
J’ai été une adolescente complexée, davantage par mon visage que par mon corps et quand je suis tombée dans l’anorexie, ce n’était pas pour perdre du poids que j’avais en trop (ce n’était pas le cas de toute façon) ou justement à cause de complexes, j’étais trop occupée à vouloir éliminer mon corps tout entier, avec les os qui eux-mêmes étaient déjà de trop dans cette enveloppe trop « lourde » à porter.
On va passer sur le fait que reprendre du poids a été très difficile pour moi, je n’ai jamais eu de déclic comme on l’entend parfois quand il s’agit de troubles alimentaires lorsqu’on en sort. C’est tout un processus sur plusieurs années qui s’est mis en place pour changer mon disque dur (mon cerveau) qui avait des lacunes de perception par rapport à ma véritable image. Mais un jour je me suis vue réellement avec mon faible poids. A l’époque j’étais au plus bas, à 37 kgs et je me voyais énorme. J’ai compris qu’il y avait un problème et je me suis faite peur pour la première fois sans doute. Ce sera la suite de ce post, d’expliquer ce qui a produit cet effet chez moi. Pour résumer rapidement, il a fallu du temps pour que le corps rejoigne l’esprit et que les deux puissent à nouveau communiquer en paix.
13 kgs plus tard, je regarde mon corps imparfait (heureusement qu’il l’est, ça veut dire que je suis juste humaine, avec mes défauts et que ça aussi j’ai accepté que l’inverse était inconcevable… dit celle qui était à la recherche de la perfection dans tous les domaines, jamais contente d’elle à tous sujets, jamais satisfaite, prête à se punir en cas d’échec, aussi minime qu’il soit). Il a fallu que j’apprenne aussi que la perfection n’existe pas.
Donc mon corps n’est pas parfait, voilà le scoop de la soirée ! Le nombre de fois où on s’est foutue de moi quand je disais que la peau d’orange et la cellulite aboutissaient même sur les corps minces. Ou avoir la réflexion comme quoi tout était facile pour moi de dire que s’accepter était possible et qu’on vivait mieux ensuite, parce que pour réponse j’avais « c’est simple de dire ça pour toi tu es mince ». Sauf que j’ai connu la boulimie qui me faisait reprendre 7 kgs en 1 mois, puis l’anorexie qui reprenait les rênes de mon corps et de mon esprit et que même si j’ai été plus souvent dans l’anorexie restrictive que dans la boulimie non vomitive, ces phases ont laissé des traces sur mon corps et à l’intérieur (j’ai pourri mes intestins à cause de laxatifs d’où mon bidou bien visible). Bref, il y a eu un temps d’adaptation à mon nouveau corps. Six ans que les tca sont finis pour moi. Pas du jour au lendemain. Ce nombre d’années correspond seulement au moment où j’ai été en paix avec la nourriture. Il a fallu plus de temps pour retrouver mon corps de femme et à être sereine. A aimer voir ma poitrine s’arrondir et être serrée un peu plus dans mes soutien-gorges, mes fesses devenir moins plates, mes cuisses avec lesquelles je m’amusais à faire le tour avec mes index et mes pouces pour me rassurer qui prenaient plus de volume.
