Coin lecture

« Les petits soleils de chaque jour », Ondine KHAYAT

Approuvé par ma Happy, elle aime ce livre tout de rose vécu, avec des macarons

Clélie est en retraite, elle a 69 ans et a toujours travaillé dans une boulangerie dont la fille Teresa reprend la succession. Teresa a une fille de 9 ans, Colline, qui est malheureuse parce qu’elle vient d’apprendre le divorce de ses parents, alors que son père n’était pas déjà très présent dans sa vie. Elle ne mange plus, déprime. Clélie décide de l’emmener chez elle pendant les vacances d’été, pour un changement d’air radical. La petite fille va faire de surprenantes découvertes et de magnifiques rencontres qui chacune à sa façon va essayer de lui redonner le goût de vivre. 

* Ce que j’en ai pensé : j’ai passé un très bon moment entre tous ces personnages attachants. On découvre aussi l’hypersensibilité mélangée à une intelligence hors du commun de Colline et les conséquences que ses émotions cassées peuvent avoir dans sa jeune vie. C’est un apprentissage de la vie, un hymne à l’espoir que les nuages noirs d’un jour peuvent s’éclaircir ensuite, si on tombe sur notre chemin, sur des personnes qui nous aide à avancer. Sans pour autant édulcorer la vérité concernant la situation qu’elle vit. Le passé, les expériences, les doutes aussi et les souffrances de ses nouveaux amis plus âgés vont permettre d’en tirer des leçons pour Colline. Parfois on se demande qui aide qui, mais ce roman est peut-être justement fait pour rappeler qu’une relation entre deux êtres, amicale ou autre, est un échange. On donne et on reçoit. Et on apprend durant toute sa vie, de la vie, ce qui ouvre à des remises en questions, des pardons. 

* Le petit moins : le ton du livre est très léger malgré les thèmes abordés et je suis restée sur ma faim dans certains passages qui à mes yeux auraient pu être plus longs et détaillés pour que ça puisse éventuellement nous servir à nous lecteurs (concernant la méditation entre autres). J’aurais aimé passé davantage de temps à les connaître pour voir la complexité des personnages liée à leur vécu. 

* Conclusion : j’ai bien aimé ce livre, au point que les « petits bonheurs » sont devenus désormais les petits soleils quotidiens que je note ou mémorise. « Si on trouve ne serait-ce qu’un soleil, on pourra dire qu’on a passé une bonne journée » mais parfois il faut les provoquer aussi. Et Colline s’y emploie pour retrouver le goût de vivre et trouver un sens à sa nouvelle vie.

Vous l’avez lu ? Vous arrivés à trouver au moins un petit soleil quotidien ? Je vous souhaite d’en trouver un, pour éclairer votre route. 

Moments de bonheurs et d'évasion

L’atmosphérique et merveilleuse rencontre avec Marie Kléber

A l’Univers qui nous lie les unes aux autres malgré la distance…

Passer 3h avec Marie Kléber, c’est une immense parenthèse de vie, d’oxygène, de liberté, d’amitié à l’état pur. Des moments où on ne se casse pas la tête, parce que c’est simple, les mots sortent aussi facilement que sur le papier (enfin sur le clavier là ^^) et qu’est ce que ça fait du bien. 

J’avais peur qu’elle ne me reconnaisse pas, par rapport à ce que j’écris, parce que j’ai moins de pudeur ici que dans la réalité, protégée par la surface de l’écran. Et je suis capable de me mettre dans une coquille si je ne suis pas à l’aise. C’est loin d’être le cas avec Marie que j’ai moi-même reconnue à travers sa façon d’écrire. Cette sensation d’avoir toujours parlé avec elle, de la connaître depuis tellement longtemps. Et ce qui conduit à la simplicité des échanges, les mots sortent aussi libres qu’ici et c’est une bulle de bonheur quand on est prises dans le tourbillon de cet arc en ciel si lumineux. Parce qu’elle diffuse de la lumière dans un joli halo autour d’elle. 

J’ai pu mettre un visage et un regard sur ma jolie Marie qui est restée mystérieuse jusqu’au dernier moment 😉 

J’en suis à 4-5 passages du virtuel au réel (j’ai honte pour celles que j’ai oubliées sur le moment) et à chaque fois c’est magique, parce qu’on ne se trompe pas sur la personne, on la connait déjà et on sait comment elle va réagir. 

Mon joli carnet va abriter mes 3 petits bonheurs quotidiens pendant longtemps. Même si certains jours très difficiles à vivre, il faut creuser dans le bitume pour chercher loin. 

Message perso pour Marie : n’oublie pas qu’on est beaucoup à croire en toi pour tes projets et encore en double dose pour le plus monumental encore. Ne laisse personne t’atteindre. Ne laisse personne changer la magnifique personne que tu es. Et j’espère bien avoir l’occasion de recroiser ta route. J’ai souvent regardé notre photo pour me mettre du baume au coeur aujourd’hui. Je suis restée un moment devant le bus, juste partie à quelques mns de son départ, parce que j’ai toujours un pincement au coeur quand je vois des personnes que j’aime s’enfuir vers d’autres chemins du coup je pars moi-même avant de pleurer comme une madeleine (maintenant tu sais le grand mystère de mes larmes en plus et le vilain qui le long d’un couloir m’a bien eue ^^) de voir le bus partir au loin. Mais je t’ai ramenée chez moi, dans mon coeur, dans mon esprit, dans mes souvenirs de cette si belle rencontre. 

Je vous fais de gros bisous à tous les deux. Et des câlins Arlo (tu peux lui expliquer mon prochain mariage avec lui haha !) à ptit escargot ^^ Et puis je serai venue au bout d’un préjugé hier soir… une terrasse pleine ne veut pas dire que c’est un super endroit…. 😉 

Reviens vite ! on est au moins 3 à t’attendre et à qui tu manques déjà. Merci d’être celle que tu es 🙂 

A cette amitié si précieuse, avec les hauts et les bas de la vie. A la construction d’encore de nombreux souvenirs. 

 

Combats qui me touchent

Liberté et sérénité viscérales

« à l’amitié qui était l’une des plus belles valeurs que je possédais après ma famille, mais qui s’étiole au fil des déceptions » Ptite Delph

Sans doute un trop plein de déceptions en tous genres, dans tous les domaines, plus particulièrement en amitié, qui amènent à ce besoin de sérénité et de liberté. Quitte à perdre du monde, je sais ce que je ne souhaite plus faire et être et au contraire ce que j’apprécie et recherche dans mes relations, autant IRL que « virtuelles ». 

J’aime ces personnes qui m’inspirent et qui me donnent l’impulsion de me dire « change de tête un peu, modifie ta garde-robe », qui m’encouragent et me forcent à bouger mon cul, sans le savoir. Qui me donnent envie de prendre un livre, de dessiner (même si je ne sais pas dessiner), d’aller voir tel endroit parce que les photos font rêver au point de vouloir aller les voir en vrai (bon je parle de Marseille, parce que pour le tour du monde, ce n’est pas pour demain ^^). 

