ne sais pas si les personnes qui ont tapé certains mots-clés trouveront des réponses à travers ce que je ressens moi-même, mais en tout cas, ne faites pas comme moi… laissez vous aimer, osez affronter la peur de l’abandon, parce que ce n’est pas forcément ce qui arrivera et donnez vous le droit d’avoir une relation malgré votre trouble. J’y travaille doucement, malgré de gros blocages…