Mais depuis 2 étés, je m’aperçois que les complexes ont disparu de ma vue, pourtant j’ai continué à prendre du poids, donc il ne s’agit pas d’une question de kilos, mais d’acceptation. Pourtant beaucoup de choses seraient capables de me complexer. Quand je marche, mes cuisses ressemblent à 2 Flamby qui ont la tremblote dans leur assiette. J’ai une scoliose et surtout une cyphose importante qui fait ressortir mes omoplates et je n’ai pas oublié cet abruti qui un jour m’a dit « on ne sait pas où est le devant et l’arrière » (en rapport avec ma poitrine qui n’est pas immense. Proportionnelle à mes omoplates en gros). Je possède une collection de vaguelettes de peau d’orange sur mes cuisses et mes fesses. Parfois j’ai d’ailleurs l’impression que mes 13kgs sont quasiment tous tombés dans le bas. Que j’ai mangé et qu’en un immense « plouf », tout est descendu sans trop en laisser pour le haut. Moi qui suis sujette au mal de mer, quand je me douche ou hydrate ma peau, j’évite de regarder ce spectacle pour ne pas avoir le coeur retourné à cause des vagues que font ces parties de moi, sous mes mains. Mes muscles sont fondus du coup ils ne retiennent plus grand chose, autant dire que les abdos sont en vacances et qu’à la place, j’ai un gracieux bourrelet quand je suis assise sur une plage et comme je fatigue vite à vouloir me maintenir droite, on dirait qu’en plus du bourrelet, j’ai toute la misère du monde sur mes épaules. Pas de doute, je fais très stylée sur une plage ou ailleurs, je parle plage parce qu’on est en été. Mes genoux se disent merde en beauté, avant ils jouaient des castagnettes parce que les os étaient saillants, maintenant ils ont chacun un petit coussin molletonné pour amortir. Mes bras possèdent des biceps mais qui au lieu de pointer vers le haut, le font vers le bas. Une sorte de flan comme pour les cuisses, c’était histoire qu’elles ne soient pas seules à finir en gelée anglaise dont je ne sais plus le nom, mais vous voyez l’aspect, j’en suis certaine. Mon bassin n’a jamais été droit du coup je fais la tour de Pise parce que je ne suis pas droite ni de gauche à droite, ni de haut en bas, si on arrive à visualiser ma silhouette. Et surtout j’ai un petit ventre qui serait adorable si j’étais enceinte comme on le pense parfois. Non, désolée du glamour qui suit, mais c’est juste lié à un médicament qui provoque ce « léger » désagrément et au fait que mes intestins ont souffert et souffrent encore constamment. Ce serait sûrement mon seul complexe d’ailleurs. Mais pas à cause du regard que les gens pourraient poser sur moi. C’est parce qu’il me rappelle la souffrance qu’il ne sera jamais rond à cause d’autre chose que ces éléments là et du coup je suis toujours face à cette douleur d’avoir été incapable de porter un enfant. Bref voilà le tableau des complexes que je pourrais avoir parce qu’ils ont pu me déranger un jour.
Qu’est ce qui a changé alors pour que je m’accepte et ne perçoive plus ces pseudos complexes ? Il y a eu plusieurs choses. Mon corps souffre. Je souffre à cause des douleurs. J’estime que je n’ai ni l’énergie, ni le temps de me pourrir la vie encore avec des complexes. Que c’est déjà compliqué comme rapport avec ce corps à gérer côté douleurs, alors je lui pardonne le reste. Je mets des shorts, des maillots de bain, porte des débardeurs où on voit mes fameuses omoplates qui disent « coucouuuu nous voilàààà ! » Elles me font mal alors je les laisse faire bronzette, elles le valent bien ! Comme tout le reste et puis le soleil réchauffe la vieille carcasse qui me sert de squelette douloureux.
Puis ce sera mon corps toute ma vie. Jusqu’à ce que je disparaisse, il m’accompagnera pour le meilleur et pour le pire, j’ai donc intérêt à m’en faire un ami si on doit cohabiter. Et les heures, les jours, les années qu’on passera ensemble, on aura mieux à faire que de scruter le moindre défaut, parce qu’on en trouvera toujours de toute façon, alors c’est une quête à l’infini. C’est se concentrer sur du néant et perdre l’essentiel.