J’aime les gens passionnés. Par tout ce qu’ils veulent, tant qu’ils arrivent à communiquer ce qui les animent dans chaque recoin de leur être parce que c’est comme un fil conducteur qui passe entre la personne qui donne et celle qui reçoit et au moment de la réception, j’aime ressentir ce petit coup dans la poitrine en me disant « putain c’était chouette comme c’était écrit, comme c’était dit », selon si je suis sur un blog ou une vidéo. Il y a des youtubeuses qui me font faire des petits bonds intérieurs quand je vois une de leur vidéo, parce que je sais que je vais passer de belles minutes avec elles (Natacha Birds est d’ailleurs à l’origine de ce post, parce que c’est en voyant sa dernière vidéo que je me suis dit à quel point j’avais besoin de retrouver ce calme intérieur qu’elle dégage elle-même, à travers ce qu’elle montre). 

J’aime ces êtres que je croise sur mon mur fb, par ici ou sur youtube, qui me donnent envie de sourire, de pleurer, de réfléchir, parce que je me sens vivante à travers les émotions ressenties. Avec lesquels je sens que ma cage thoracique s’ouvre en grand en faisant le plein d’oxygène en me disant « respire un grand coup, regarde comme la vie peut aussi être simple si on ne se la complique pas ».

J’aime la simplicité, le naturel, la facilité de communication sans devoir écrire un pavé. 

En parallèle, je ne supporte plus qu’on remette en question mes valeurs. Ni qu’on me prenne pour la naïve de service. Fb est assez cruel pour lire chez d’autres des choses et avoir une autre version quand ça nous concerne, ce qui a le don de blesser bien souvent et le réflexe de se dire « mais elle me prend pour qui ?? je ne suis pas aveugle encore ». Je ne veux plus me casser la tête. Je n’ai plus le courage de justifier et de décortiquer chaque mot qui sort de ma bouche (ou de mes doigts en l’occurrence). Je ne veux plus être là juste quand quelque chose cloche. Je suis du genre dans la vie réelle, à accourir chez les amis quand je sais que quelque chose ne va pas. Et ce, de jour comme de nuit. Quitte à me mettre moi-même en danger parce que je n’ai plus la même réactivité une fois certains comprimés pris le soir et que mes jambes me portent encore moins bien que dans la journée. Mais je ne veux pas juste être la personne qu’on contacte pour ça et en m’oubliant le reste du temps. 

Je n’accepte pas (plus) qu’on vienne troubler le peu de moral que j’ai avec des bêtises dignes d’une cour de récréation de maternelle non plus. Des caprices. Je n’accepte plus qu’on dégueulasse et gâche celle que je suis, ni qu’on lave son linge sale en public, sans avoir le courage de dire « merde » en privé.

J’ai un besoin viscéral de me protéger sinon je coulerai encore davantage et avec la tête à la surface de l’eau, je n’ai pas besoin qu’on m’appuie dessus pour m’aider. Je sais très bien perdre mon air toute seule…. en amitié, je recherche à ce qu’on m’aide à le retrouver au contraire. 

Ca n’enlèvera jamais rien au fait que je partage aussi les mauvais moments évidemment. Quand je sens que la personne vient me voir pour trouver du réconfort, du soutien, des conseils, mes oreilles et mes idées seront toujours présentes, parce que je prends les confidences comme des marques de confiance qui me sont précieuses. Je fais la différence entre les personnes qui m’usent par leurs conneries inutiles, qui se sentent viser au moindre mot et celles qui souffrent pour des choses dont je ne suis pas responsable sans arrêt non plus. On ne pourra jamais aider les personnes qui font sentir qu’elles ne veulent pas d’aide et qui malgré tout reprochent l’absence parce qu’au final on ne sait plus comment s’y prendre, alors on la ferme et on se dit qu’on n’est finalement pas assez bien, alors la personne n’a qu’à se débrouiller seule ou faire appel à des amis bien mieux. 

Merci à toutes celles qui arrivent à me faire sourire, qui parviennent à mettre du baume au coeur et de la joie dans mon quotidien, qui soulagent mes maux avec les mots, qui me font ouvrir cette fameuse cage thoracique pour y faire entrer de l’oxygène. Qui m’acceptent comme je suis aussi, même quand je ne peux pas être présente. Merci d’éclairer ma route. Plus on va mal et plus on prend conscience que c’est de tout ça dont j’ai besoin d’être entourée. Et que j’ai aussi envie de partager moi-même. Je préfère mettre des photos sur fb, partager des bêtises, plutôt que de me rendre furax parce qu’il s’est passé quelque chose qui a fait atteinte à mon oxygène justement…

J’en ai gros sur la patate en réalité pour beaucoup de choses…. 

Je vous embrasse bien fort…

Blablas de toutes sortes

Perdre le Nord.

Parfois on perd le Nord, même devant l’horizon juste devant le nez (Plage des Catalans, Marseille, Mars 2017)

Je suis dans un gros bas depuis plusieurs jours, le temps n’a pas arrangé les douleurs déjà très fortes. Et puis le moral s’est cassé la gueule comme il sait si bien le faire. Jamais réellement de choses qui déclenchent, il suffit de peu pour me faire tomber dans une sorte de spirale où je sens que les épisodes dépressifs s’installent et que le rire s’est barré. Je ne suis décidemment plus la même personne depuis que la douleur s’est invitée dans mon corps et c’est dans ce genre de moments que je me rends compte à quel point ça me porte préjudice dans mes liens avec les autres. Je bougeais dans tous les sens, j’étais à l’écoute, toujours à me soucier des autres bien avant moi très souvent (trop…). Maintenant, je suis très fatiguée très vite. Mon écoute est là mais si on m’appelle au téléphone, je fatigue vite juste de le tenir et puis parler me coûte cher parfois. Sur mon pc, je dois être sûre de tenir un maximum de temps pour ne pas dire à la personne « excuse moi je n’arrive plus à écrire ». Ca fout moche. Mais c’est une énergie que je ne possède plus. Qui a été quelques fois à l’origine de coupures d’amitié parce qu’on ne comprenait pas que d’un coup je ne sois plus là justement. Je me suis souvent aussi dit que je n’étais plus aussi intéressante, ne pouvant plus bouger comme avant, ça réduit vite ce que qu’on peut faire avec moi. Je ne tiens pas assise très longtemps, ni debout d’ailleurs et je calcule tout. Les distances, le temps pour aller d’un endroit A à B et voir si du coup ce serait possible. S’il y a des escaliers trop nombreux. Bref, tout se calcule. Alors je sors seule, comme ça je ne dépends de personne et surtout je ne gâche pas la sortie de la personne qui pourrait m’accompagner.

