Combats qui me touchent

Quand plus rien n’est clair…

(article programmé le 14/09)

bf03cf41dfaf38325ad77f3527db34e7

Il m’arrive de ne plus savoir qui je suis, ce que je suis, d’être là sans l’être vraiment. Même le mot « être » ne convient plus. « Errer » serait bien mieux. Au milieu des gens, au milieu des choses, au milieu de ce que je ne comprends pas ou plus. Si la force d’arriver à comprendre encore quelque chose est encore présente d’ailleurs. Plus envie, plus le courage, plus la force. Mon corps et mon esprit sont deux machins qui se côtoient comme un vieux couple qui passerait son temps à se chamailler pour tout et rien. J’ai du mal à croire, à avoir confiance. En moi, en tout le monde. Cà sert à quoi de vider son coeur si c’est pour qu’on le referme. Cà sert à quoi de passer son temps à expliquer si c’est bouché en face de soi. Parler dans le vide et vouloir se taire du coup, pour ne pas se fatiguer physiquement encore plus. J’aimerais m’en foutre de tout et pourtant, tout me touche à un point dont personne ne saura jamais l’intensité. La moindre bricole prend une dimension tellement grande que je me sens envahie, absorbée et étouffée.  J’essaie d’être là, je cherche à être présente, mais c’est comme le reste, çà ne sert à rien. Alors je m’efface, parce que c’est quelque chose que j’ai toujours su bien faire au moins. J’ai le contrôle au moins sur mes paroles et sur mon silence. Les pensées, les sensations, les ressentis, eux ne s’arrêtent jamais, le contrôle n’existe pas pour eux même si ce n’est pas faute d’essayer par différentes techniques, par contre, je peux choisir de parler ou de me taire. Même si bien souvent ce n’est pas vraiment conscient ce silence en moi, bien ancré.

Il y a 10 ans, on m’apprenait à parler, à pleurer, à me dire qu’il fallait tout lâcher si je voulais espérer que l’anorexie sorte de moi. Je n’ai jamais oublié cette salle d’ergothérapie où tout a été évacué souvent avec violence. Verbale, mais aussi physique. Maintenant j’apprends de nouveau à me fermer, à me taire et surtout j’ai encore moins confiance en celle que je suis, qu’à l’époque, pourtant je ne brillais déjà pas dans l’estime que je me portais. Parfois l’impression d’être amnésique et d’avoir perdu notions de ce que j’étais vraiment au fond de moi, d’avoir perdu mon identité au milieu de tout ce bordel en moi et autour de moi. 

Je me décroche. En silence. Mais le résultat est identique, on me perd. 

15 réflexions au sujet de “Quand plus rien n’est clair…”

  1. Hello ma belle, j’ai mal pour toi! Non il ne faut pas dire que tu t’éteins, que l’on te perd, il te faut continuer, la vie est belle ma jolie, pourtant celle qui te le dit a connu aussi des traversées solitaires, en danger, pas loin d’aujourd’hui il m’est arrivé de penser et si il valait mieux tout arrêter!! Je ne sais pas comment te dire de tenir bon parce que je sais que c’est dur ce que tu vis, c’est physique, les douleurs, l’impuissance devant la vie qui semble s’acharner, lâche prise Delphine! Il y a quelques jours de cela, j’ai dû faire face à des tracas matériels, ce qui n’est rien comparé à toi! Mais j’étais si mal, la vie semblait s’acharner sur moi, j’ai tout abandonné en me disant que je ne pouvais rien de toute façon et que c’est elle qui décide! Cela a eu pour effet de faire en sorte, que je ne m’inquiète plus de rien, mais surtout vis à vis des autres ceux qui sont plus que bêtes avec moi, ceux là je les ai définitivement sortis de ma vie du coup!
    Tiens bon et pense juste une chose que ta vie a raison et qu’elle sait où te mener, pense à tes nièces, et un peu à nous qui t’envoyons de l’énergie positive! bisous ma Delph! <3<3<3

    1. Merci ma belle pour ce beau commentaire, je me doute que les moments d’errance t’ont aussi habitées par moments. Mes nièces, ma famille, oui je peux y penser, ils savent que je m’accroche beaucoup pour eux, parce que j’ai été malheureusement amenée à le dire, même si ce n’est pas ce qu’il y a de plus rose à entendre. Et vous, comme j’ai dit sous mon statut HC, ici, c’est peut-être le seul endroit où je me donne encore le droit de dire que çà ne va pas, dire ce que j’ai sur le coeur. Je sais que je n’aurai pas à juger, à expliquer et qu’on ne me tournera pas forcément le dos, comme çà peut se passer dans la vie réelle actuellement, si j’ose dire le fond de mes pensées 😦 j’espère que çà va mieux du coup pour toi ❤ gs gs bisous ma Marie-France et merci d'être là ❤