Il y a eu aussi des photos de certains membres de ma famille qui m’ont fait dire « oh c’est marrant, on a un peu la même morphologie à ce niveau là ». J’étais fière de porter des indices de personnes que j’ai aimées et aiment au-delà des étoiles pour beaucoup malheureusement. Mais avec mon corps et les points communs qu’on a(avait), j’ai l’impression de les avoir dans ma propre enveloppe corporelle et c’est comme s’ils me serraient dans leurs bras pour qu’on ne fasse qu’un de nos corps. Je porte un peu de ma famille en moi et avec moi. Et quand je me suis aperçue que ma 1ère petite nièce avait les mêmes cheveux que moi quand j’étais petite, la même forme de yeux, j’ai tenté d’être plus indulgente avec mon visage, même si pour le coup j’ai toujours du mal. Ce visage qu’on a tellement maltraité au collège, au point que je ne supporte plus moi-même de me regarder dans un miroir sans voir ceux qui me pourrissaient la vie. Si j’aimais autant ma nièce, je me devais bien d’aimer mon propre visage. Je ne suis pas complètement guérie de mon visage, mais mon corps, lui, n’appartient plus qu’à moi, à mon propre regard.
Récemment, en préparant ce post, je me suis demandée si toutes ces imperfections que chacun(e) voit en soi, synonyme beaucoup trop souvent de souffrances au point de cacher son corps, seraient autant visibles si on était seul(e)s, sur une île déserte par exemple. Quel est le regard le plus lourd finalement, en quelque sorte. Le notre ou celui que nous portent les autres dès qu’on s’expose devant eux. Et j’ai fait mon propre « tri esthétique ». Je m’en foutrais de tout. A part mon ventre qui serait une souffrance personnelle même si j’étais à l’écart de tous regards et de toutes éventuelles remarques. Alors j’en ai déduit que mes autres potentiels complexes étaient juste liés aux autres. Et s’il s’agit des autres, je m’en moque bien parce que ce seront souvent des gens de passage, qui ne croiseront mon chemin qu’une fois, sans connaître celle que je suis et j’estime que c’est inutile de trop s’appuyer sur ce qu’ils peuvent penser. Quant aux autres, peut-être plus proches, j’aurais envie de dire « je vous aime avec vos défauts, svp faites pareil avec moi, merci ». Qu’on soit mince, avec des rondeurs, maigres, avec des bourrelets ou sans, les gens critiqueront toujours un truc, alors à quoi bon ? Autant vivre pour soi et avec soi plus sereinement en acceptant les corps qui font partie de nous pour trouver au moins un peu d’harmonie et pouvoir rassembler la tête et le corps.
Et puis il ne faut pas se leurrer, quand on est sur une plage, à moins d’être voyeur ou d’être peut-être tellement mal dans sa peau que certain(e)s regardent les corps des autres pour trouver de quoi dénigrer, histoire de réduire ce fameux mal-être qui leur est propre et se rassurer, personnellement, quand je sors d’une plage, je suis bien incapable de dire qui j’ai croisé et comment étaient les corps que j’ai aperçus. Cette liberté que je possède va aux autres aussi. J’ai envie qu’ils se sentent bien sans regards posés sur eux, alors je ne pose pas le mien. La liberté d’être tout simplement sans se poser de questions est ce que je possède sûrement de plus précieux à l’heure actuelle pour me permettre de respirer sur le reste. Même si peut-être que justement ce « reste » me permet de le faire… Mais ce n’est pas important de savoir comment on arrive à se libérer de certaines de ses chaînes.
S’accepter et ne pas avoir de complexes ne voulant pas dire se laisser aller ou laisser abandon son corps. C’est apprendre à vivre avec et composer avec ses défauts en mettant en valeur ce qui nous plait et être fière de l’équilibre qualités / défauts. Parce que c’est l’équilibre qui permet de se sentir mieux à mes yeux.
Et vous, avez-vous des complexes ? Comment vivez-vous ce rapport au corps et justement, est-ce que finalement c’est votre regard ou celui des autres qui fait en sorte que vous portez ces complexes ?
Je trouve que ton témoignage est une très belle leçon d’espoir pour toutes celles qui sont complexées ou l’ont été… Et également pour ceux et celles qui souffrent de désordres alimentaires… Oui, il est possible de s’en sortir !