Et puis il y a eu les premières déceptions amicales. Les plus précieuses se sont éteintes. Et ça continue. Je me remets en question sans cesse, parce que l’amitié a toujours été une valeur qui me tenait à coeur. J’ai une amie précieuse N. qui est là depuis des années avec laquelle je ne me suis jamais posée de question parce que c’est le genre d’amie que je peux ne pas voir pendant 3-4 mois à cause de sa vie à gérer, à cause de la mienne abracadabrante, mais quand on se voit, c’est comme si on reprenait les conversations qu’on avait arrêtées. Et ça a toujours été notre façon de fonctionner. C’est le style d’amie qui lorsque j’étais hospitalisée la dernière fois pendant une semaine, venait dès que son travail le permettait, quitte à venir le matin hors visite et à faire de l’oeil à l’infirmier en jouant l’innocente, en mode « oh je ne savais pas, excusez-moi ». Tout ça pour passer un moment avec moi, alors que j’avais du mal à reprendre mes esprits et que je n’étais pas fraîche. Chaque jour elle était là à différents moments de la journée. Dans ma chambre, quand elle venait seule. Et quand elle avait ses enfants, comme c’est le genre de service interdit au moins de 16 ans, on se retrouvait dehors. Les infirmières me laissaient sortir de ce secteur fermé, sous sa surveillance. Sans elle, je n’aurais pas eu du coup cette bouffée d’air. Malgré ses propres galères, malgré les difficultés pour venir. Et je n’ai jamais rien oublié de tout ce qu’on a traversé en bon et en mauvais. Des moments à rire, à piquer des fous rires, à draguer aussi accessoirement lorsque je pouvais encore faire du roller et que j’organisais des sorties tous les jeudis soirs avec le groupe soudé qu’on formait tous (le jeudi, c’était parce que des hockeyeurs en roller venaient s’entraîner où on était… j’avais le sens de l’organisation au moins…). Il y a eu des moments très durs aussi, de son côté, du mien.

Elle est mon pilier sans vraiment le savoir je pense même si elle sait que je tiens beaucoup à elle parce que je lui dis avec mes mots et que j’estime que c’est important de le dire. Et dans ma tête quand je doute de tout, je pense à elle et me dis qu’on est toujours debout, même si on ne se voit plus aussi souvent qu’avant, parce que je sais pourquoi et que ça n’a rien à voir avec celle que je suis devenue surtout. C’est juste la vie. 

Mais j’ai peur. 

Je me protège énormément de peur de souffrir. Depuis la perte de mon meilleur ami, ma confiance en les autres s’est aussi fait la malle. Je ne souhaite plus m’attacher. Ni me confier pour que mes faiblesses finissent par me retomber dessus. J’ai beaucoup de mal à tenter de me reconstruire un cercle social. Ce n’était pas évident quand j’allais à peu près bien, mais maintenant c’est encore pire. C’est valable pour l’amour aussi, mais j’avoue ne pas être assidue dans mes recherches et je ne sors pas assez pour qu’il tombe du ciel tout seul le pauvre. Je suis fatiguée juste d’envisager de faire bonne figure devant de nouvelles personnes et pourtant paradoxalement j’aurais besoin d’amitié. J’ai une famille qui m’aime ce qui est déjà tellement immense, qui sait que sans elle, je suis noyée. J’ai toujours été indépendante côté sentiments amicaux ou amoureux. Heureusement, parce que je souffrirais sans doute encore davantage de voir que je suis seule de ce côté là et que je n’arrive pas à me réparer de tous ces abandons, de toutes ces incompréhensions qui ont amenées à la rupture. Mais même en étant indépendant, on a tous besoin des uns et des autres je pense.

Depuis ces disparitions de ma vie (choisies par moi pour certaines donc je les vis mieux aussi), le moindre petit truc vient grossir la situation et fait exploser le minimum que j’arrive encore à supporter et à tolérer des gens. J’ai fait un truc ridicule la semaine dernière pour satisfaire quelqu’un et je me suis jurée que c’était la dernière fois qu’on me prenait pour une imbécile à ce point là. Mais je sais que je retomberai de nouveau dans le panneau. On reproduit les mêmes schémas tant qu’on n’arrive pas à changer. Et je me sens tellement absente comme amie, que ce que je peux faire, je tente de le faire, quitte à trouver la situation stupide (je suis conne en gros). Et je ne veux plus de ça. J’arrive à me dire que la remise en question ne se fait pas toujours juste dans un sens et que si la communication ne peut plus se faire, c’est parler dans le vide et je n’ai plus l’énergie pour ça non plus. Et quand mes idées noires sont là en plus, je me dis que je n’ai pas le temps de m’encombrer de stupidités parce que je ne sais jamais si une pulsion n’aura pas raison de moi pour de bon et qu’elle m’emportera bien loin de cette terre. Alors les moments où je tiens à peu près debout, je veux m’en imprégner pour m’aider à surmonter le reste, pour me ressourcer, pour tenter de me dire que la vie est aussi faite pour moi. Si on m’empoisonne ces rares moments de répit, en gros qu’est ce que je deviens, alors que l’amitié est là pour apporter du bonheur à mes yeux. 

Mais j’ai peur. De ne plus pouvoir faire jamais confiance. De ne plus jamais entendre « tu me manques, on se voit quand ? ». De ne plus arriver à rire avec quelqu’un. De ne plus savoir ce que c’est d’être serrée très fort dans des bras et de faire pareil. De ne plus pouvoir dire « je vais mal ». De ne plus être capable d’aimer assez fort pour créer une relation d’amitié. De me sentir morte de l’intérieur avec le coeur comme de la pierre, prête à tout verrouiller. De ne plus pouvoir proposer quelque chose à quelqu’un. De ne plus avoir personne à qui envoyer un mot pour dire « allez on fait ça ?? ». Ne plus trouver sur mon répertoire la moindre personne que je pourrais contacter juste pour dire « j’avais juste envie d’entendre ta voix, raconte moi ce que tu deviens ». De ne plus pouvoir mettre des mots qui montrent que l’amitié est précieuse. De ne plus être l’amie de personne. De ne plus compter au point qu’on puisse m’oublier. Au point qu’on ne sache pas si je suis en vie ou pas et le jour où j’ai réalisé qu’il y avait juste Happy pour le savoir physiquement parlant et que je pourrais rester longtemps éteinte seule, je pense que ça m’a finie comme pensée. J’ai tout simplement peur de ne plus croire en cette valeur qui m’appartenait et qui m’était chère. Peur de faire abstraction que l’amitié existe réellement. 