  2. Parfois il faut errer pour se trouver.
    Je rejoins Marie-France. Tu n’es pas rien Delphine. Tu es une personne, une belle personne, avec ses cicatrices, ses combats, son coeur immense qui donne beaucoup et qui est souvent blessé. C’est le problème des coeurs comme le tien. Ils ressentent tout, puissance 10, et personne ne les comprend jamais vraiment.
    Sache que pour nous tu es quelqu’un de formidable. Et je suis certaine que ta famille serait d’accord avec moi, avec nous.
    Prends soin de toi Delphine. N’écoute pas ceux qui ne cherchent pas plus loin et nourris toi de la beauté de la vie, de la gentillesse de ceux qui ont compris qui tu es.
    Je t’envoie de douces pensées et de gros baisers.
    Tu as été et es toujours là pour moi. J’espère que par delà les mots tu sentirai un peu de ma présence près de toi, dans les moments de joie comme au milieu de tes heures les plus sombres.

    1. Merci ma Marie, tes mots me touchent comme bien souvent. Ma famille est derrière moi oui. Bien sûr que je ressens ta présence et celles de toutes celles qui me suivent même quand mes mots ne sont pas agréables à lire. J’ai été très déçue par plusieurs personnes en moi, je me dis que çà ne peut que venir que de moi du coup, et les personnes qui voudraient m’approcher, finalement c’est comme si je ne leur donnais pas leur chance, parce que je n’ai plus le courage pour l’instant de m’attacher et qu’on me refasse certaines choses d’ici peu. Mais bon… Gs bisous ma belle et des câlins pour ptit escargot, j’espère que ta colère est un peu descendue depuis l’autre jour. Je pense à vous ❤ ❤

  3. Je ne pourrais pas te dire mieux et plus que Marie France et Marie. On tient à toi, on sait ce que tu endures. Donne–nous un peu de ton fardeau à plusieurs il sera moins lourd… Je t’embrasse fort ma belle. ❤ ❤ ❤

    1. Merci ma belle, écrire ici me permet déjà de bien l’alléger ce paquet qui pèse parfois plus lourd, par moments et c’est précieux de vous avoir, pour celles qui sont là même dans ce genre de moments pas bien gais, où je me fais peur moi-même… des pensées cosmiques et de gs bisous ❤

    1. heureusement que vous êtes là, çà me permet d’écrire dans un endroit où je ne me suis pas obligée d’expliquer pendant X temps pourquoi les choses sont telles qu’elles sont et çà fait du bien. Mon blog est une bouffée d’oxygène qui m’a permis de faire de magnifiques rencontres. Bisous ma Mum et merci ❤

  4. Coucou ptitedelph, c’est Clamis 😉 ,

    comme tu vois j’ai fini par faire un blog, comme toi j’ai senti le besoin de m’exprimer. Que dire de cet article, à part qu’il me parle énormément. Tout ce que tu dis sonne comme un écho en moi. C’est difficile vu notre parcours et nos blessures de ressentir différemment par rapport aux autres. Ces mêmes autres qui ne se rendent pas compte de leur « bêtise », et c’est bien malheureux. Je ne te connais pas personnellement mais grâce à ton blog, j’ai enfin pu constater qu’il y avait des êtres sincères et entiers, des gens pour qui l’amitié est un bien très précieux : toi, en l’occurrence. Pour tout ça j’aimerai te remercier. Alors surtout ne dis pas que tu es rien, c’est le piège avec cette maladie: le fait de tout ressentir, bien plus que les autres, et de constater à la fin que tu es la seule à ressentir pendant que l’autre a déjà tourné les talons, a déjà tiré un trait. Bref, merci car je me rends compte en te lisant (en ayant donc un point de vue extérieur à ce que je ressens de mon côté et mon propre point de vue sur moi-même) que nous sommes des êtres dont la sensibilité et l’émotion n’ont pas été anesthésiés volontairement, comme tous les autres le font.

    Ps: je suis là désormais, si tu veux bien.

    1. Coucou ma belle, çà me fait plaisir de te lire et de savoir que tu t’es lancée, c’est super ! Je me doute qu’il peut te parler… le tien, sur l’amitié que je n’ai pas encore commenté mais lu, me parle beaucoup aussi, on se demande pourquoi… Merci pour tes mots qui me touchent. l’amitié est effectivement est bien précieux qu’il m’est difficile de garder pour différentes raisons, en ce moment et j’en souffre. Beaucoup de remises en question de ma part, alors que je ne suis pas sûre pourtant que ce soit à moi de le faire sur ce coup-là, mais bon… c’est ma façon d’être et de douter qui me font dire çà…
      Bien sûr que je veux bien, c’est pareil de mon côté 😉 courage, je t’envoie de gs bisous

  5. Ne pas perdre pied ! Souviens toi de cet été, des vacances avec tes fées ! Souviens toi que nous tous ici, sommes sincèrement intéressés par la réponse à la fameuse question « ça va ». Tu n’es pas seule.
    Courage !!

    1. Merci beaucoup ❤ je m'en souviens souvent oui et suis loin de vous oublier, de votre côté. J'espère que çà va pour le mieux de ton côté… de gs bisous

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s