Perso, j’ai été une adolescente et une jeune adulte très complexée. Je ne m’aimais pas du tout (et c’est encore difficile aujourd’hui… Mais je me soigne ^^). Je le suis de moins en moins parce que je n’en ai plus rien à foutre qu’on me trouve bien ou pas…
Gros bisous et chaudoudoux ma Delph ❤
Merci ma belle ❤ c'est possible de s'en sortir oui. J'essaierai d'expliquer bientôt par contre que même si on s'en sort, ça fait partie du cv, comme quelque chose d'inéluctable et j'en arrive à un point où je suis prête à mentir pour ne pas dire ce que j'ai vécu finalement… Je ne veux pas que ça me suive dans tous les domaines… va falloir trouver les mots encore pour ça pff, parfois j'aimerais qu'on aille directement dans ma tête, qu'on fasse le tour de mon cerveau, faire pareil avec le corps et ressortir en disant "ah oui d'accord, je vois mieux" ^^
Tu vas y arriver, ça demande du temps selon les raisons aussi qui font qu'on a plus de mal. L'essentiel c'est d'y parvenir assez pour trouver le mieux-être, il y a peut-être des moments aussi où on se regarde dans le miroir en se disant que rien ne va et puis le lendemain ça repart. Et n'oublie pas que tu es quelqu'un de bien, extérieurement comme intérieurement et ne laisse personne te faire croire le contraire ou te faire douter ❤ plein de gs bisous ❤ prends soin de toi
Félicitation! Vous avez fait preuve d’un grand courage. je crois que la plupart du temps on s’enferme sur les préjugés, probablement qui viennent de notre enfance. On se renvoie une image qui le plus souvent est loin d ece que nous sommes vraimment.
Merci Claire 🙂 Oh oui il y a plein de choses qui entrent en compte, l’éducation, ce qu’on a vécu au moment de l’adolescence où on se construit avec nos formes en plus du reste à gérer, pas simple la vie d’ado ^^, les diktats de la société que même inconsciemment parfois, on suit plus ou moins. Et puis il y a les « salissures » qui peuvent ternir aussi cette image de nous. Des accidents, des maladies, bref tout un panel de choses qui n’aident pas à l’acceptation de soi et qui en rajoutent une couche au fait que ce n’est déjà pas simple de s’accepter sans tout ça. Bises 🙂
A la première lecture, je me suis dit une fois de plus « qu’elle femme extraordinaire! ». Tu l’es ma Delphine et ton article est un beau témoignage sur la force de la vie et une belle leçon d’espoir pour ceux qui souffrent dans leur corps (et leur âme).
Tu peux être fière de ton corps, accepté, fort enfin de tout ce que tu as enduré. Tes cicatrices sont des messagers.
Je n’ai jamais eu trop de problèmes avec mon corps mais tu le sais ma dernière relation l’a un peu maltraité et je me suis surprise un matin face à lui, pleine de honte et de dégoût, tentant de le cacher avec des couches et des couches de vêtements. Aujourd’hui j’apprends à l’aimer à nouveau. Je me dis souvent que c’est dommage de ne pas aimer son corps, car c’est le temple de notre être, l’enveloppe de ce qui vie à l’intérieur. Le regard des autres, je ne m’en soucie plus. L’important c’est de se sentir bien dans sa peau et de regarder son corps avec bienveillance, car il est le premier à subir les assauts de la vie, le premier sur la ligne de front, c’est lui qui encaisse le plus alors autant le bichonner. Aucun corps n’est parfait mais tous les corps le sont dans leur authenticité.
Je t’envoie plein d’amour et de douceur ma jolie Delphine. Je pense bien fort à toi.
Merci ma Marie, chaque été je lis des choses qui me font mal au coeur, au sujet de ces corps qui sont camouflés par tant de complexes du coup c’est ma façon de participer pour aller à l’envers du mieux possible
ce n’est pas toujours simple parce qu’on a toutes des histoires derrière ces complexes.