Tout n’est pas éteint tant que je me pose ce genre de questions, du moins je le suppose parce que je ne suis plus sûre de rien. Mais j’en suis au stade d’envier les personnes qui parlent de leurs soirées d’amitié, de leurs rires, de ces citations qui montrent à quel point l’amitié est une valeur chère au coeur de beaucoup, de ces groupes que je croise, de ces gens qui sont plusieurs sur une photo à profiter de la vie ensemble. Je ne veux pas que ce soit une souffrance qui vienne se rajouter à tout le reste déjà bien compliqué. Et pourtant c’est le cas. J’en souffre. Et la seule chose qui me fait tenir de ce côté là, ce sont ces amitiés de loin. Ces sms qui volent au-delà des kms. Ces mp de l’autre bout de la France. Ces rires derrière des écrans. Ces mots qui me soutiennent, qui croient en moi. Ces amies qui me connaissent réellement, qui savent mon fonctionnement et ne m’en veulent pas pour autant. Des  » tu me manques, reviens vite ». Je me dis que ce ne sont pas les visites qui m’étouffent, mais que ma boite postale, vocale et mail reçoivent de belles richesses en mots. Des petits instants piqués dans la journée pour faire l’andouille. Il m’arrive très souvent de pleurer derrière mon écran et de rire de quelque chose qu’on me dit parce que même sans le dire, l’amie sait que ça ne va pas, parce que je ne suis pas pareille que d’habitude et qu’elle essaie de transformer mes larmes en rires. 

Merci à ces personnes qui se reconnaîtront derrière leurs écrans, je le sais bien. Vu le contexte j’aime de moins en moins utiliser le mot « virtuel », parce qu’un écran ou un téléphone n’ont jamais pu apporter aucun soutien. Ce sont les utilisatrices qui sont capables de cette magie là. 

Et puis merci à N. même si elle ne lit pas mon blog. Et puis A. que j’ai retrouvée après une certaines absence que j’ai comprise et qui n’a rien changée c’est pareil, je regrette juste que la vie ait dû l’éloigner de Marseille, temporairement j’espère (pour elle surtout, je ne suis pas égoïste à ce point là, même si j’aimerais pouvoir partager des moments avec elle et sa ptite princesse). 

Il y a 2 ans, le 31 mars, j’ai perdu une copinette qui habitait Aix en Provence, on n’a pas eu le temps de se connaître en réalité, la fibro a eu raison d’elle, elle s’est suicidée, elle ne supportait plus la vie avec la douleur et tout ce qu’elle engendrait. Je n’arrête pas de penser à elle, elle me hante souvent, mais ce genre d’anniversaire empire toujours les choses… 

Dites à vos ami(e)s à quel point vous tenez à elles/eux. Une fois à ce stade là, 36 pieds sous terre, on ne pourra plus rien dire, plus rien entendre et les hommages ne serviront plus à rien, c’est pendant qu’on est vivant(e) qu’on a besoin de savoir ce qu’on représente pour les autres. C’est cru dit comme ça, mais c’est intentionnel. Je ne supporte plus ces longs discours une fois que la personne a fini par partir d’une manière ou d’une autre. Au paradis, le wifi ne fonctionne pas très bien pour pouvoir se connecter aux écrans des gens et lire ce qui se dit sur elles malheureusement. Mais il y a la vie pour le faire… 

Je reviens vite sur mon compte fb, je l’ai désactivé parce que je n’étais vraiment pas gaie dessus, déjà que j’essayais de camoufler le mal-être de ces derniers temps. Il y a eu une nuit de trop à lutter pour ne pas disparaître j’avoue… et il faut que je remonte la pente… De nouveau… et je suis éreintée….. Prenez soin de vous et des personnes que vous aimez…

Blablas de toutes sortes

L’amitié homme-femme, mode d’emploi… ou pas…

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Qu’il soit heureux c’est l’essentiel, même si sa meilleure amie finit par prendre le large…. A notre amitié et ce lien qui m’étaient si précieux… Notre complicité me manque…

J’ai toujours cru à l’amitié entre les hommes et femmes, déjà parce que je m’entends mieux avec les hommes, en général. J’y vois et y ressens un sentiment de complémentarité qui m’a souvent fait avancer. Un ami militaire m’a aidée à découvrir le Qi Qong et la force du mental qui à l’époque me permettait de déplacer des montagnes, alors que j’étais fine comme une allumette. Celui qui m’a fait découvrir le mot « aimer » est toujours en contact avec moi et même s’il n’est pas très bavard, je sais qu’il suit chacune de mes étapes. Qu’il est heureux quand il voit des choses positives et impuissant quand c’est l’inverse. D’autres ont été là avec leurs oreilles, leurs bras pour me serrer bien fort (c’est rassurant et protecteur aussi quelque part). Et puis il y a 8 ans, il y a eu mon meilleur ami. Rencontré sur meetic, on est restés 5-6 mois « ensemble » même si c’était bancal, pour se rendre compte qu’on était mieux en tant qu’amis finalement.

Et ce qui était magique, c’est que c’était le cas des deux côtés. L’un n’avait pas plus de sentiments que l’autre, ce qui a permis la relation d’amitié qui est née par la suite. Il a été mon confident, mais aussi le grand frère que je n’ai pas eu la chance d’avoir. Il a été mon pilier durant l’anorexie aussi. Me remuant psychologiquement pour avancer. Se réjouissant des kgs pris, que je lui annonçais par sms dès que je me pesais, parce que je savais qu’il en était heureux pour la journée. Et puis il y avait cette complicité qui rendait tout unique entre nous. Cette capacité à passer de longs moments, ma tête blottie contre son épaule avec son bras m’entourant, sans qu’il ne se passe rien d’autre. Tout simplement parce que plus aucun des deux ne le souhaitait. Il n’y a plus la barrière du désir qui nous empêche. C’est quelqu’un de très tactile et câlin, donc c’est aussi sa façon d’être avec toutes ses amies. Sauf que le lien entre nous est plus fort du fait qu’on a traversé bien des épreuves, qu’on a pleuré et ri ensemble.

Durant toutes ces années, il a eu beaucoup de compagnes. De mon côté, entre l’anorexie et la fibro, on ne peut pas dire malheureusement que je suis très active dans le domaine des amours. J’ai souvent dû me justifier sur ma présence dans sa vie. Jalousie oblige… et c’est là que le mode d’emploi me fait défaut bien largement, parce que ce coup-çi, la jalousie de sa dernière compagne avec qui il est depuis 2 ans environ, a été un peu… heu… démultipliée…

Au début, bizarrement, çà allait, on faisait même des sorties tous les 3 et depuis 1 an et demi, tout a changé. Une suite de malentendus, de non dits emmagasinés. J’ai présenté des excuses…. d’être dans la vie de mon meilleur ami pour finir… puis des mots qui m’ont plus que touchée ont été balancés, parce qu’elle avait atteint ma 1ère pathologie, celle pour laquelle j’ai perdu beaucoup trop de monde et je refuse qu’on y touche, alors j’ai été plus virulente aussi (en gros, je réponds comme on s’adresse à moi pour le coup…). Une amie commune à nous deux s’en est mêlée en rajoutant de mots plus moches les uns que les autres. Le meilleur ami était entre moi et sa copine. Je sais qu’il s’est battu pour me faire conserver ma place comme avant, alors je me suis accrochée moi-même et j’ai continué pour nous, en faisant abstraction du reste, tant bien que mal.