Après, la partie « maltraitance » du corps par un tiers (c’est pour faire joli pour ne pas dire le véritable mot auquel je pense..), je ne suis pas réparée par contre, mais c’est à l’intérieur que je ne m’accepte plus. Aux fonds de mes entrailles et de ce qui a été souillé. L’extérieur, j’ai eu du mal parce que je ressentais toujours un corps sur moi, avec des mains dessus et j’avais envie de vomir, mais ça passe petit à petit. L’intérieur lui reste souillé, d’où le fait que je ne veux plus qu’on m’approche, du moins où j’ai des blocages pour « donner mon corps ». Je crois que c’est justement de l’amour qui pourra recommencer à le faire vivre sereinement. Mais le regard des autres, lui, oui, il vaut mieux en faire abstraction. Et comme tu dis, c’est le 1er à subir les assauts de la vie, Dieu sait qu’il y en a en plus, alors si nous on peut en prendre soin, ça amortira les chocs aussi. J’aime beaucoup cette phrase « aucun corps n’est parfait mais tous les corps le sont dans leur authenticité ». Tellement vrai ❤ Je pense aussi fort à toi ma belle et j'espère que tu peux prendre du temps pour toi pour réaliser tes projets, quelque soit la façon dont tu les formuleras, je sais qu'ils seront formidables et puis ton manuscrit est là, tu as la possibilité si tu le souhaites, dans quelques temps, de l'envoyer. L'important c'est que tu aies bouclé un livre pour toi déjà ❤ (le livre concernant tout ça pour en ouvrir un autre plus doux, plein d'amour et de tendresse 🙂 ) Gs bisous pour toi et ptit escargot Arlo ^^
Ton article est magnifique.
J’ai eu moi aussi des troubles du comportement alimentaire (comme ils disent) et tout comme toi ça a pris du temps, beaucoup de temps.
Aujourd’hui je m’accepte dans mes imperfections, parce que j’ai appris à aimer plus généralement l’imperfection, cela a sauvé ma peau et mon mental aussi.
Et je me dis heureusement, parce que maintenant, il faut accepter de le voir vieillir !
Mon corps aujourd’hui c’est mon véhicule, celui dans lequel je voyage pour expérimenter la vie, la sensualité, la matérialité (est-ce bien ce mot ?!).
Il est comme il est et je l’aime comme ça, il m’a permis de découvrir tellement de choses, et je l’ai fait tellement souffrir aussi.
Aujourd’hui j’aimerai l’accompagner jusqu’à sa fin avec amour et bienveillance, comme tu le dis, il le mérite.
Merci encore pour ce très bel article 🙂
Merci beaucoup Nora, ton témoignage me touche beaucoup et j’aime les mots que tu emploies. Je vois ce que tu veux dire oui par matérialité. Et ça me fait aussi plaisir de lire cet espoir qu’il est important de faire véhiculer aussi parce que je sais que beaucoup de personnes ayant eu des troubles alimentaires ne récupèrent pas la façon de se percevoir réellement et c’est une lutte acharnée pour s’accepter encore davantage puisque le miroir continue à leur donner de mauvaises infos. On accompagnera nos corps cabossés mais vivants jusqu’au bout avec amour et bienveillance oui, parce qu’après un tel combat, de la douceur n’est pas du luxe. Pour le corps comme pour l’âme. Et vive l’imperfection, imagine la tristesse si on vivait dans des corps, des âmes et pire dans des vies parfaites. On n’apprendra plus rien des autres et de soi-même, ce serait terrible. Je t’embrasse et merci encore ❤
❤ un très bel article qui parle du corps sans détour
"Puis ce sera mon corps toute ma vie. Jusqu’à ce que je disparaisse, il m’accompagnera pour le meilleur et pour le pire, j’ai donc intérêt à m’en faire un ami si on doit cohabiter. Et les heures, les jours, les années qu’on passera ensemble, on aura mieux à faire que de scruter le moindre défaut, parce qu’on en trouvera toujours de toute façon, alors c’est une quête à l’infini. C’est se concentrer sur du néant et perdre l’essentiel. "
Voilà un paragraphe qui à mon sens résume bien ce vers quoi il faut aller.