Mais je suis devenue d’un coup une relation compliquée à gérer. En octobre dernier, il ne savait pas où irait notre relation, c’est dire. Depuis, j’essaie de rester dans sa vie et prends au maximum le temps qu’il m’offre, mais j’ai l’impression d’être sa maîtresse pour le coup. Je n’ose plus envoyer de sms de peur de créer au moins la 40ème guerre mondiale au stade où on en est. Les messages fb sont effacés de peur qu’elle tombe dessus alors que je n’y dis rien de spécial. Ne demande plus rien. Attends qu’il puisse me voir, en essayant de m’arranger le jour où çà tombe, histoire de ne pas le rater (comme une maîtresse attend son amant, comme lui, me le fait ressentir). Les fois où je le vois se sont espacées à 1h tous les 15 jours, puis toutes les 3 semaines. De mon côté, quand je ne vais vraiment pas bien, je m’isole (pour les personnes qui viennent d’arriver, si vous voyez la ptite phrase « article programmé, je reviens dès que possible », c’est que je suis dans ma bulle et que personne ne peut entrer vraiment en contact avec moi et surtout je ne réponds à rien, j’éteins tout. Quelque chose qui n’est pas forcément simple à gérer, mais si c’est pour dire « coucou, bisous », histoire de juste rassurer, de dire que je suis là, de mon côté, çà me rend plus seule moralement, alors je me tais. Même si j’essaie de faire attention de plus en plus, mais bon…

Je n’ai pas de mode d’emploi à vous donner en tout cas pour convaincre la compagne qu’elle ne risque rien (j’ai regretté de ne pas être lesbienne plus d’une fois, voire bi, au moins, pour calmer le jeu, tout aurait été plus simple, manque de pot je suis hétéro à fond les ballons pff, donc un danger potentiel… sauf que ce n’est pas le cas, bien loin de là, je ne dirai pas pourquoi. Un jour peut-être, je dirai juste qu’il n’y a  pas que les voies du Seigneur qui sont impénétrables humhum…. 🙂 ).

Alors je crois toujours en l’amitié homme-femme, parce qu’on est en la preuve vivante, mais je ne sais plus où est ma place. Il n’y a plus de quoi être jalouse en tout cas, pour ce qu’on communique et se voit. Je n’ai jamais été bien envahissante à toujours appeler, demander quelque chose pour lui laisser vivre ses relations. Mais dans celle-çi, si je me fais plus discrète, je disparais de sa vie, peux pas me faire plus petite, purée… Alors quand on me dit que j’ai toujours ma place, c’est normal que je doute, parce que je ne suis pas un gros investissement. J’ai l’impression qu’on a volé une partie de moi. Pour rien. Que c’est du gâchis. Et je suis fatiguée de me justifier. Il y a eu des mots de trop suite à mon geste et j’ai tout remis en question pour de bon.

J’aimerais ne pas être aussi attachée à lui pour arriver à partir à l’heure actuelle… et pourtant, il me manquerait, mais c’est déjà le cas, quelque part. Alors qu’est ce que çà changerait si je partais de sa vie. Je n’aurais plus l’impression d’être un boulet dans une vie, au moins… Ben oui, c’est comme çà que je me vois depuis 1 an et demi. La casseuse de couple (j’ai dit que j’étais un danger). Le jour où j’étais prête à promettre, jurer que je le percevais comme un grand frère, sur la tête de mes nièces, comme on le dit quand on est à la primaire, je me suis fait pitié :/

A chaque fois, je me dis « prends ce qu’il te donne », mais c’est quelque chose qui me touche. On est passé du tout (du trop, même… à force de parler de moi, çà ne pouvait qu’arriver) au quasi rien et c’est triste. Je me sens punie pour quelque chose que je n’ai pas fait. J’en viens à envier les autres amies qu’il continue de voir, parce que « ce n’est pas pareil, on n’a pas le même lien ». Mais en attendant, ce sont des dangers potentiels tout autant et en plus, elles profitent de moments partagés avec lui. Et mon réflexe est de ne plus m’approcher d’hommes qui pourraient potentiellement devenir des amis.

« Il paraît que c’est compliqué pour une compagne quand il y a une meilleure amie, il faut comprendre »….. est-ce qu’on a pensé à ce que ressent la fameuse pseudo meilleure amie, par contre, de voir que le lien commence à se casser ? Je doute et fatigue de devoir tout comprendre j’avoue aussi… Surtout quand il n’y a rien à comprendre puisqu’il ne se passe rien du tout (je n’ai jamais volé le compagnon de quelqu’un, merci de ne pas me mettre pour n’importe qui au passage, quand même…..) Et si elle doute d’elle, et de lui au passage, c’est quelque chose qui ne m’appartient plus, par contre. Pourtant je suis au milieu. La plus grosse partie de moi est heureuse pour lui évidemment, parce qu’il le mérite largement, mais une petite partie se sent oubliée depuis 1 an et demi. Et maso comme je suis, j’essaie de rester en me disant qu’il faut juste prendre ce qu’il y a à prendre, alors que tout s’éteint pour de bon, je le ressens bien. Suis pas douée dans les relations humaines, je l’ai déjà dit ? Mais je fais encore moins le poids quand la jalousie se met au milieu et qu’elle est capable de venir à bout d’un lien qui aura duré 8 ans. 

Vous croyez à l’amitié entre femme et homme, de votre côté ??…. Si vous l’avez le mode d’emploi, je suis preneuse, parce que j’aurais besoin de sérénité, au moins du côté de l’amitié à défaut de l’avoir dans d’autres domaines… Est-ce que vous avez des difficultés à accepter le ou la meilleur(e) ami(e) de votre compagne / compagnon si le cas se présente ?…

 

Combats qui me touchent

« Douleur »… Ce mot qui détruit tout en soi et autour de soi…

!!!! Mise en garde pour âmes sensibles…. 

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Le seul regard que je croise souvent en 1 semaine… Ma compagne de route qui ne juge pas mes larmes… Celle qui s’inquiète et me saute dessus quand elle ne me voit pas réagir et qui miaule, l’air de dire « t’es là ?? tu ne t’es pas endormie pour toujours en me laissant hein ?? »…. Ma Happy…

Parfois j’aimerais savoir mentir. Dire que tout va bien avec un grand sourire. Je le fais évidemment, mais quand on me connait, il suffit d’un mot qui montre qu’on comprend que je suis masquée et tout dégringole… et mon pauvre papa sait malheureusement entendre entre les lignes, le ras le bol de ces derniers jours. Tout avaler et supporter sans rien dire de cette souffrance qui m’avale de l’intérieur, çà aussi je sais le faire. Très bien. Ce qui suppose que la fameuse bulle m’a aussi aspirée, en même temps. Manque de pot, mes parents ne m’ont pas donné ce genre d’éducation et le mensonge ne fait pas partie de mes gènes, donc en gros, je suis vite démasquée, c’est le cas de le dire… La réalité souvent dérange, elle fait peur. J’ai parfois envie de hurler que la première à laquelle tout çà peut faire peur, c’est moi. Ne sachant pas mentir, je me tais et m’enfonce souvent dans le silence, plutôt que de la crier, cette fameuse réalité.

Les larmes n’arrêtent pas de couler depuis près d’une semaine. Je me suis repliée dans ce monde qui m’attire inconsciemment, si souvent. Ce que certaines personnes se permettent de juger et d’y associer des mots qui ne me correspondent pas (oui je n’ai pas digéré les étiquettes qu’on a pu me coller, c’est le pire qu’on puisse me faire, sans me connaître tant que çà). La douleur physique est insupportable, j’ai envie de me cogner la tête contre le mur, dans l’espoir de tout éteindre. La douleur me fait avoir des idées suicidaires. Elle me vole tout ce qui est autour de moi, comme si ce n’était déjà pas assez et qu’elle n’avait pas déjà fait un sacré carnage dans ma vie sociale, déjà. Plus rien n’est stable. J’aimerais parfois appeler quelqu’un et pouvoir éclater en sanglots en disant que çà ne va pas, que je suis là, perdue. Enfin presque là, parce que parfois, il ne reste que des miettes de moi…. Mais je me l’interdis ou m’abstiens. Chacun(e) a sa vie. Même si je crois toujours que j’en fais pourtant partie de ces vies là. Alors je me tais, ne dis rien, parce que dire « je suis là » juste pour rassurer, envoyer un sms juste histoire de dire que je suis toujours en vie, en gros, çà ne m’aide pas, çà renforce encore davantage cette sensation d’isolement que je ressens au fond de moi. Vaut mieux le silence que la déception des retours que je pourrais avoir, du style « je ne sais pas quoi dire »… je ne sais pas, dis moi que çà va aller, que je ne suis pas seule face à tout çà, que tu penses à moi, que tu es avec moi dans ce combat, que je vais y arriver, que tu crois en moi, purée  y en a des choses à dire à une personne qu’on aime non ? Ne me rends pas plus seule que je ne le suis déjà dans ma tête en me disant que tu ne sais pas quoi dire, c’est terrible de l’entendre quand on va mal. Voilà ce que j’aimerais parfois répondre autour de moi… personne n’est dans ma tête et dans mon corps, c’est aussi une phrase culte… çà veut dire qu’il ne faut plus rien dire et se taire alors ? C’est comme çà. C’est une fatalité en gros. On s’habitue à me savoir mal en gros et c’est aussi terrible que le silence qui me détruit toujours un peu plus, encore faut t-il le comprendre que çà m’a toujours bouffé de l’intérieur et que je me pose toutes sortes de questions devant ce silence. Après on me reproche le mien de silence…. çà fait mal hein ? çà ouvre les portes de l’inconnu, de l’incertitude, des doutes, ce putain de silence hein ? Vous comprenez ce que je ressens alors quand j’ai l’impression de parler dans le vide pour entendre « je ne sais pas quoi dire » ou passer à autre chose, en faisant la politique de l’autruche. C’est bien connu que çà résout tout ce genre de truc… il m’arrive de répondre, pareil, fataliste « ben il n’y a plus rien à dire de toute façon ». C’est malin. C’est constructif. Cà m’énerve.

Je n’ai le courage de rien ces derniers temps, de nouveau. Tout me fatigue et surtout les relations avec les autres. C’est plus facile avec certains. Très compliqué avec d’autres. Mais je manque d’équilibre et suis bancale. 

J’ai parfois l’impression (souvent) que je ne suis plus assez bien pour qu’on m’accorde le temps qu’on donne pourtant à d’autres et je suis là, comme une imbécile à me poser encore des questions, sans réponses. Je n’ai plus le courage de dire que je comprends. Parce que non je ne comprends pas. Le problème, c’est que pour le coup, je n’ai plus confiance du tout en moi et en ce que je peux apporter. J’imagine tout le temps qu’on va me laisser en plan, après s’être aperçu(e) que je ne peux pas bouger comme je le voudrais. Alors en bonne paradoxale que je suis, j’ai envie de crier de m’oublier, mais de ne pas faire du yoyo avec moi. De me foutre la paix. Que chacun reste dans sa vie finalement. Facebook est souvent cruel pour le coup. Le temps qu’on dit ne pas avoir, on l’a pour d’autres bizarrement et je vois des statuts qui peuvent me blesser. Je ne suis pas assez bien ? Je ne vaux pas autant parce que tout est limité dans ce que je peux donner et faire ? Ou alors ils décident pour moi de ce que je suis capable de faire ou pas, comme si je n’étais pas assez grande pour dire « non çà je vais éviter » ou « oui çà je peux, pas de souci ». Laissez moi la liberté de choisir, si le problème vient aussi de là ! Je me sens assez prisonnière comme çà… Je suis assez fatiguée de me dire que je ne suis plus utile ou moins. Je suis suffisamment épuisée de courir après les gens pour mériter ce fameux temps si précieux qu’ils donnent à d’autres au point de m’oublier parfois. Je suis là. En miettes, le moral à 0, mais là. Et j’ai besoin d’amitié même si je suis fatiguée de tout. 

Et en parallèle, l’envie n’est plus là, la douleur physique agit tellement sur mon moral que les sorties sont plus que rares. Je suis fatiguée rien qu’à l’idée de me préparer, souvent. Mais çà me touche qu’on pense au moins à moi, qu’on me propose, qu’on ne m’oublie pas, que je ressente qu’on ait envie de passer du temps avec moi encore. Même si je dois dire non, au moins, je me sens encore vivante, encore présente dans ces vies là. Si seulement tout le monde pouvait le comprendre ce sentiment là. Ce n’est pas faute d’avoir expliqué, mais je ne dois pas être claire, j’en sais rien. Je n’ai plus la force de comprendre ni les autres, ni moi-même. 

Le côté amitié n’a jamais été aussi dur à gérer que ces derniers mois et certaines réactions me bloquent pour laisser entrer des personnes dans ma vie, je me rends compte. Il y a une voix en moi qui dit « laisse le entrer dans ta vie, çà te fera du bien, accepte le, laisse faire les choses, n’anticipe pas les choses », mais je n’ai plus ce peu de confiance que j’avais retrouvé et c’est pesant. Et çà me touche. Ce sont des personnes qui, je ne sais pas pourquoi, ont envie d’y être, dans ma vie en ruines. Mais j’ai peur de les décevoir, comme j’ai dû décevoir les autres pour en arriver à certains stades, alors je me mets des freins, parce que je n’ai pas le courage de souffrir davantage, si on venait à s’apercevoir que finalement, je ne suis plus intéressante à devoir tout annuler, à devoir dire non, à devoir dire que je suis trop douloureuse. J’ai peur que la lassitude s’installe aussi avec ces personnes là.