Pas facile dans une société où on nous apprend à juger le corps des autres dès notre plus jeune âge.
J'essaye de me sortir de ce jugement, sur moi-même et sur les autres, mais c'est dur. Et pour les personnes qui comme toi et moi nous libérons de cette pensée, combien y en a-t-il qui y restent enfermés ?
Ton article fait bien écho à celui que j'ai écrit sur le même thème il y a presque un an, "Je suis Fiona" (https://meandrescc.wordpress.com/2016/12/06/je-suis-fiona/ si ça t'intéresse). J'ai mis aussi tellement de temps à vivre en harmonie avec mon corps. Je me désole toujours un peu, de temps en temps, à constater à quel point je suis carrée et massive, mais ça ne dure pas bien longtemps, parce que c'est comme ça et puis c'est tout 😉
Concernant le fait de se maintenir droite, je comprends le problème, j'ai eu le même pendant des années, bien que pas pour les mêmes raisons (pour moi c'est plutôt la gravité qui attire ma poitrine volumineuse vers le bas^^) mais depuis que je fais du sport à un rythme régulier et que mes trapèzes et autres muscles du dos se sont renforcés, j'ai beaucoup moins de mal à me redresser (même si j'aime toujours parfois m'avachir comme un gros tas).
J'imagine qu'avec tes douleurs et scolioses ce n'est pas forcément évident pour toi de faire de la muscu, mais si jamais ça te tentait, je glisse ça là 🙂
Des bises !
Beaucoup restent enfermées oui malheureusement 😦 j’espère qu’un jour elles/ils arriveront à s’en défaire et à retrouver leur corps sans que ce soit une souffrance de chaque moment. Ton post « je suis Fiona » est magnifique et au fil de ce que tu écris, on ressent l’acceptation et le fait que tu as abouti à celle que tu es réellement (c’est dit bizarrement comme ça ^^) Après j’ai aussi des moments où je vois mon corps avec les défauts que je cite, on dirait que tout se condense et que la tête ne suit plus bien. Mais avant c’était tout le temps, maintenant ça dure quelques jours et je reviens à ma façon réelle de me voir. Ce serait trop beau si tout était bien aligné comme si rien ne s’était passé auparavant qui ait entraîné tout ce combat. Le tout est de ne pas s’angoisser quand ça arrive et de se dire que les pensées un peu plus négatives sur le corps vont de nouveau s’estomper parce que c’est le nouveau mode de pensée et qu’il est devenu plus fort au fil du temps et qu’il est capable d’effacer ces ptits passages à vide parfois.
Je suis limitée dans le sport oui, bien contente de pouvoir marcher déjà, mais à la rentrée j’essaierai d’aller à la piscine par contre plus souvent. C’était une de mes résolutions 2017 et on ne peut pas dire que j’aie été assidue et pourtant ça pourrait m’aider à remuscler doucement tout mon corps. La muscu ou tout ce qui est fitness étant un peu trop brutal dans les mouvements. Côté dos, j’ai une discopathie au niveau des lombaires et autant elle ne dégénère pas vite, autant elle peut être douloureuse quand je reste debout par exemple, la scoliose ne me fait pas forcément mal, elle est légère, c’est surtout la cyphose qui elle, entraîne des douleurs cervicales, donc des vertiges, donc des névralgies, donc des migraines… comme le corps est bien rattaché à tout hum… un petit tout tour chez l’ostéo (un qui serait doux par contre) ne serait pas un grand luxe pour essayer de faire quelque chose à ce niveau et pareil muscler en douceur après. Je sais qu’il faudra recommencer une rééducation de tout à la rentrée. Pareil en tombant sur un kiné qui connaît la fibro histoire de ne pas être démontée plutôt que remontée ^^ Gs bisous ❤