J’ai toujours eu peur qu’on m’oublie, qu’on m’abandonne, qu’on me laisse sur le bord de la route. Mais je m’essouffle à vouloir rester dans certaines vies et c’est toujours quand j’ai l’impression que çà va mieux qu’on me refait le coup des questions remplies de doutes. On dit souvent que les personnes qui ont une personnalité borderline n’arrivent pas à avoir des relations de longue durée. Ce n’est pas mon cas avec bien du monde, mais on ne sait pas l’effort que çà me demande de tenir le coup dans toutes ces vies… à quel point c’est dur de décortiquer la réalité et le faux qu’entraîne le trouble, dans mon cerveau, à toujours me dire « mais non, tu sais que ce n’est pas comme çà, c’est ton trouble qui te fait ressentir çà, reviens à la réalité »…. mais si c’était la réalité…. c’est bien là mon problème justement 😦 J’ai bien peur que ce soit la réalité et pas mon trouble qui me fasse ressentir bien des choses ces derniers temps. J’ai toujours voulu être une autre. Et ce, aujourd’hui plus que jamais…. 

Mon post est aussi décousu que mes pensées, j’avais besoin de me vider, de cracher et d’écrire même si c’est autant le bordel sur le « papier » que dans ma tête. Mon corps va mal et çà n’arrange pas ce genre de pensées vis à vis des autres. Beaucoup pensent le contraire, que c’est mon moral qui accentue les crises douloureuses, mais pour le coup, non… J’ai rv jeudi dans un service que je ne connais pas, pour qu’on m’hospitalise 5 jours durant lesquels on me ferait un bilan, des perfusions de kétamine et des flashs (des perf express d’antalgiques) si la kétamine ne me soulageait pas assez. 

J’ai besoin d’air, de quitter ce 10 de douleur qui me colle, de liberté et de répit. J’étouffe… A tous les niveaux. Et faire du ménage dans les amis qui un jour me dise blanc et le jour d’après me dise noir et pour lesquels c’est compliqué d’être dans ma vie (c’est facile, il suffit d’en sortir, je ne demande rien, c’est peut-être d’ailleurs çà le souci, de ne jamais rien demander, de toujours avoir peur de déranger). Ce n’est plus moi qui pèserais trop lourd dans les emplois du temps. Qui aurais l’impression d’être un boulet qu’on voit entre le fromage et le dessert. Et essayer de faire entrer de nouvelles personnes dans cette vie qu’est la mienne, même si j’ai du mal à me l’approprier décidemment… Faire confiance… A moi surtout, parce que je dépasse tous les records du manque d’estime de soi, pour le coup.

Il m’arrive souvent de me demander au bout de combien de temps on me trouverait s’il m’arrivait quelque chose, quand je suis autant dans le silence et que personne ne sait, finalement, si je suis toujours en vie, pour parler crûment… combien de temps on laisserait ma Happy seule du coup… Parfois des choses se mettent en place dans ma tête. Pour la protéger, elle, au cas où… Pas pour me protéger moi… Cà fait bien longtemps que rien ni personne ne me protège plus. La funambule de la vie que je suis, marche sur le fil sans être accrochée. Parce que ce n’est pas grave et pas important à mes yeux. Cà le reste juste pour ma Happy, parce qu’elle ne dépend que de moi 😦 … Il faut en prendre soin, à défaut de pouvoir prendre soin de moi….

Combats qui me touchent

Introspection, remise en question et paradoxe

Coucou

Grégory et Lucie, « Vivre pour le meilleur »

15 jours d’absence par ici, je n’ai plus d’articles programmés en stock depuis bien longtemps, donc je m’y colle un peu, ce soir, pour alimenter un peu mon espace quand même.

15 jours difficiles à vivre. Qu’est ce qu’il s’est passé pendant ce temps là… Beaucoup de douleurs qui ont fait flancher mon moral, pas bien solide. Un gros bas côté 1ère maladie qui m’a fait péter les plombs… Me suis retrouvée aux urgences psy où je n’ai pas pu rester, de peur qu’ils me gardent. J’ai pris de quoi me soulager et me sédater au maximum. Ne penser à rien, avoir le cerveau qui arrête de fonctionner pour me permettre de respirer. Sauf que sédatée veut dire couchée et la fibro aime çà, pour provoquer encore plus de crises… Moins on a de mouvement, et plus elle s’active, c’est le phénomène de déconditionnement physique et il vient très vite… J’ai inquiété bien du monde parce que je ne mesure pas ce que mon silence peut produire quand je vais si mal. J’ai commencé à « revenir », mercredi. Puis j’ai dû de nouveau me sédater 2 jours, pour respirer, parce que je me sentais sur le fil du rasoir de nouveau.

Bref, j’ai fait du yoyo moral, tout en tentant d’éviter d’amplifier les douleurs en ne faisant pas fonctionner mon corps suffisamment (j’en parlerai dans un autre article, où je ferai un résumé de ce que j’ai appris pendant les séances à la timone) J’ai beaucoup de mal à gérer les deux maladies.

En 2 semaines, j’ai perdu confiance en certaines personnes, douté de l’amitié de certaines autres. Les préjugés ont fait surface aussi et çà m’a fait mal. J’ai vu pour qui j’étais importante. Celui qui a fait son maximum pour me faire au moins un peu sourire et me serrer fort pour me faire passer un peu de douceur et d’énergie et que je rends dingue quand je boucle mon portable et qu’il ne sait pas s’il me retrouvera vivante (tout çà j’en prends conscience quand je vais mieux malheureusement, j’essaierai de faire mieux, la prochaine fois, de ce côté là, pour éviter l’inquiétude, même si je ne contrôle pas bien cette chose là…). Celles qui étaient prêtes à venir chez moi pour me changer les idées et surtout parce que je manquais et qu’on avait envie de me voir tout simplement, même si moi je ne pouvais pas bien être présente dans ces moments là et que du coup, je répondais absente sans qu’on m’en veuille de mon silence ou de mes « non, désolée », mais j’étais touchée qu’on me le propose malgré tout, de venir et qu’on persiste. Celle qui était prête à m’accompagner aux urgences en pleine nuit. Ceux qui m’ont laissé des sms pour me dire qu’ils pensaient à moi, qui ont regretté mon absence à certains endroits où j’étais censée aller et qui ont mesuré le fait que j’étais vraiment très mal et qui l’avaient compris, là où d’autres avaient sous-estimé mes capacités à bloquer toute vie en moi…….. En sachant malgré tout que je ne pourrais sûrement pas répondre à leurs petits mots, parce que c’est bête, mais parfois c’est bien compliqué, dans ces périodes là…, mais je lis à retardement, tous ces mots d’espoir, d’encouragement, de réconfort, de soutien, et les personnes qui s’en sont donné les moyens savaient que çà me ferait chaud au coeur, sans forcément attendre quoique se soit de moi parce que j’étais en mode « off ». Ce qui a été le cas. Je continuais d’exister, malgré mon « absence ». J’étais là.

La blogosphère a été très présente, elle aussi. Des personnes qui ne me connaissent pas en vrai et qui s’inquiétaient de ne plus me voir écrire, ne plus donner de nouvelles. J’en ai été touchée à travers mes brouillards… Beaucoup d’émotions à gérer dans ce que je ressentais, en positif et en négatif, durant tout ce temps. Je me suis accrochée au positif, même si le négatif m’a bien esquinté aussi…

Quelque chose qui m’a touchée aussi et qui a remis beaucoup de choses en question, qui a ébranlé mon petit équilibre que je pensais avoir trouvé pour m’aider à lutter contre la fibro et on me l’a supprimé pour des raisons qui n’étaient pas fondées. Un comportement et une forme de rejet que j’ai accepté sur le moment parce que je n’avais pas le choix et pour protéger la personne en taisant le fond de ma pensée réellement…, puis repenser à tout çà plus tard, ruminer toute la nuit et finalement refusé tout ce qui s’était dit, parce que dans l’histoire, c’était juste une question de confiance en moi qu’il fallait et on ne me l’a pas donnée et j’en ai été blessée. Je n’en dirai pas davantage, ce n’est pas la peine. J’ai juste appris dans l’histoire qu’être honnête pouvait nous desservir. Une page qui se tourne. Faire du ménage dans ma vie. Ne plus être présente pour certaines personnes (en me faisant comprendre que j’étais égoïste, parce que je ne donnais pas de nouvelles et que je ne répondais pas présente quand on avait besoin de moi, c’était réussi de toute façon et je le deviendrai réellement, égoïste… ce sera justifié de me le dire au moins…). J’ai compris que je préfèrais encore les mots maladroits que le silence finalement. Ne plus rien attendre de personne. Arrêter de vouloir me mettre dans un moule où je ne peux plus être à cause de mes capacités physiques réduites. Accepter les mains tendues quand ma bulle me le permet, parce que parfois, je n’ai que le silence comme réponse malheureusement. Je suis happée par une autre dimension, les jours passent, les uns après les autres, sans m’en rendre compte…. Ne plus être aussi sensible à tout ce qui se passe et me foutre de l’absence de certaines personnes dans ma vie dorénavant, mais me rapprocher de celles qui ont envie d’être dans la mienne. Avoir envie de hurler que je ne suis pas contagieuse, qu’il ne faut pas avoir peur de moi, je ne mords pas encore et que la violence dont je peux faire preuve, c’est contre moi que je la retourne seulement… Bref… tout çà a tourné dans ma tête durant ces 2 semaines, en plus de gérer le reste.

Hier soir, depuis 2 semaines (en dehors de mes rv hebdo à la timone et de ma reprise côté rééducation à ma façon et dont je montrerai l’endroit plus tard ou demain), je refaisais ma 1ère sortie. Je me sentais bizarre, étourdie de tout ce monde autour de moi, prise d’angoisse d’un coup, parce que j’avais la sensation que les gens m’étouffaient. Accompagnée de celui qui n’a jamais lâché l’affaire depuis 6 ans et demi que je le connais. Le seul que j’ai accepté de voir 2 fois par semaine après son travail pour un ptit coucou ou pendant sa pause de midi durant mes moments de brouillards de ces 15 jours, de pleurs, de découragement, de mots qui peuvent faire mal, parce que j’évoque mon épuisement sur tous les plans et que je conçois que c’est très dur à entendre, mais il reste là, inquiet de me voir m’effondrer en sanglots, dans un silence de mort, mais il s’obstine à vouloir venir et son obstination fait que je l’accepte à mes côtés quand il le souhaite. Parfois à dire « je ne sais pas quoi te dire ma ptite Delph » et je réponds « tu es là et c’est déjà tant si tu savais » et hier, accepter de sortir avec lui, revoir du monde, être happée par la vie de nouveau. Essayer de se détendre, de ne pas écouter le corps qui crie de douleur, faire fi de cette mobilité que je perds. Bouger pour aller contre la fibro, ne pas la laisser envahir mon corps, ne pas lui donner raison et lui donner mes membres. Toujours manipuler le corps pour ne pas l’immobiliser, toujours le mettre en mouvement, pour ne pas laisser la fibro l’endormir…. Sauver le moral si bas, par le rire, la douceur, la complicité.

Comment je vais, après sédation, monde parallèle, milieux obscurs, idées noires, remises en question sur ce qui fait ma vie, le sommeil artificiel, les pensées qui se bousculent et le corps qui crie merde… Je suis un yoyo ambulant plus que jamais. Je n’ai jamais connu autant de phases de très bas et de ptits hauts comme çà. Je pleure, je ris. En 5mns, je bascule de l’un à l’autre. Je reste prostrée, puis me relève, puis retombe… Je sens un semblant de dépression m’envahir. On n’en est plus à la déprime, c’est plus profond. L’envie et le goût ont fui, puis ils reviennent sans savoir comment, des petits hauts qui sortent de je ne sais où, çà me laisse incompréhensive, parce que je découvre cet état qui peut être spectaculaire parfois… c’est temporaire et même si je ne pige que dalle, je profite pour lutter contre les gros bas, même si parfois çà ne suffit pas, parce que les bas sont plus nombreux que les hauts.

J’ai besoin des gens et d’amitié, même quand je suis dans le silence, même quand je dis « non » quand on me propose quelque chose parce que je suis bien incapable de faire quoique se soit, même quand les sms restent dans le vide, parce que je finirai par les lire et ils iront droit dans mon coeur. Mais je suis absente malgré tout, malgré ce besoin des autres… Dans ce monde pourri qui me bouffe… C’est un paradoxe cette maladie… Une souffrance sur laquelle j’essaierai toujours de mettre des mots, pour ne pas laisser les autres dans la même pagaille, mais j’avoue que parfois les mots me manquent. Quand on a un bras cassé, on peut dire « purée çà me gratte, c’est pénible, ce plâtre me fait chier, j’ai mal et puis ce n’est pas pratique pour se laver, s’habiller, bouger ». Le mental, lui, c’est de l’obscurité et la fibro, elle, aucun examen à part les irm qui décèlent maintenant les zones hyperactives, ne prouve que j’ai mal finalement. Deux maladies qui n’ont pas de mots, juste des sensations, des non-dits quand c’est trop violents.

Merci à celles et ceux qui me prennent comme je suis, qui comprennent, qui sont là à leur façon et qui ne me laisse pas dans le silence pour autant. Ce n’est pas facile d’être dans ma vie et d’être ami(e) avec moi et je vous aime d’autant plus. Que ce soit dans le monde « réel » ou « virtuel » qui m’a prouvé bien des choses ces 2 semaines… ❤

Je ne sais pas où tout cela me mènera, mais je sais qu’il faut

« Vivre pour le meilleur… pour pouvoir vivre libre… aimer tous ceux qu’on peut aimer… »